« Réflexions sur l’histoire, et sur les différentes manières de l’écrire » : différence entre les versions
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L'histoire, dit un ancien, plaît toujours de quelque manière qu'elle soit écrite. Cette proposition, quoique avancée par un ancien, et répétée, suivant l'usage, par trente échos modernes, pourrait bien n'être pas plus vraie. Il est sans doute des lecteurs qui ne sont difficiles ni sur le fond ni sur le style de l'histoire; ce sont ceux dont l'âme froide et sans ressorts, plus sujette au désœuvrement qu'à l'ennui, n'a besoin ni d'être remuée, ni d'être instruite, mais seulement d'être assez occupée pour jouir en paix de son
Il est même des philosophes de mauvaise humeur, qui dédaignent absolument ce genre de connaissences; comme si pour l'ordinaire leur métaphysique et leurs systèmes leur apprenaient quelque chose de mieux, et à nous aussi. Mallebranche retranchait impitoyablement de ses lectures tout ce qui n'était qu'historique ; il craignait que cette occupation, selon lui vide et stérile, ne dérobât quelques instants à ses méditations profondes, dont tout le fruit cependant fut de lui persuader qu'il voyait tout en Dieu, et qu'il y avait de petits tourbillons. Mais la philosophie, chez la plupart de ceux qui la cultivent, est moins l'amour de la sagesse que l'amour de leurs pensées.
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