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font leur grande divinité de l’or et de l’argent. C’est du feu pour eux qife ces métaux si
font leur grande divinité de l’or et de l’argent. C’est du feu pour eux que ces métaux si
puissants ; ils ne veulent point y toucher, et le capucin le plus austère ne s’en défendrait pas
puissants ; ils ne veulent point y toucher, et le capucin le plus austère ne s’en défendrait pas
plus scrupuleusement. Ils ont la même indifférence pour les habits. C’est un plaisir de les
plus scrupuleusement. Ils ont la même indifférence pour les habits. C’est un plaisir de les
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les marchands, qui perdraient en ce cas là considérablement. Car il faut que vous sachiez que
les marchands, qui perdraient en ce cas là considérablement. Car il faut que vous sachiez que
le Canada ne subsiste<ref>Le Canada subsistait plutôt par son agriculture. Le commerce plus ou moins lucratif des fourrures n’entrait pas en première ligne
le Canada ne subsiste<ref>Le Canada subsistait plutôt par son agriculture. Le commerce plus ou moins lucratif des fourrures n’entrait pas en première ligne
dans le bien-être des habitants, même en 1685, au temps où le commerce était dans toute sa force.</ref> que par le grand commerce de pelleteries, dont les trois quarts <ref>L’intendant Raudot disait, en 1706, que le castor était ruiné ; que trop de gens avaient fondé des espérances sur ce trafic ; et
dans le bien-être des habitants, même en 1685, au temps où le commerce était dans toute sa force.</ref> que par le grand commerce de pelleteries, dont les trois quarts<ref>L’intendant Raudot disait, en 1706, que le castor était ruiné ; que trop de gens avaient fondé des espérances sur ce trafic ; et
enfin que le Canada périclitait à cause de cela.</ref>
enfin que le Canada périclitait à cause de cela.</ref>
viennent des peuples qui habitent aux environs des grands lacs. Si ce malheur arrivait, tout
viennent des peuples qui habitent aux environs des grands lacs. Si ce malheur arrivait, tout
le pays en souffrirait, par rapport à la ruine totale de certains congés dont il est à propos de
le pays en souffrirait, par rapport à la ruine totale de certains congés dont il est à propos de
vous donner l’explication. Ces congés sont des permissions par écrit que les gouvemeursgénéraux
vous donner l’explication. Ces congés sont des permissions par écrit que les gouvemeurs-généraux
accordent, au nom du roi/aux pauvres gentilshommes et aux vieux officiers chargés
accordent, au nom du roi, aux pauvres gentilshommes et aux vieux officiers chargés
d’enfants, afin qu’ils puissent envoyer des marchandises dans ces lacs. Le nombre en est
d’enfants, afin qu’ils puissent envoyer des marchandises dans ces lacs. Le nombre en est
limité à vingt-cinq par année, quoiqu’il y en ait davantage d’accordés, Dieu sait comment.
limité à vingt-cinq par année, quoiqu’il y en ait davantage d’accordés, Dieu sait comment.
Il est défendu à toutes sortes de personnes, de quelque qualité et condition qu’elles puissent
Il est défendu à toutes sortes de personnes, de quelque qualité et condition qu’elles puissent
être, d’y aller ou d’y envoyer, sous peine de la vie, sans ces sortes de permissions<ref>En 1682, nombre de voyageurs et coureurs de bois étant allés furtivement à la traite chez les Outaouais, les marchands privilégiés
être, d’y aller ou d’y envoyer, sous peine de la vie, sans ces sortes de permissions<ref>En 1682, nombre de voyageurs et coureurs de bois étant allés furtivement à la traite chez les Outaouais, les marchands privilégiés
se plaignirent, et M. Aubcrt de la Chesnaye obtint de M. de la Barre un ordre adressé aux Iroquois autorisant ceux-ci de piller les canots
se plaignirent, et M. Aubert de la Chesnaye obtint de M. de la Barre un ordre adressé aux Iroquois autorisant ceux-ci de piller les canots
non munis de passeports. Avant la fin de l’année, deux canots, appartenant à M. de la Chesnaye et à René Le Gardeur Tilly, sieur de
non munis de passeports. Avant la fin de l’année, deux canots, appartenant à M. de la Chesnaye et à René Le Gardeur de Tilly, sieur de
Beauvais, associés, subirent ce mauvais sort parce qu’ils ne portaient point de permission. Ce fut le commencement de la guerre dont nous
Beauvais, associés, subirent ce mauvais sort parce qu’ils ne portaient point de permission. Ce fut le commencement de la guerre dont nous
avons parlé, pages 93-5, 99 et 114 du tome V.</ref>. Chaque congé s’étend jusqu’à la charge de deux grands canots de marchandises. Quiconque obtient
avons parlé, pages 93-5, 99 et 114 du tome V.</ref>. Chaque congé s’étend jusqu’à la charge de deux grands canots de marchandises. Quiconque obtient