« À la Reine mère du Roy, pendant sa régence » : différence entre les versions

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==__MATCH__:[[Page:Malherbe - Œuvres poétiques de Malherbe, éd. Blanchemain, 1897.djvu/179]]==
{{TitrePoeme’|[[Stances (Malherbe)|Stances]]|[[Auteur:François de Malherbe|François de Malherbe]]|À la reine, mère du roi, pendant sa régence<br><small>« Objet divin des âmes et des yeux »</small>}}
<poem>
 
Objet divin des âmes et des yeux,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Reine, le chef-d’œuvre des cieux,
Quels doctes vers me feront avouer
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Digne de te louer ?
 
Les monts fameux des vierges que je sers
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ont-ils des fleurs en leurs déserts,
Qui, s’efforçant d’embellir ta couleur,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ne ternissent la leur ?
 
Le Thermodon a vu seoir autrefois
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Des reines au trône des rois :
Mais que vit-il par qui soit débattu
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Le prix à ta vertu ?
 
Certes nos lis, quoique bien cultivés,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Ne s’étaient jamais élevés
Au point heureux où les destins amis
Sous ta main les a mis.
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Sous ta main les a<ref>Ce défaut d’accord, entre le verbe et son nominatif, a été regardé par Ménage et Saint-Marc comme une faute d’impression : il n’y faut voir peut-être qu’une licence poétique autorisée par l’exemple des Grecs et des Latins, qui mettent souvent au singulier un verbe régi par un pluriel neutre. Quoi qu’il en soit, Ménage n’a pas osé toucher ici au texte de Malherbe.</ref> mis.
 
A leur odeur l’Anglais se relâchant,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Notre amitié va recherchant ;
Et l’Espagnol ( prodige merveilleux ! )
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Cesse d’être orgueilleux.
 
De tous côtés nous regorgeons de biens ;
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Et qui voit l’aise où tu nous tiens
De ce vieux siècle aux fables récité
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Voit la félicité.
 
Quelque discord murmurant bassement
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Nous fit peur au commencement :
Mais sans effet presque il s’évanouit,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Plus tôt qu’on ne l’ouït.
 
Tu menaças l’orage paraissant :
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Et tout soudain obéissant,
Il disparut comme flots courroucés,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Que Neptune a tancés.
 
Que puisses-tu, grand soleil de nos jours,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Faire sans fin le même cours,
Le soin du ciel te gardant aussi bien,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Que nous garde le tien !
 
Puisses-tu voir sous le bras de ton fils
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Trébucher les murs de Memphis,
Et de Marseille au rivage de Tyr
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Son empire aboutir !
 
Les vœux sont grands : mais avecque raison
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Que ne peut l’ardente oraison !
Et, sans flatter, ne sers-tu pas les dieux,
&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;Assez pour avoir mieux ?
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[[Catégorie:Œuvres de François de Malherbe]]