« Page:Lermontov - Un héros de notre temps, Stock, 1904.djvu/141 » : différence entre les versions

Phe-bot (discussion | contributions)
m Phe: split
 
État de la page (Qualité des pages)État de la page (Qualité des pages)
-
Page non corrigée
+
Page corrigée
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 1 : Ligne 1 :
pus regagner le bord. En suivant le rivage jusqu’à la masure j’observai malgré moi les lieux
pus regagner le bord. En suivant le rivage jusqu’à la masure j’observai malgré moi les lieux où la veille, l’aveugle était venu attendre le navigateur nocturne. La lune glissait déjà dans les cieux et il me sembla que j’apercevais quelque chose de blanc assis sur le rivage ; je m’approchai doucement, stimulé par la curiosité,
et me couchai entre les herbes ; avançant ensuite la tête, je pus bien voir des rochers tout ce qui se faisait en bas, et sans m’en étonner beaucoup, je me réjouis de reconnaître ma petite ondine. Elle exprimait l’onde amère de ses longs cheveux ; sa chemise humide dessinait sa taille souple et sa gorge protubérante. Bientôt une barque se montra au loin ; elle aborda rapidement, et comme la veille un homme en sortit en costume tartare ; il avait les cheveux coupés à la cosaque et au cuir de sa ceinture pendait un grand couteau.
où la veille, l’aveugle était venu attendre le navigateur nocturne. La lune glissait déjà dans
les cieux et il me sembla que j’apercevais quelque chose de blanc assis sur le rivage ; je m’approchai doucement, stimulé par la curiosité,
et me couchai entre les herbes ; avançant
ensuite la tête, je pus bien voir des rochers tout
ce qui se faisait en bas, et sans m’en étonner
beaucoup, je me réjouis de reconnaître ma petite
ondine. Elle exprimait l’onde amère de ses longs
cheveux ; sa chemise humide dessinait sa taille
souple et sa gorge protubérante. Bientôt une
barque se montra au loin ; elle aborda rapidement, et comme la veille un homme en sortit en
costume tartare ; il avait les cheveux coupés à la
cosaque et au cuir de sa ceinture pendait un
grand couteau.


— Ianko ! lui dit-elle, tout est perdu ! Puis
— Ianko ! lui dit-elle, tout est perdu ! Puis leur conversation se prolongea, mais si bas, que je ne pouvais rien entendre…
leur conversation se prolongea, mais si bas, que
je ne pouvais rien entendre…


— Mais où est l’aveugle ? dit enfin Ianko, en
— Mais où est l’aveugle ? dit enfin Ianko, en élevant la voix.
élevant la voix.


— Je l’ai envoyé à la maison, répondit-elle.
— Je l’ai envoyé à la maison, répondit-elle.