« Discours de réception à l’Académie française de Prosper Mérimée » : différence entre les versions

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==[[Page:Académie française - Recueil des discours, 1840-1849, 1re partie, 1850.djvu/442]]==
que personne, à quel degré M. Nodier possédait la connaissance grammaticale de notre langue, ses origines et ses transformations, on déplore amèrement qu’il n’ait pas laissé après lui quelqu’un de ces grands ouvrages, dans lesquels la science du passé devient la règle du présent et le guide de l’avenir. Il ne suffit pas, a dit la Rochefoucauld, d’avoir de grandes qualités, il faut en avoir l’économie. Cette économie a manqué peut-être à M. Nodier : esclave du caprice, pressé souvent par la nécessité, il travaillait au jour le jour, cédant sans cesse aux sollicitations des libraires, qui osaient tout demander à un homme dont la bonté ne savait rien refuser… Je m’arrête, Messieurs, car je m’aperçois que je fais plutôt la critique de mon temps que celle des écrits de M. Nodier. Pour lui, modeste jusqu’à l’humilité, sa seule faute fut de ne pas employer tous les dons précieux qu’il avait reçus en partage. La postérité, dont il ne s’est point assez occupé, conservera sa mémoire ; la faveur qui, de nos jours, accueillit ses ouvrages, ne les abandonnera pas : le moyen d’être sévère pour celui qu’on ne peut lire sans l’aimer !
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