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{{tiret2|simu|lacre}}, car les médecins chargés d’y procéder étaient connus d’avance comme opinant pour la pleine responsabilité du condamné, le gouvernement fédéral, dispensateur suprême du droit de grâce, arrêta définitivement sa ligne de conduite. Sir John Macdonald et ses collègues du cabinet, y compris les trois ministres français, se prononcèrent pour l’exécution, malgré la recommandation à la clémence du jury, qui avait manifesté par là sa croyance que Riel n’était pas entièrement responsable de ses actes.
{{tiret2|simu|lacre}}, car les médecins chargés d’y procéder étaient connus d’avance comme opinant pour la pleine responsabilité du condamné, le gouvernement fédéral, dispensateur suprême du droit de grâce, arrêta définitivement sa ligne de conduite. Sir John Macdonald et ses collègues du cabinet, y compris les trois ministres français, se prononcèrent pour l’exécution, malgré la recommandation à la clémence du jury, qui avait manifesté par là sa croyance que Riel n’était pas entièrement responsable de ses actes.


Le 16 novembre au matin, l’échafaud était dressé dans la prison de Regina. Des précautions extraordinaires avaient été prises et la police à cheval interdisait l’abord du campement à un mille de distance. Riel, averti depuis la veille au soir, était prêt. Après avoir entendu la messe et reçu les derniers sacrements, que lui administra le P. André, aumônier de la prison, il se remit entre les mains du bourreau qui lui lia les mains derrière le dos. Puis, d’un pas ferme et assuré, la tête haute, il marcha vers l’échafaud, accompagné des P. P. André et Mac-William, en récitant des prières. Sa physionomie était sereine, son attitude digne, sa conduite noble et courageuse. Après avoir dit, en
Le 16 novembre au matin, l’échafaud était dressé dans la prison de Regina. Des précautions extraordinaires avaient été prises et la police à cheval interdisait l’abord du campement à un mille de distance. Riel, averti depuis la veille au soir, était prêt. Après avoir entendu la messe et reçu les derniers sacrements, que lui administra le P. André, aumônier de la prison, il se remit entre les mains du bourreau qui lui lia les mains derrière le dos. Puis, d’un pas ferme et assuré, la tête haute, il marcha vers l’échafaud, accompagné des P. P. André et Mac-William, en récitant des prières. Sa physionomie était sereine, son attitude digne, sa conduite noble et courageuse. Après avoir dit, en anglais : « Je demande le pardon de tous et je pardonne à tous mes ennemis. » il fit une dernière prière en français. Le bourreau, après lui avoir attaché la corde autour du cou, lui rabattit le bonnet sur la figure, la trappe s’ouvrit, et, quelques instants après, tout était fini.
anglais : « Je demande le pardon de tous et je pardonne à tous mes ennemis. » il fit une dernière prière en français. Le bourreau, après lui avoir attaché la corde autour du cou, lui rabattit le bonnet sur la figure, la trappe s’ouvrit, et, quelques instants après, tout était fini.


Riel fut d’abord enterré sous l’échafaud de Regina. Il repose aujourd’hui, à côté des siens, dans le cimetière de Saint-Boniface.
Riel fut d’abord enterré sous l’échafaud de Regina. Il repose aujourd’hui, à côté des siens, dans le cimetière de Saint-Boniface.


L’exécution de Riel causa une stupéfaction profonde, car l’opinion publique, dans le monde entier, s’attendait à une commutation de peine. Riel était un condamné politique ; or, de nos jours, les crimes
L’exécution de Riel causa une stupéfaction profonde, car l’opinion publique, dans le monde entier, s’attendait à une commutation de peine. Riel était un condamné politique ; or, de nos jours, les crimes politiques ne sont généralement plus punis de la peine capitale. L’Angleterre s’était montrée plus clémente lors de la révolte des Cipayes, et les États-Unis, après la guerre de Sécession, avaient cru, avec raison, qu’il était de bonne politique de se montrer généreux.
politiques ne sont généralement plus punis de la peine capitale. L’Angleterre s’était montrée plus clémente lors de la révolte des Cipayes, et les États-Unis, après la guerre de Sécession, avaient cru, avec raison, qu’il était de bonne politique de se montrer généreux.


Le gouvernement fédéral fut inaccessible à des sentiments de ce genre. Sa conduite fut inhumaine et impolitique. Inhumaine, parce qu’elle envoyait à la mort un homme dont l’esprit chancelant était mal
Le gouvernement fédéral fut inaccessible à des sentiments de ce genre. Sa conduite fut inhumaine et impolitique. Inhumaine, parce qu’elle envoyait à la mort un homme dont l’esprit chancelant était mal équilibré et qui devait au moins bénéficier du doute général, surtout après la recommandation à la clémence du jury. Impolitique, parce
équilibré et qui devait au moins bénéficier du doute général, surtout après la recommandation à la clémence du jury. Impolitique, parce