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Dans les pays environnés de taillis où ''le tilleul'' est commun, on écorce les jeunes branches de cet arbre au moment de la sève ; la force et la flexibilité de ces écorces, que l’on nomme ''tilles'', les rendent très-propres au liage des céréales, et plus propres encore à celui des foins lorsqu’on bottèle sur le champ même. Ces sortes de liens se vendent 50 à 60 centimes la botte, lorsque celle-ci en contient un cent. Les tilles servent plusieurs fois si l’on a la précaution de les faire tremper quelque temps avant de s’en servir.
Dans les pays environnés de taillis où ''le tilleul'' est commun, on écorce les jeunes branches de cet arbre au moment de la sève ; la force et la flexibilité de ces écorces, que l’on nomme ''tilles'', les rendent très-propres au liage des céréales, et plus propres encore à celui des foins lorsqu’on bottèle sur le champ même. Ces sortes de liens se vendent 50 à 60 centimes la botte, lorsque celle-ci en contient un cent. Les tilles servent plusieurs fois si l’on a la précaution de les faire tremper quelque temps avant de s’en servir.


''La paille'', celle de seigle, est la substance que l’on emploie le plus communément. La manière de faire les liens avec la paille est assez connue : on la bat, soit au fléau, soit par le chaubage ; on mouille l’extrémité où se trouvent les épis : c’est la partie la plus flexible, et par conséquent celle où l'on fait le nœud. C’est ce qu'on nomme le ''nœud droit'', le ''nœud de mèche''. Celui qui a vu deux paysans bretons prendre chacun une poignée de paille et la tordre pendant quelques minutes pour en faire un lien, s’étonne qu’une opération aussi simple et aussi expéditive que le nœud ne soit pas universellement répandue. C’est ce qui m’engage à en donner ici la figure (''fig''. 382).
''La paille'', celle de seigle, est la substance que l’on emploie le plus communément. La manière de faire les liens avec la paille est assez connue : on la bat, soit au fléau, soit par le chaubage ; on mouille l’extrémité où se trouvent les épis : c’est la partie la plus flexible, et par conséquent celle où l’on fait le nœud. C’est ce qu’on nomme le ''nœud droit'', le ''nœud de mèche''. Celui qui a vu deux paysans bretons prendre chacun une poignée de paille et la tordre pendant quelques minutes pour en faire un lien, s’étonne qu’une opération aussi simple et aussi expéditive que le nœud ne soit pas universellement répandue. C’est ce qui m’engage à en donner ici la figure (''fig''. 382).


L'habitude et l'exercice seuls peuvent donner l’agilité pour faire ces liens promptement et solidement.
L’habitude et l’exercice seuls peuvent donner l’agilité pour faire ces liens promptement et solidement.


Les ''liens de joncs'' sont peu usités et peu solides. Le meilleur usage qu’on puisse faire de ces végétaux, c’est d’en tresser des nattes, et d’en faire des ligatures pour palissage. Pour la récolte des foins comme pour celle des grains, il faut toujours ''avoir deux endroits de déchargement'' : l’un pour y déposer les produits bien récoltés, l’autre destiné à recevoir ceux que la pluie ou d’autres circonstances auraient tenus humides ; afin que si ces derniers venaient à s’échauffer et à fermenter, on pût les battre ou les faire consommer sans bouleverser la gerbière.
Les ''liens de joncs'' sont peu usités et peu solides. Le meilleur usage qu’on puisse faire de ces végétaux, c’est d’en tresser des nattes, et d’en faire des ligatures pour palissage. Pour la récolte des foins comme pour celle des grains, il faut toujours ''avoir deux endroits de déchargement'' : l’un pour y déposer les produits bien récoltés, l’autre destiné à recevoir ceux que la pluie ou d’autres circonstances auraient tenus humides ; afin que si ces derniers venaient à s’échauffer et à fermenter, on pût les battre ou les faire consommer sans bouleverser la gerbière.