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Au reste, je suis encore bien faible ; vous me trouverez au lit, et je ne pourrai que vous jeter à la tête ma seringue et mon pot de chambre ; mais dès que j’aurai un peu de force, je ferai charger mes pistolets cum pulvere pyrio |
Au reste, je suis encore bien faible ; vous me trouverez au lit, et je ne pourrai que vous jeter à la tête ma seringue et mon pot de chambre ; mais dès que j’aurai un peu de force, je ferai charger mes pistolets ''{{lang|la|cum pulvere pyrio}}''<ref>''{{lang|la|Pulvis pyrius}}'' est la poudre à canon.</ref> ; et en multipliant la masse par le carré de la vitesse jusqu’à ce que l’action, et vous, soyez réduits à zéro, je vous mettrai du plomb dans la cervelle ; elle paraît en avoir besoin. |
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Il sera triste pour vous que les Allemands, que vous avez tant vilipendés, aient inventé la poudre, comme vous devez vous plaindre qu’ils aient inventé l’imprimerie. |
Il sera triste pour vous que les Allemands, que vous avez tant vilipendés, aient inventé la poudre, comme vous devez vous plaindre qu’ils aient inventé l’imprimerie. |
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Adieu, mon cher président. |
Adieu, mon cher président. |
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Comme il y a ici cinquante à soixante personnes qui ont pris la liberté de se moquer prodigieusement de vous, elles demandent quel jour vous prétendez les assassiner. |
Comme il y a ici cinquante à soixante personnes qui ont pris la liberté de se moquer prodigieusement de vous, elles demandent quel jour vous prétendez les assassiner. |
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— On avait espéré que ce dernier cordial pourrait enfin opérer sur l’esprit revêche du natif de Saint-Malo ; qu’il se désisterait de ses expériences cruelles ; qu’il ne persécuterait plus les Suisses ni les Akakia ; qu’il laisserait les Allemands en repos, et qu’il pourrait même un jour, quand il serait parfaitement rétabli, rire des symptômes de sa maladie. |
— On avait espéré que ce dernier cordial pourrait enfin opérer sur l’esprit revêche du natif de Saint-Malo ; qu’il se désisterait de ses expériences cruelles ; qu’il ne persécuterait plus les Suisses ni les Akakia ; qu’il laisserait les Allemands en repos, et qu’il pourrait même un jour, quand il serait parfaitement rétabli, rire des symptômes de sa maladie. |
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Mais le médecin Akakia, en homme prudent, voulut ménager encore la délicatesse du natif de Saint-Malo ; et, en s’adressant humblement au secrétaire éternel de l’académie dudit Malouin, il lui écrivit ainsi : |
Mais le médecin Akakia, en homme prudent, voulut ménager encore la délicatesse du natif de Saint-Malo ; et, en s’adressant humblement au secrétaire éternel de l’académie dudit Malouin, il lui écrivit ainsi : |
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{{g|{{sc|Monsieur le Secrétaire éternel}}<ref>Le secrétaire perpétuel de l’académie de Berlin était Formey ; il fut presque ''éternel'', car il ne mourut qu’en 1797, à quatre-vingt-six ans. {{abr|(B.)|Beuchot}}</ref>,|6|lh=3}} |
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Je vous envoie l’arrêt de mort que le président a prononcé contre moi, avec mon appel au public et les témoignages de protection que m’ont donnés tous les médecins et tous les apothicaires de Leipsick |
Je vous envoie l’arrêt de mort que le président a prononcé contre moi, avec mon appel au public et les témoignages de protection que m’ont donnés tous les médecins et tous les apothicaires de Leipsick. Vous voyez que {{M.|le président}} ne se borne pas aux expériences qu’il projette dans les terres Australes, et qu’il veut absolument séparer dans le Nord mon âme d’avec mon |
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1. Pulvis pyrius est la poudre à canon. |
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2. Le secrétaire perpétuel de l’académie de Berlin était Formey ; il fut presque éternel, car il ne mourut qu’en 1797, à quatre-vingt-six ans. (B.) |