« Page:Pavlovsky - En cellule, paru dans Le Temps, 12, 19 et 25 novembre 1879.djvu/47 » : différence entre les versions

 
Contenu (par transclusion) :Contenu (par transclusion) :
Ligne 3 : Ligne 3 :
— Que voulez-vous ?
— Que voulez-vous ?


Je lui montrai la fumée et le priai de demander au directeur qu’on me mit autre part ne fût-ce que provisoirement.
Je lui montrai la fumée et le priai de demander au directeur qu’on me mît autre part ne fût-ce que provisoirement.


— N’est-ce pas vous-même qui avez exigé que l’on fît du feu ?
— N’est-ce pas vous-même qui avez exigé que l’on fît du feu ?
Ligne 10 : Ligne 10 :
gémissant. Va parler au directeur !
gémissant. Va parler au directeur !


— C’est bien, je vais lui faire mon rapport ! Pakhomof était parfaitement impassible en me tournant le dos.
— C’est bien, je vais lui faire mon rapport. Pakhomof était parfaitement impassible en me tournant le dos.


J’attends, j’attends, j’attends… La fumée pénètre dans ma bouche, elle me saisit à la gorge, elle envahit et me serre la poitrine. Je m’efforce de ne plus respirer, puis, instinctivement j’aspire l’air avec force, ce qui est aussitôt suivi d’une toux déchirante. Je me jette à terre près de la porte et je tâche d’aspirer par-dessous un peu de l’air frais du couloir. Personne ne vient. Enfin, n’en pouvant plus, je me remets à frapper à tour de bras.
J’attends, j’attends, j’attends… La fumée pénètre dans ma bouche, elle me
saisit à la gorge, elle envahit et me serre la poitrine. Je m’efforce de ne plus
respirer, puis, instinctivement j’aspire l’air avec force, ce qui est aussitôt suivi
d’une toux déchirante. Je me jette à terre près de la porte et je tâche d’aspirer
par-dessous un peu de l’air frais du couloir. Personne ne vient. Enfin, n’en pouvant
plus, je me remets à frapper à tour de bras.


Pakhomof apparaît de nouveau.
Pakhomof apparaît de nouveau :


— Le directeur dîne !
— Le directeur dîne !


— Qu’il monte à l’instant je brise cette porte ! me mets-je à crier avec
— Qu’il monte à l’instant ou je brise cette porte ! me mets-je à crier avec
fureur, et ma voix éveille de sourds échos dans les longs corridors vides.
fureur, et ma voix éveille de sourds échos dans les longs corridors vides.


— Pas de danger, tu n’en mourras pas ! répond grossièrement Pakhomof,
— Pas de danger, tu n’en mourras pas ! répond grossièrement Pakhomof jetant la porte avec fracas dans la serrure.
jetant la porte avec fracas dans la serrure.