— Que voulez-vous ?
Je lui montrai la fumée et le priai de demander au directeur qu’on me mît autre part ne fût-ce que provisoirement.
— N’est-ce pas vous-même qui avez exigé que l’on fît du feu ?
— Cela ne te regarde pas, répondis-je avec impatience, presque en gémissant. Va parler au directeur !
— C’est bien, je vais lui faire mon rapport. Pakhomof était parfaitement impassible en me tournant le dos.
J’attends, j’attends, j’attends… La fumée pénètre dans ma bouche, elle me saisit à la gorge, elle envahit et me serre la poitrine. Je m’efforce de ne plus respirer, puis, instinctivement j’aspire l’air avec force, ce qui est aussitôt suivi d’une toux déchirante. Je me jette à terre près de la porte et je tâche d’aspirer par-dessous un peu de l’air frais du couloir. Personne ne vient. Enfin, n’en pouvant plus, je me remets à frapper à tour de bras.
Pakhomof apparaît de nouveau :
— Le directeur dîne !
— Qu’il monte à l’instant ou je brise cette porte ! me mets-je à crier avec fureur, et ma voix éveille de sourds échos dans les longs corridors vides.
— Pas de danger, tu n’en mourras pas ! répond grossièrement Pakhomof jetant la porte avec fracas dans la serrure.