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{{t|''Céréales''. — Abordons maintenant les détails. Les céréales cultivées en
{{t|''Céréales''. — Abordons maintenant les détails. Les céréales cultivées en
Europe appartiennent à quatre genres, qui sont : le froment, le seigle,
Europe appartiennent à quatre genres, qui sont : le froment, le seigle,
l’orge et l’avoine. Les autorités modernes les plus compétentes <ref>Alph. de Candolle, ''O. C.'', p. 928 et suivantes. — Godron, ''O. C.'', t. {{rom-maj|II|2}}, p. 70. — Metzger, ''{{lang|de|Die Getreidearten}}'', etc., 1841.</ref> admettent quatre, cinq et même sept espèces distinctes de froment, une de
l’orge et l’avoine. Les autorités modernes les plus compétentes<ref>Alph. de Candolle, ''O. C.'', p. 928 et suivantes. — Godron, ''O. C.'', t. {{rom-maj|II|2}}, p. 70. — Metzger, ''{{lang|de|Die Getreidearten}}'', etc., 1841.</ref> admettent quatre, cinq et même sept espèces distinctes de froment, une de
seigle, trois d’orge, et deux, trois ou quatre d’avoine, soit en tout, d’après
seigle, trois d’orge, et deux, trois ou quatre d’avoine, soit en tout, d’après
les divers auteurs, de dix à quinze espèces différentes, qui ont donné naissance à une multitude de variétés. Il est remarquable que les botanistes
les divers auteurs, de dix à quinze espèces différentes, qui ont donné naissance à une multitude de variétés. Il est remarquable que les botanistes
ne s’accordent sur la forme primitive d’aucune céréale. Ainsi, l’un d’eux
ne s’accordent sur la forme primitive d’aucune céréale. Ainsi, l’un d’eux
écrivait, en 1855 : <ref>{{M.|Bentham}}, dans ''{{lang|en|Hist. notes on cultivated plants}}'', etc. ''{{lang|en|Journal of Hort. Soc.}}'', vol. {{rom-maj|IX|9}}, 1855, p. 133.</ref> « Nous n’hésitons pas à affirmer notre conviction, basée sur les preuves les plus évidentes, qu’aucune de nos céréales
écrivait, en 1855 :<ref>{{M.|Bentham}}, dans ''{{lang|en|Hist. notes on cultivated plants}}'', etc. ''{{lang|en|Journal of Hort. Soc.}}'', vol. {{rom-maj|IX|9}}, 1855, p. 133.</ref> « Nous n’hésitons pas à affirmer notre conviction, basée sur les preuves les plus évidentes, qu’aucune de nos céréales
cultivées, n’existe ni n’a existé à l’état sauvage dans son état actuel, mais
cultivées, n’existe ni n’a existé à l’état sauvage dans son état actuel, mais
que toutes sont des variétés cultivées d’espèces qui se trouvent encore en
que toutes sont des variétés cultivées d’espèces qui se trouvent encore en
abondance, dans l’Europe méridionale ou l’Asie occidentale. » {{M.|Alph. de
abondance, dans l’Europe méridionale ou l’Asie occidentale. » {{M.|Alph. de
Candolle}} <ref>''O. C.'', p. 928.</ref> a, d’autre part, montré que le froment commun (''Triticum vulgare''), a été trouvé sauvage dans différentes parties de l’Asie, où on ne
Candolle}}<ref>''O. C.'', p. 928.</ref> a, d’autre part, montré que le froment commun (''Triticum vulgare''), a été trouvé sauvage dans différentes parties de l’Asie, où on ne
peut pas le considérer comme échappé de culture. {{M.|Godron}} fait, à ce
peut pas le considérer comme échappé de culture. {{M.|Godron}} fait, à ce
sujet, la remarque que, même en supposant que ces plantes doivent leur
sujet, la remarque que, même en supposant que ces plantes doivent leur
origine à des graines échappées à l’agriculture <ref>Godron, ''de l’Espèce'', t. {{rom-maj|II|2}}, p. 72. — Les excellentes observations de {{M.|Fabre}}, faites il y a quelques années, mais mal interprétées, avaient conduit quelques personnes à croire que le
origine à des graines échappées à l’agriculture<ref>Godron, ''de l’Espèce'', t. {{rom-maj|II|2}}, p. 72. — Les excellentes observations de {{M.|Fabre}}, faites il y a quelques années, mais mal interprétées, avaient conduit quelques personnes à croire que le
froment était le descendant modifié de l’''Ægilops'' ; mais {{M.|Godron}} (t. {{rom-maj|I|1}}, p. 165), a démontré par des expériences soigneuses, que le premier terme de la série, l’''Ægilops triticoïdes'', est
froment était le descendant modifié de l’''Ægilops ;'' mais {{M.|Godron}} (t. {{rom-maj|I|1}}, p. 165), a démontré par des expériences soigneuses, que le premier terme de la série, l’''Ægilops triticoïdes'', est
un métis du froment et de l’''Ægilops ovata''. La fréquence avec laquelle ces métis se manifestent spontanément, et la transformation graduelle de l’''Ægilops triticoïdes'' en vrai froment laissent encore planer quelques doutes sur ce sujet.</ref>, puisqu’elles se sont propagées par elles-mêmes pendant de nombreuses générations à l’état sauvage, leur ressemblance persistante au froment cultivé est une preuve
un métis du froment et de l’''Ægilops ovata''. La fréquence avec laquelle ces métis se manifestent spontanément, et la transformation graduelle de l’''Æ. triticoïdes'' en vrai froment laissent encore planer quelques doutes sur ce sujet.</ref>, puisqu’elles se sont propagées par elles-mêmes pendant de nombreuses générations à l’état sauvage, leur ressemblance persistante au froment cultivé est une preuve
probable que ce dernier a conservé ses caractères primitifs.|90}}
probable que ce dernier a conservé ses caractères primitifs.|90}}


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avoir été reconnues à l’état vraiment sauvage, cet auteur ne paraît pas être
avoir été reconnues à l’état vraiment sauvage, cet auteur ne paraît pas être
complètement satisfait des autres formes qu’on a présentées comme les
complètement satisfait des autres formes qu’on a présentées comme les
souches primitives de nos céréales. D’après {{M.|Buckman}} <ref>''{{lang|en|Report to British Association for 1857}}'', p. 207.</ref>, quelques
souches primitives de nos céréales. D’après {{M.|Buckman}}<ref>''{{lang|en|Report to British Association for 1857}}'', p. 207.</ref>, quelques
années de culture soigneuse et de sélection peuvent convertir l’''Avena falua'', espèce sauvage d’avoine anglaise, en des formes presque identiques à deux races cultivées et fort distinctes. En somme, l’origine et la
années de culture soigneuse et de sélection peuvent convertir l’''Avena fatua'', espèce sauvage d’avoine anglaise, en des formes presque identiques à deux races cultivées et fort distinctes. En somme, l’origine et la
distinction spécifique des diverses céréales, sont des sujets très-difficiles
distinction spécifique des diverses céréales, sont des sujets très-difficiles
à traiter ; peut-être pourrons-nous mieux établir un jugement, après avoir
à traiter ; peut-être pourrons-nous mieux établir un jugement, après avoir