Rational (Durand de Mende)/Volume 5/Septième livre/Chapitre 32

Traduction par Charles Barthélemy.
Louis Vivès (volume 5p. 90-91).


CHAPITRE XXXII.
DE LA FÊTE DE SAINT LUC, ÉVANGÉLISTE.


I. Saint Luc était syrien d’origine, et il fut patriarche d’Antioche et prêtre en Bithynie, où il termina sa vie de sa mort naturelle, et non par le martyre. Il fut encore peintre et médecin, et, selon saint Jérôme, il fut disciple des apôtres et non du Seigneur, car il n’embrassa la foi qu’après la résurrection du Seigneur, comme on le lit dans la Glosse sur l’Exode, bien que quelques-uns aient dit qu’il était au nombre des soixante-douze disciples du Seigneur. Il écrivit son évangile en Achaïe. Or, il vécut quatre-vingt-quatre ans. Il composa l’Évangile et les Actes des apôtres.

II. Il fut disciple du bienheureux Paul, de qui il apprit ce qu’il enseigna, comme le bienheureux Marc fut instruit par le bienheureux Pierre. Cependant, dans le prologue de son évangile on trouve qu’il apprit beaucoup de choses de certaines personnes qui, dans le commencement, vécurent avec le Seigneur. Mais le bienheureux Paul ne fut pas dès le commencement avec le Seigneur : donc il n’apprit pas de lui ce qu’il enseigna. Voici la solution : Il apprit certaines choses de Paul, certaines autres par les autres, mais c’est surtout par le bienheureux Paul qu’il fut instruit. Cependant on croit qu’il eut recours à la bienheureuse Vierge, comme à l’arche du Testament, et qu’il reçut d’elle un grand nombre de renseignements, surtout pour ceux qui la concernaient elle seule, par exemple touchant l’annonciation de l’Ange, la nativité du Christ et autres événements de ce genre, dont traite saint Luc seul parmi les évangélistes.