Librairie de L. Hachette et Cie (Tome premierp. 53-63).
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II


Origine des Arnauld. — M. de La Mothe-Arnauld à la Saint-Barthélémy. — M. de Montlosier. — Le fils aîné de M. de La Mothe au siège d’Issoire. — M. Arnauld du Fort devant La Rochelle. — M. Arnauld de Philisbourg. — M. Antoine Arnauld, l’avocat et M. Marion, son beau-père. — M. Marion, le premier du Palais qui ait bien écrit ; ce que cela veut dire.


Les Arnauld étaient originaires d’Auvergne, et antérieurement, disaient-ils, de Provence[1] Arnauld d’Andilly les donne pour très nobles dans ses Mémoires. Son grand-père, M. de La Mothe-Arnauld, tour à tour d’épée et de robe, commandant d’une compagnie de chevau-légers ou procureur-général de la reine Catherine de Médicis, était l’un de ces hommes doués, propres à tout. Il s’était fait huguenot. La reine Catherine, qui l’affectionnait, lui envoya une sauvegarde le jour de la Saint-Barthélémy ; il avait grand besoin de l’assistance, étant déjà assiégé dans sa maison par les assassins. Comme ton et allure, son petit-fils cite de lui un trait qui le peint, et avec lui sa race. Il avait parlé à la Chambre des comptes, au nom de la reine-mère, contre les prétentions d’un seigneur qui y voulait faire vérifier un don du roi que la reine elle-même revendiquait. Ce seigneur altier, tout en colère du refus de vérification, lui demanda, au sortir de la Chambre, au haut du grand degré, s’il n’était pas M. de La Mothe ; et, sur sa réponse, il ajouta avec emportement qu’il avait trouvé fort étrange son opposition, et qu’il l’en ferait repentir. « Vous me prenez pour un autre, » lui répliqua M. de La Mothe. — « Comment ! ne m’avez-vous pas dit que vous étiez M. de La Mothe ? » repartit ce seigneur. — « Oui, lui répondit-il ; mais j’allonge et accourcis ma robe quand je veux, et vous n’oseriez, au bas de ce degré, me parler comme vous faites. » Sur cela, un gentilhomme de la suite du seigneur reconnut M. de La Mothe, et fit souvenir son maître que c’était le même qu’il avait dû voir durant les guerres civiles en telles ou telles rencontres. Et le grand seigneur, remis sur la voie, lui fit toutes sortes de politesses.[2]

Ce M. de La Mothe eut deux femmes, de l'une un fils, de l’autre huit fils et quatre filles, en tout treize enfants. Nous verrons Antoine Arnauld, son second fils et père des nôtres, en avoir vingt, dont dix survécurent ; l’aîné est M. d’Andilly, le dernier est le grand Arnauld, et les autres à l’avenant. Ce sont de vraies tribus de patriarches que ces familles ; et, avec cela, des longévités extraordinaires, de longues facultés vigoureuses et saines. L’Auvergne avait trempé fortement la race ; il y a, j’ose le dire, du Montlosier dans ces Arnauld, non-seulement pour les facultés soutenues et l’entière vigueur, mais aussi pour le genre de nature polémique et infatigablement pugnace.

Les familles véritables et naturelles des hommes ne sont pas si nombreuses ; quand on a un peu observé de ce côté et opéré sur des quantités suffisantes, on reconnaît combien les natures diverses d’esprits, d’organisations, se rapportent à certains types, à certains chefs principaux. Tel contemporain notable qu’on a bien vu et compris, vous explique et vous pose toute une série de morts, du moment que la réelle ressemblance entre eux vous est manifeste et que certains caractères de famille ont saisi le regard. C’est absolument comme en botanique pour les plantes, en zoologie pour les espèces animales. Il y a l’histoire naturelle morale, la méthode (à peine ébauchée) des familles naturelles d’esprits. Un individu bien observé se rapporte vite à l’espèce qu’on n’a vue que de loin, et l’éclaire.

Sans trop presser cette doctrine au cas particulier, j’avoue que M. de Montlosier m’aide tout à fait commodément à comprendre les Arnauld. Il est leur compatriote ; il fait des livres sur tout, sur les volcans d’Auvergne, sur les mystères de la religion ; il fait de la polémique à tue-tête contre les Jésuites. Il est âpre à la joute, aheurté à ses idées ; il est érudit, il est mystique par un coin ; et, à quatre-vingts ans passés, le voilà debout, frais, sain et ferme, même agréable sous ses cheveux blancs. M. d’Andilly ou le grand Arnauld avaient quelque chose de tel assurément.

Le fils aîné de M. de La Mothe (oncle par conséquent de M. d’Andilly et des nôtres) était un vaillant capitaine, longtemps voyageur dans le Levant, de vieille roche comme son père, et portant haut la tête. Quand le roi Henri III le voulut faire secrétaire d’État à Blois après la mort du duc de Guise, il refusa, alléguant qu’il aurait mieux à servir le roi contre ceux de la Ligue dans son Auvergne. Au siège d’Issoire, s’étant jeté dans la place pour la défendre contre le comte de Randan (de la maison de La Rochefoucauld), il tint bon jusqu’à ce que les serviteurs du roi, assemblés pour faire lever le siège, vinssent offrir bataille sous les murs ; ils parurent le matin du jour même où le panache blanc remportait sur Mayenne la victoire d’Ivry (14 mars 1590). M. de La Mothe, sortant de la place avec sa compagnie, et rejoignant le gros des fidèles, leur dit que, puisqu’il avait aidé à soutenir le siège, il demandait son droit d’avant-garde, son droit de faire la première charge, ou, en d’autres termes, qu’on voulût bien lui donner la pointe. On la lui accorda, nous dit d’Andilly qui excelle et nage en paroles à faire ainsi les honneurs de sa famille ; il passa les ennemis, vint à M. de Randan, lui dit qu’il fallait ce jour-là payer La Mothe (c’était sa maison qu’on lui avait pillée et brûlée, malgré des promesses du contraire), et là-dessus lui donnant deux coups d’épée, il le fit prisonnier ; mais au même moment, sans que M. de La Mothe le vît, un cavalier tirait sur M. de Randan et le blessait d’une double balle, dont le prisonnier mourut dans Issoire une heure après[3] — Tous les frères de M. de La Mothe n’étaient pas de cette vigueur chevaleresque. On en sait même un (le septième), le seul qui n’avait pas l’esprit fort élevé, nous avoue en passant d’Andilly, et duquel les Mémoires du temps[4] nous racontent privément de petites particularités qui ne sont guère à redire ; honnête garçon au demeurant, mais, quoique d’Andilly s’efforce de lui trouver, faute d’esprit, un fort bon sens, décidément un pauvre sire. — Le huitième frère de M. de La Mothe (puisque nous en sommes à tous ces oncles de notre abbaye), mestre-de-camp des carabins, était un invincible et brillant guerrier. On l’appelait M. Arnauld du Fort, parce qu’au siège de La Rochelle (1622) on le laissa dans le Fort-Louis, à peine tracé, qu’il acheva, en partie de ses deniers, et rendit un modèle du genre. Huguenot converti, il portait à cette guerre contre l’hérésie le zèle, sinon la foi, des Croisades. Il a mérité que le capucin Joseph fît son épitaphe, ce qui ne veut pas dire qu’il fût un saint comme le vaillant Zamet, ni même dévot le moins du monde. En lisant la vie d’Arnauld du Fort chez Arnauld d’Andilly, et en y admirant ( toute part faite à l’enthousiasme de famille ) cette vaillance infatigable d’un homme de fer, on croit lire la vie que Mirabeau a tracée de son aïeul, colonel sous Louis XIV. C’est un mélange de courage, d’opiniâtreté, de civilité, mais ici de faste encore et de jactance, de bravoure et de braverie, qui caractérise à merveille cette race des Arnauld dans ce qu’elle n’avait pas encore mitigé ni, en quelque sorte, maté par le Christianisme. M. Arnauld du Fort, c’est, on peut le dire, un Arnauld complet à l’état un peu païen et brut. Je n’en citerai qu’un trait. Il faisait travailler au fort, au terrassement, par les soldats. Ayant vu un jour le valet de chambre d’un capitaine, garçon de bonne volonté, qui s’était mis de la partie et à porter la hotte, il lui demanda ( quoiqu’il le connût bien ) qui il était : et sur la réponse de celui-ci qu’il était le valet de chambre de tel capitaine, M. Arnauld lui donna des coups de canne, en s’écriant : «Quoi ! tu es un valet de chambre, et tu es assez hardi pour faire le métier des soldats, c’est-à-dire des princes, puisque les soldats ne font rien que les princes tiennent à honte de faire !» Cette action, dont le bruit courut, électrisa les soldats, qui peut-être n’aimaient guère jusque-là ce travail de pioche, et leur rendit ou leur redoubla le courage. Il paraît pourtant que M. Arnauld, qui avait de l’humanité, fit donner sous main quelques pistoles au pauvre diable de valet de chambre, pour le dédommager du bâton.

Ce que son régiment était à M. Arnauld du Fort, Port-Royal, le monastère, le semblera un peu à ses neveux, à ses nièces. Il sera tout au monde à leurs yeux, le lieu supérieur, incomparable, à faire envie aux princes ; et leur humilité y mettra un peu trop sa gloire.

On verra d’ailleurs avec plaisir ce M. Arnauld du Fort représenté en quelque sorte à Port-Royal, non seulement dans la personne de ses neveux et nièces, mais aussi comme directement par M. de Pontis, un de nos premiers solitaires et de ses anciens compagnons d’armes, le plus vieil officier vétéran sous Louis XIV.

Il y eut encore un autre Arnauld, neveu du précédent et cousin-germain des nôtres, fils d’un intendant des finances, et qui fut un guerrier fort connu de son temps : quand on disait simplement M. Arnauld, c’était de lui, sous Richelieu, sous la Fronde, à la Cour, à l’hôtel de Rambouillet, qu’on entendait parler. Il eut très jeune la charge de mestre-de-camp des carabins après son oncle ; mais, commandant à Philisbourg, une nuit il se laissa surprendre[5] D’Andilly remarque que je ne sais quoi de fatal sembla s’opposer toujours à l’entière élévation de sa famille. Arnauld du Fort eût été maréchal de France, sans sa mort prématurée ; Arnauld de Philisbourg le fût devenu, sans cette malheureuse surprise. M. de Feuquières, cousin-germain par alliance de d’Andilly et des autres, gagnait ce glorieux bâton à son tour, sans sa défaite à Thionville. Il ne tint qu’à peu de chose aussi que lui-même d’Andilly, à son compte du moins, ne fût devenu secrétaire d’État et ministre. Ce que la famille Arnauld est aujourd’hui devant la postérité, grâce peut-être à cette moindre réussite du côté du monde, vaut mieux pour elle, même au seul point de vue de la gloire, que ce qu’elle aurait jamais été autrement; et cette élévation historique, à laquelle plusieurs de ses membres visèrent par d’autres voies, se trouve enfin consommée.

En résultat, c’était, au commencement du dix-septième siècle, ce qu’on appelait une bonne famille que celle des Arnauld, une solide et ancienne maison, peut-être noble, à coup sûr de condition notable, pleine de services et de mérites évidents, en charge près des grands et dans leurs conseils, parfaitement appuyée, apparentée même à des seigneurs, et poussée de toutes parts dans la guerre, dans les finances et au Palais.

Un point seulement n’a pas été assez détaché dans ce qui précède, et je rappelle que M. de La Mothe, l’aïeul de toute cette famille, celui qui ne portait sa robe qu’à la Chambre des comptes, s’était fait huguenot, qu’il ne se convertit qu’après la Saint-Barthélémy, et que plusieurs de ses fils restèrent de la Religion ou n’abjurèrent que tard. Ce coin, voilé le plus possible par ses petits-fils de Port-Royal, relevé malignement par les Jésuites, doit être indiqué de loin au fond de notre tableau, et y tient plus peut-être que les Arnauld eux-mêmes ne croyaient[6]

La race et la souche bien posée, il est temps de se restreindre à la ligne directe, à la branche même d’où Port-Royal sortit, et de parler à fond de M. Arnauld l’avocat, le second fils de M. de La Mothe, le cadet de M. de La Mothe du siège d’Issoire, l’un des aînés de M. Arnauld du Fort et le père de tous les nôtres.

Il avait succédé à son père dans la charge de procureur-général de la reine Catherine de Médicis, qu’il exerça jusqu’à la mort de cette princesse. En devenant quitte de cette charge, il laissa en même temps celle d’auditeur des Comptes qu’il y joignait, pour se livrer tout entier au barreau. C’est un des types de cette noble lignée d’avocats du seizième siècle, dont Loysel, l’un des plus respectables lui-même, nous a dressé l’histoire. M. Simon Marion, avocat également et plus ancien, entendant un jour le jeune Arnauld plaider, en fut si transporté qu’il l’emmena dans son carrosse, et le retint à dîner chez lui ; il lui donna bientôt sa fille unique en mariage. M. Marion fut dans la suite président des Enquêtes, puis avocat-général. Il avait une extrême ardeur d’avancer sa famille honnêtement, comme on l’entend dans le monde : on en a des preuves dans l’abbaye qu’il fit avoir à sa petite-fille. De plus, c’était un grand orateur, au dire du cardinal Du Perron : il avait la voix fort émouvante. M. d’Avoye avait dit un jour au car

dinal : «Il me souvient que lorsque vous prêchâtes à Saint-Merry, MM. Marion et Arnauld vous furent ouïr. M. Marion dit en sortant : Ce n’est pas un homme qui prêche, c’est un Ange. » Il ne faut pas trop s’étonner, après cela, d’entendre le cardinal Du Perron rendre ce jugement : « M. Marion est le premier du Palais qui ait bien écrit, et possible qu’il ne s’en trouvera jamais un qui le vaille. Je dis plus : que, depuis Cicéron, je crois qu’il n’y a pas eu d’avocat tel que lui. Je fis son Épitaphe à Rome, où j’étais quand on me dit la nouvelle de sa mort ….»

En rabattant tout ce qu’on voudra de ce prêté-rendu d’éloges que Du Perron payait à l’un de ses admirateurs dans la manière un peu emphatique du seizième siècle, il n’est pas indifférent pour nous de trouver dès l’abord, dans l’aïeul temporel des mères et des principaux solitaires de Port-Royal, le premier du Palais qu’on loue d’avoir bien écrit. C’est de bon augure pour la littérature saine et le bon style, jusqu’alors si rare, qui va sortir de sa race.

À propos de ce premier qui ait bien écrit, notons pourtant que l’éloge, avec variante de noms, s’est bien répété ; on l’a précisément accordé à plusieurs, vers ce temps-là, pour leur prose ; on les a loués comme les premiers qui eussent fondé le bon style : plus d’un sans doute y conspirait. J’omets d’Urfé, un peu hors de ligne : mais cela s’est dit successivement du garde des sceaux Guillaume Du Vair, de Du Perron lui-même, puis de certains prédicateurs ou traducteurs, de Lingendes, de Nervèze[7], de Coeffeteau, puis encore de d’Ablancourt ; on l’a redit de Patru au barreau bien longtemps après M. Marion. Et tous ces éloges ont passé : ils ne sont recueillis que comme des curiosités littéraires s’appliquant à des hommes une fois célèbres, et qu’on ne lit plus, qu’on ne trouverait même plus à lire. Tant il était difficile de fonder la bonne prose : tantae molis erat ! tant plusieurs devaient à leur tour s’efforcer et mourir à la peine, comme dans un fossé qu’on a à combler, et qui se remplit de morts pendant un assaut. Cette belle et vraie prose que tels ou tels illustres avaient trouvée, disait-on, lesquels bientôt on ne connaissait plus, cette prose qui était toujours à refaire de M. Marion jusqu’à Patru, Pascal, lui, l’a saisie une bonne fois et l’a exprimée du premier coup à jamais : invenit.

Montaigne déjà avait trouvé, en sa Gascogne et dans sa tour de Montaigne, un style de génie, mais tout individuel et qui ne tirait pas à conséquence. Pascal a trouvé un style à la fois individuel, de génie, qui a sa marque et que nul ne peut lui prendre, et un style aussi de forme générale, logique et régulière, qui fait loi, et auquel tous peuvent et doivent plus ou moins se rapporter : il a établi la prose française. Dans l’intervalle de Montaigne à Pascal ont eu lieu ces efforts laborieux et je n’ose dire stériles, mais bien nombreux et sans cesse à recommencer, des Marion, Du Perron, Du Vair, Nervèze, Lingendes, Coeffeteau. Tous, ils se peuvent résumer et abréger dans un seul nom qui les représente et qui, à ce titre, les a absorbés, dans Balzac, ce grand ouvrier de mots et fabricateur de phrases, dans Balzac dont Pascal certes se serait bien passé comme devancier mais dont ne se serait point passée également l’influence littéraire de Pascal. Je veux dire que le style de Pascal a plus aisément fait loi, ayant été devancé par cette élucubration habile et comme par cette police de langue de Balzac. – M. Marion ( ce à quoi l’on n’avait guère pensé ) y a eu de très loin, et avec quelques autres, une petite part.

  1. On écrivait aussi Arnaud, et c’était même la manière de signer la plus ordinaire dans la famille jusqu’au dix-septième siècle. Guilbert, qui met à ce point une singulière vivacité, est en état de prouver, dit-il, par environ quarante pièces authentiques et originales, que cette lettre L est une interpolation moderne dans le nom des Arnauld.
  2. Mémoires d’Arnauld d’Andilly.
  3. D’Andilly, dans ses Mémoires renvoie sur ce sujet à de Thou. Or, je dois dire que de Thou et Palma Cayet présentent l’ensemble des faits un peu différemment. M. de La Mothe, dont la belle action subsiste, digne contemporaine d’Ivry, ne paraît pas d’ailleurs chez eux en première ligne ; il n’est plus que l’un des trois ou quatre capitaines à la suite de M. de Florat, sénéchal d’Auvergne, qui commande dans Issoire assiégé, et qui dirige la sortie ; ce que d’Andilly a quelque soin de ne pas dire.
  4. Tallemant des Réaux, t. II, p. 308, à l’article de la famille Arnauld.
  5. M. Arnauld aurait pu chansonner lui-même sa déconfiture en cette place par des vers badins (car il en faisait) un peu moins bons que ceux que Voltaire datait de Philisbourg, mais sur ce ton-là et à la suite de Voiture.
  6. Racine paraît l’avoir tout à fait oublié lorsqu’il dit de M. Ar- nauld l’avocat : « Quoiqu’il eût toujours été très-bon catholique, né de parents très-catholiques, leurs écrivains (ceux de la Société de Jésus) n’ont pas laissé de le traiter de huguenot, descendu de huguenots. » Pauvre Vérité ! en voilà un petit exemple, mais bien précis : comme chacun la tire à soi ! — Le journal le Semeur, du 6 septembre 1848, a publié un article intitulé les Arnauld huguenots (par M. Roget, de Genève), où la question est examinée de près, et de plus près que je ne l’ai dû faire ici, mais toujours en tirant à soi le plus d’Arnauld qu’on peut, et cette fois du côté de Genève. (Voir une lettre du docteur Arnauld, du 18 avril 1692.)
  7. Il y a plusieurs Lingendes, l’un (Jean) poète de l’école de Malherbe, l’autre (Claude) jésuite et prédicateur, et un autre (Jean) prédicateur aussi, évêque : j’entends ici parler de ce dernier, dont on a quelques oraisons funèbres imprimées, et même de l'avant-dernier, dont les sermons, bien que publiés d’abord en latin, avaient été prononcés en français. Quant à Nervèze, secrétaire de la Chambre du roi, il a fait, sans être prédicateur, un Discours funèbre à l’honneur de la mémoire de Henri IV, des écrits de dévotion affective et mystique. On peut voir dans la Bibliothèque française de Sorei le chapitre du Progrès de la Langue : ces noms d’alors y sont entassés dans toute leur confusion.