Philosophie anatomique. Des monstruosités humaines/Description d’un monstre humain né en octobre 1820, et établissement à son sujet d’un nouveau genre sous le nom d’hypérencéphale/§ I

Chez l’auteur, rue de Seine-Saint-Victor, no 33 (p. 166-181).
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Description d’un monstre humain né en octobre 1820, du genre hypérencéphale.

§ I. De la tête.

Ce qui forme le principal trait caractéristique de la tête est une sorte de torsion qu’elle a éprouvée : la ligne médiane ne la sépare point en deux portions égales : une plus grande partie de la face est à gauche, et tout le cervelet a passé de côté et à droite, dans une position qui correspond à l’épaule. La physionomie n’est altérée que par un double bec de lièvre ; au contraire, le dessus de la tête est dans l’état le plus difforme.

Du cerveau.

Les tégumens communs se sont arrêtés dans leur développement, de telle sorte qu’il n’y a guère que la partie du pourtour de la tête, répondant à la moitié inférieure du cerveau, qui soit revêtue par la peau (Voyez pl. V, fig. 1 et 2.) ; tout l’hémisphère supérieur en est privé. Il n’existe là que les enveloppes subjacentes ou les méninges. On y chercherait en vain des traces d’os et de boîte cérébrale ; le cerveau serait à nu, à sa partie supérieure, sans ses membranes qui l’enveloppent et qui lui tiennent lieu de bourse. Je passe, pour le moment, sous silence des brides aponévrotiques répandues de la tête au placenta : j’en traiterai plus bas avec l’étendue que réclame l’intérêt de cette observation.

Nous avons ouvert les méninges, examiné attentivement leur texture, observé qu’elles se trouvaient dans l’état ordinaire, poursuivi leur prolongation à l’intérieur jusque dans la faux, et généralement constaté que cet étui du cerveau n’avait point souffert de l’événement pathologique.

Nous avons la même remarque à présenter pour l’encéphale : car, sauf qu’il avait participé à l’effet de torsion imprimée à toute la tête, et que les lobes postérieurs du cerveau, lettre j, fig. 2, et principalement le cervelet h, étaient rejetés à droite, tout paraissait dans l’ordre accoutumé ; même consistance de la pulpe, et même distribution des vaisseaux et des nerfs.

D’un double bec de lièvre.

Le bec de lièvre est simple ou double ; simple, s’il consiste en une fente qui correspond à la cloison du nez, et double, s’il provient de l’une et l’autre narine. Notre sujet était dans ce dernier cas.

Cette difformité est assez commune ; dès 1686, Hofmann avait déjà donné son traité de labiis leporinis. De la Faye et Schwalde reproduisirent les mêmes faits en 1743 et 1744. Authenrieth, Tiedemann et Sœmmering en rapportent des exemples, et les collections de la faculté de médecine de Paris en contiennent plusieurs, ou conservés dans la liqueur, ou rappelés par des imitations en cire. Louis, Oehme et Desault s’en sont occupé principalement sous le point de vue chirurgical, et les fastes de la médecine opératoire rediront comment aussi et avec quels brillans succès les Dubois, les Dupuytren et le très-habile opérateur M. le docteur Lisfranc ont poursuivi ces écarts de la nature, et les ont ramenés à l’état de règle, à la loi commune. Sous un autre rapport, entrevu par Hérissant[1], ce sujet se rattache à nos études. Puisque cette monstruosité revient fréquemment de la même manière, il est là une aptitude dont il nous faut rechercher la cause : ce devient un fait d’anatomie générale qu’il nous importe d’examiner dans son intérêt philosophique.

Un double bec de lièvre ne résulte pas de simples déchirures à la peau : il trace dans le palais et se continue jusques dans le système osseux. La modification de laquelle il dépend réalise un état naturel ailleurs, l’état normal des poissons. Il suffit pour cela que les os de la chambre du goût n’aient pu être suffisamment nourris et n’aient point été produits en leur totalité. Or c’est toujours ce qui arrive, quand les maxillaires, restreints à la face palatine du côté intérieur, ne se portent ni en avant sur l’os incisif, ni l’un sur l’autre en arrière. Cet événement se propage au delà, et par conséquent vers les palatins, qu’on sait tenus de suivre le sort des maxillaires : ils laissent entre eux le même intervalle que le font les os maxillaires.

Notre principe des affinités électives des élémens organiques reçoit ici une application. L’os incisif, réduit à une seule articulation, s’en tient à la plus essentielle pour lui, à l’appui que prend sur le vomer sa branche palatine. De cette concentration sur la ligne médiane résulte une fusion des deux points osseux primitifs ; et du peu de développement de ces inter-maxillaires, il suit qu’une dent de chaque côté avorte. L’arcade alvéolaire de notre sujet était disposée pour ne loger que deux incisives, que nous y avons d’ailleurs trouvées en germes. On sait de plus que ces deux dents sont ordinairement plus grandes dans les individus adultes disgraciés par la double rupture des lèvres.

Un palais, dont les os sont restreints dans leur développement, reproduit en effet les principales circonstances de la cavité buccale des poissons : celui de notre nouveau monstre, fig. 7, est construit sur ce modèle, de ce que, premièrement, la ligne médiane est formée en avant par un seul inter-maxillaire, vers le milieu par le vomer et en arrière par l’entosphénal, fig. 12, ou le corps allongé du sphénoïde antérieur ; et de ce que, secondement, chaque flanc, composé du maxillaire, du lacrymal, du jugal et du palatin, s’étend en aile et forme un appareil distinct, alors doué de quelque mobilité.

Dans ce cas, et de même que dans les poissons, une gorge profonde, n, fig. 7, sépare les os médians des os garnissant la joue. De là conséquemment point d’arrière-narines : cette gorge tient lieu du sinus nasal. C’est cependant toujours le même canal, mais qui dans notre sujet, aussi-bien que dans les poissons, reste ouvert dans toute sa longueur, par la raison qu’il est privé de son plancher ordinaire ; plancher formé, comme on le sait, par les os palatins et les lames palatines des maxillaires.

Les tégumens de ces pièces les accompagnent dans toutes leurs sinuosités, y entrant et en ressortant librement. Une bride se voit cependant à gauche vers la partie évasée de l’inter-maxillaire, et reproduit en ce lieu seulement les circonstances de l’état normal de l’homme et des mammifères : c’est que la gorge du sinus nasal est là moins large, et que les tégumens des bords étant rapprochés jusqu’au contact, ont fini par se greffer.

Ainsi nous rencontrons dans la même monstruosité un exemple des deux systèmes de voûte palatine, qui différencient sous ce rapport les principaux groupes d’animaux vertébrés. Cette rencontre nous donne évidemment le principe de ces variations. Il est manifeste, en effet, qu’il ne faut pour cela qu’une dépense un peu différente des matériaux organiques. Ces troncs artériels, les portant en plus grande quantité sur la ligne médiane, n’en peuvent distribuer dans une même raison aux rameaux qui pourvoient à l’alimentation des flancs. La ligne médiane croît donc davantage : elle se prononce par une plus forte saillie, et, pouvant, en raison de la consistance de ses pièces, se suffire à elle-même, elle parvient non-seulement à se passer d’appui et d’articulation sur les flancs, mais elle pourrait de plus, au besoin, opposer son intervention à toute formation de plancher, si celui-ci tendait à se produire. C’est au surplus ce qui ne saurait être ; les lames palatines alimentées par un sang appauvri arrivent à peine à un medium de développement.

Cette explication est assez précise pour que l’on conçoive nettement ce que j’entends, s’il m’arrive de dire (V. page 99), qu’une anomalie pour une espèce retombe dans ce qui est la règle pour une autre. Ces rencontres sont aussi fortuites que nécessaires : aussi fortuites, en ce qu’elles ne se rattachent à rien de systématique, à aucune classification zoologique ; aussi nécessaires, comme l’établit l’identité des types pour tous les animaux vertébrés. Qu’une artère dans une espèce régulière se subdivise en deux rameaux de longueur et de calibre semblables, et dans une monstruosité de la même espèce en deux rameaux de grandeur inégale, c’est le même fait que si nous considérions ces artères chez un animal dans le premier cas et chez un autre dans le second. Ce n’est donc point le hasard de ces rapports avec les poissons, mais les circonstances essentielles du fait qui forment l’intérêt de cette observation. Le double bec de lièvre de notre monstruosité, on vient de le voir, doit être attribué à un retardement de développement. C’est à une semblable cause, à de pareils empêchemens qu’il faut également attribuer cette même conformation des poissons, leur double bec de lièvre, qui est pour eux un état constant. Depuis (en 1807) que j’ai imaginé de comparer les os de la tête des poissons adultes avec ceux du crâne des mammifères à l’état de fœtus, je considère les premiers comme étant, à l’égard des mammifères, dans une condition fœtale qui n’est point altérée par l’augmentation de volume que les poissons prennent en vieillissant : ceux-ci grandissent sans conversion d’organes, sans passer par autant de développement que les animaux mammifères. Il n’est donc point étonnant que les deux cavités buccales dont il vient d’être question, se rencontrent identiques. La similitude des âges devait produire, et a produit les ressemblances observées.

Tel est le sens dans lequel j’entends dire qu’un animal des rangs supérieurs abandonne, dans ses déviations pathologiques, les conditions du type de son espèce pour retomber dans ce qui est la règle pour une autre. Il est de plus manifeste que cela ne s’opère que par une sorte de rétrogradation vers des animaux plus descendus dans l’échelle des êtres.

Des os du crâne.

Tout le cerveau est supérieurement privé d’enveloppes osseuses. Nous avons donné plus haut ce fait d’observation. Cependant nous ne pouvons renoncer au pressentiment qu’aucun des élémens de la boîte cérébrale ne saurait manquer ici, surtout si nous fortifions cette donnée de la théorie des analogues de cet autre pressentiment, qui, à son tour, se fonde sur le principe des connexions. Il n’est point de pièces en effet destinées à recouvrir les parties supérieures de l’encéphale, qu’elles n’aient leurs racines à la base du crâne : or cette base ne manque chez aucun sujet difforme ou régulier.

C’est dans ces circonstances que nous avons reconnu que la tête osseuse de la monstruosité d’Arras différait peu de celle que nous avons décrite en détail dans notre premier mémoire ; résultat sans doute bien remarquable, et qui nous apprend ce qu’il faut penser de l’influence des masses encéphaliques sur leurs enveloppes osseuses. Ainsi, dans ces deux exemples, paraît un même plancher formé, dans un des cas, en présence d’un cerveau tout aussi bien conditionné que possible ; et, dans l’autre cas, c’est une base à peu près semblable, qui sert de soucoupe au fluide aqueux de la poche dorsale. On ne saurait voir deux contenus plus différens pour deux contenans plus homogènes.

Ces contenans, ou les deux crânes, sont identiques au point d’offrir parfois cette singularité qu’il est plus de différences dans le même individu, chez le sujet d’Arras, entre les pièces congénères de l’un et de l’autre côté, qu’entre quelques-unes de celles-ci et leurs analogues chez l’anencéphale. Nous en avons donné plus haut la raison, en exposant que la tête de l’hypérencéphale a éprouvé un effet de torsion, qui a plus surbaissé certaines pièces vers la gauche, et fait davantage osciller à droite plusieurs autres.

Pour que cette singularité, que nous verrons plus bas dépendre d’une cause appréciable, puisse être observée sous ses véritables rapports, nous avons fait construire les trois dessins de tête de notre cinquième planche sur le même axe, faisant passer cet axe à travers et dans le centre des sphénoïdes et du vomer. Les deux crânes, l’un vu en dessus, fig. 8, et l’autre vu en dessous, fig. 9, sont opposés l’un à l’autre pour laisser ensemble les côtés de même sorte, et les rendre plus facilement comparables.

Cela posé, un simple coup d’œil sur nos dessins fait voir les inter-maxillaires divisés à droite, les nasaux et les frontaux à gauche, l’œil droit plus saillant et le gauche plus enfoncé, et en général toutes les pièces congénères du pourtour du crâne sous des dimensions différentes de l’un à l’autre côté. Il n’y a d’os crâniens qu’inférieurement et en bordure ; car c’est vraiment un fait merveilleux que toute la boîte cérébrale soit réduite, dans l’hypérencéphale, à la forme d’une coupe ou d’un bassin. Les pièces qui, pour être normales, auraient dû être prolongées sur le vertex, et qui eussent de cette manière constitué la calotte crânienne, se sont arrêtées dans leur développement plus même que chez les anencéphales. N’ayant pu ni s’élever au-dessus, ni s’insinuer en dessous du cerveau, elles lui servent de ceinture et en entourent la base ; tels sont les frontaux en devant, les pariétaux et les occipitaux supérieurs sur les flancs, et les occipitaux latéraux et le basilaire en arrière.

C’est ici le lieu de parler de ces os en détail[2] ; cependant, pour ne pas reproduire les faits et la discussion de mon premier mémoire, je n’insisterai que sur les pièces les plus remarquables.

Les frontaux. Ils se réduisent à un bandeau osseux demi-annulaire[3]. Cependant, c’est un fait digne de considération que, dans leur exiguïté, ils ne manquent à rien de ce qui en peut être regardé comme la partie essentielle. On peut s’assurer qu’ils présentent trois faces : une oculaire, une frontale et l’autre cérébrale, et qu’ils gardent leurs relations ; savoir : du côté interne, entre eux et avec le lacrymal, le nasal et les pièces subjacentes ; et du côté externe, avec le jugal et le pariétal. Ils diffèrent l’un à l’égard de l’autre : celui de droite est plus ramassé, et celui de gauche plus grêle et plus allongé.

Les pariétaux. Ce sont de simples filets allongés, principalement celui de droite, plus grêle et d’un quart plus long que son congénère. On dirait qu’il n’est ici vestige de ces os, si amples dans l’état régulier, que pour qu’il soit satisfait par eux aux règles des connexions, que pour qu’il n’y ait nulle confusion dans la disposition d’un si grand nombre de pièces atteintes par l’événement pathologique. Enfin serait-ce un indice de suture, qu’une série de points ou de traits visibles sur le pariétal gauche, et ces pièces auraient-elles été primitivement partagées en pariétal et en interpariétal[4] ?

Les occipitaux supérieurs se présentent sous la forme d’un filet arqué, singulièrement renflé sur le centre[5].

Quant au basilaire[6], il est unique, comprimé et évasé comme à l’ordinaire ; sa portion antérieure, ou l’otosphénal, ne se sépare de la portion occipitale, ou du basisphénal, que dans le cas où les rochers prennent un très-grand volume : or cela n’est point ici, ni ne pouvait arriver sous la pression d’un cerveau grand et à peu près normal.

Les sphénoïdes n’étaient point soudés ensemble. L’hyposphénal, pl. V, fig. 8, en formait la partie la plus considérable, et la selle turcique en était plus profonde. (Voyez comparativement, pl. IV, fig. 6, les sphénoïdes réunis de l’anencéphaie de la Seine.)

Un seul os, fig. 11, tenait lieu des deux ingrassiaux, et, réduit à une lame triangulaire, il paraît comme s’il s’était laissé écraser par le poids du cerveau. Au-dessous, de chaque côté, sont deux tubérosités soudées à chaque angle de l’unique ingrassial ; elles m’ont paru correspondre aux os bertinaux : l’une à droite est développée, d’autre est en rudiment. Au surplus, la partie antérieure de cette pièce était évidée, et recevait à son fond un osselet peu allongé, l’entosphénal[7], celui-là même qui sert à l’articulation du vomer, et qu’embrassent les lames postérieures de cette longue pièce.

Les grandes ailes et les temporaux sont ramassés et comme concentrés sur eux-mêmes, ainsi que dans tous les cas d’acéphalies. Je suis parvenu à séparer un hérisséal de sa partie articulaire, ou du ptéréal.

Enfin un autre osselet, fig. 13 et 14 (13 est représenté de grandeur naturelle et 14 grossi), m’a encore présenté quelque intérêt : c’est l’étrier. Seul de la chaîne des os de l’oreille, il offre une curieuse anomalie. Cet os consiste dans une branche unique, assez longue et terminée par un disque ovalaire ; forme qui revient à celle de cet osselet chez les reptiles, fig. 15. Je présume que la sommité de cette pièce est le lenticulaire, qui s’est soudé avec l’étrier.

Il ne faut pas confondre cette modification avec celle résultante de l’absence de la platine opérant la fermeture de la fenêtre ovale. Il est ordinaire que le disque de l’étrier paraisse manquer dans les très-jeunes fœtus : il n’y existe alors qu’en cartilage.

C’est à une autre cause qu’est due la modification de l’étrier chez l’hypérencéphale. La torsion, imprimée à toutes les parties de sa tête, a repoussé en dehors et à distance tous les os de la chaîne ; savoir : le tympanal déjà réuni au serrial, le marteau et l’enclume. Ce développement a exigé que le manche de l’étrier fût allongé pour occuper la distance de l’enclume au disque operculaire, et pour prévenir d’interruption la chaîne des osselets sur cette ligne à parcourir.

Je donne aujourd’hui une détermination de l’osselet, fig. 15, différente de celle que je lui ai assignée tant dans mon premier volume, page 51, que dans la première de mes planches, art. crocodile. Ce n’est pas que j’aie attendu pour cela le nouveau fait fourni par l’étrier de l’hypérencéphale, tout concluant qu’il est. J’avais déjà revu mon travail sur l’oreille, ou plutôt j’ai acquis sur ce sujet un nombre vraiment considérable de faits et d’aperçus nouveaux, dont je publierai sans doute plusieurs dans ce volume.

Ce que j’ai marqué dans mon ancienne planche, fig. 7, 9 et 11, de la lettre o, appartient à des parties plus profondes de l’oreille. La chaîne des osselets commence, à partir de la fenêtre ovale, par la pièce notée e, laquelle me paraît correspondre au lenticulaire et à l’étrier soudés et confondus ensemble ; et en dehors, appuyées sur la membrane du tympan, sont, ou en parties osseuses ou en parties cartilagineuses, les pièces analogues à l’enclume et au marteau.

  1. Ce vice de conformation (le bec de lièvre), dont il y a quantité d’exemples, consiste principalement dans la division de la lèvre supérieure, et est quelquefois accompagné de l’écartement des deux os maxillaires et palatins, et même de la division de la luette en deux portions, dont chacune demeure attachée à chacun des os du palais. Ce qui est extraordinaire dans le sujet de ces considérations consiste en ce que les cornets inférieurs du nez manquaient, et que vers la partie, moyenne il y avait un trou oblong très-sensible. De cela résultait qu’une grande partie de ce que l’enfant difforme buvait lui refluait par le nez ; et quelquefois aussi, en se jouant, il emplissait sa bouche d’eau, et, la tenant exactement fermée, il faisait jaillir cette eau par ses narines, en forme d’arcade, comme font les cétacés qu’on nomme souffleurs. Hérissant, Académie des Sciences, année 1743, p. 86.
  2. Je vais aussi placer, dans les notes suivantes, les particularités qui différencient les os du crâne de l’anencéphale de la Seine, dont j’ai traité dans le dernier mémoire, tant de ceux de l’anencéphale de l’Hôtel-Dieu, sujet de mon premier écrit, que de ces mêmes pièces chez l’hypérencéphale. Ces notions, réunies dans le même cadre, en seront plus facilement explicatives.
  3. Le frontal de l’anencéphale de la Seine, pl. IV, fig. 4, est aussi un bandeau osseux demi-annulaire ; par conséquent il diffère beaucoup de celui de l’anencéphale de l’Hôtel-Dieu, pl. I, fig. 13.
  4. Le pariétal de l’anencéphale de la Seine, pl. IV, fig. 5, ressemble aux deux pièces, pl. I, fig. 16 et 17, parce qu’il est très-certainement composé du pariétal et de l’interpariétal : cette observation ajoute un degré de plus de probabilité à la réflexion présentée plus haut.
  5. Le renflement de l’occipital supérieur, pl. IV, fig. 7, existe en arrière chez notre dernier anencéphale, et se compose d’une grosse tubérosité arrondie au bord externe et coupée carrément en dedans : une apophyse grêle et mince s’étendait de cette pièce sur le pariétal.
  6. Il n’existe de même dans l’anencéphale de le Seine qu’un basilaire : non pressé par du cerveau, il était plus ramassé et bien plus épais que celui décrit ci-dessus. Cependant on peut remarquer un indice de séparation, signe de l’indépendance primitive des osselets, l’otosphénal et le basisphénal. Voyez pl. IV, fig. 8.
  7. La théorie donnait l’entosphénal comme un osselet d’abord isolé, et qui se soude promptement avec les autres matériaux du sphénoïde antérieur : mais il est tout-à-fait séparé chez l’hypérencéphale et dans l’état où le représente la fig. 12.