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AVERTISSEMENT.

SÉNÈQUE. — Voyez, dans le Dictionnaire philosophique, l’article Enfer ; voyez Dieu et les hommes, chapitre xii, et le Traité de l’âme, par Soranus.

SHAKESPEARE. — Voyez, dans le Dictionnaire philosophique, les articles Art dramatique, Ana, Anecdotes.

THÉOCRITE. — Voyez, dans le Dictionnaire philosophique, l’article Églogue.

TRITHÈME. — Voyez, dans le Dictionnaire philosophique, l’article Biens d’église.

VÉGA (LOPE DE). — Voyez, Théâtre, tome VI, p. 495 et p. 537, dans l’Héraclius espagnol, l’analyse de la première journée et la dissertation du traducteur.

VIRGILE. — Voyez, dans le Dictionnaire philosophique, les articles Amplification, De Caton et du suicide, Enfer, Fin du monde, Résurrection, Tonnerre.

WALLER. — Voyez la vingt et unième des Lettres anglaises.

XÉNOPHANE. — Voyez, dans le Dictionnaire philosophique, l’article Emblème ; voyez Un Chrétien contre six Juifs, chapitre xlviii.


Un seul morceau n’a pas sa place dans les autres ouvrages de l’auteur, et parut à part : c’est la traduction en prose et en vers du commencement du seizième chant de l’Iliade. L’histoire en est singulière. L’Académie française avait, en 1777, proposé, pour sujet du prix de poésie pour 1778, la traduction en vers du commencement du seizième livre de l’Iliade. Voici ce qu’on lit dans la Correspondance de Laharpe, tome II, page 273 :

« Une anecdote très-remarquable, et dont j’ai la certitude, c’est que M. de Voltaire avait envoyé au concours une pièce sous le nom du marquis de Villette. Cette pièce s’est trouvée la cinquième du concours, et a été jugée très-faible, quoique facile. On n’en sera pas étonné si on fait réflexion que le talent de la haute poésie demande une force qui n’est pas celle de quatre-vingt-quatre ans. Mais quelle étrange avidité de gloire de venir à cet âge disputer le prix de l’Académie aux jeunes poëtes ! Ce trait, peut-être unique, peint bien le caractère de cet homme, en qui tout a été un excès, et surtout l’amour de la gloire. Dépositaire de ce secret, que m’avait confié le marquis de Villette, et qui aujourd’hui n’en est plus un, j’observais avec curiosité, je l’avoue, l’effet que produirait la pièce de Voltaire sur des juges qui n’en connaîtraient pas l’auteur : elle ne fit aucune sensation. À peine y vit-on un beau vers, et on eut peine à aller jusqu’à la fin. Elle n’aurait pas même obtenu une mention si je n’avais, en opinant, ramené mes confrères à mon avis, et si je ne leur eusse représenté qu’elle était écrite du moins assez purement, mérite que l’Académie doit toujours encourager. Mais je me disais à moi-même : Si vous saviez quel homme vous jugez en ce moment ! si vous saviez que vous balancez à relire un ouvrage qui est de l’auteur de Zaïre et de la Henriade ! Voilà ce que je pensais intérieurement, et je plaignais le sort de l’humanité qui méconnaît sa faiblesse, et le sort du génie qui s’avilit. »

Le point le plus important du récit de Laharpe se trouve confirmé par une note de Wagnière, secrétaire de Voltaire.