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La seconde cause est l’exposition ; voyez ses effets par le secours des abris, au mot Agriculture, tom. I, pag. 282.

La troisième est inhérente à la nature du sol. Le terrain sablonneux produit des fruits plus hâtifs, plus parfumés que ceux provenus d’arbres plantés dans un terrain trop gras, trop argileux & trop fumé. Cette différence de goût & d’aromat est bien plus sensible encore dans le vin, parce que c’est le résultat d’une grande masse de raisins.

La quatrième est la manière d’être de la saison. L’année pluvieuse est tardive, & l’année chaude hâtive. Dans la première, les fruits sont parfumés, & délavés dans la seconde.

Quelques personnes se sont imaginées qu’en arrosant la terre avec des esprits ardens & autres ingrédiens semblables, ils avanceroient le tems de la fleuraison & de la fructification. Le succès n’a pas couronné leurs tentatives ; il y a plus, les racines ont été endommagées.


AVANT-CŒUR, Médecine Vétérinaire. Une tumeur, de quelque nature qu’elle soit, située au devant du poitrail, prend le nom d’avant-cœur ou d’anti-cœur. Si elle est phlegmoneuse & d’un genre inflammatoire, on doit la regarder comme un apostême chaud, & la traiter de même. (Voyez Apostême, Phlegmon.) Si elle est squirrheuse, & de la nature du kyste, elle est dure, sans chaleur, sans douleur, & de la grosseur du poing ; les mules de charrette, & tous les animaux auxquels on met des colliers, y sont très-exposés.

Pour guérir le kyste, il s’agit de fendre la peau dans toute la longueur de la tumeur ; la matière contenue dans le sac étant vidée, il faut panser la plaie avec le digestif animé, jusqu’à parfaite cicatrisation. Le squirrhe demande à être emporté en entier ; l’extirpation peut occasionner une hémorragie considérable. Dans ce cas, l’amadou, ou une pointe de feu appliquée sur l’orifice du vaisseau, suffisent pour l’arrêter. M. T.


AVANT-PÊCHE. (Voyez Pêche)


AUBÉPIN, Aubépine, Épine blanche, Noble épine. Mots adoptés dans certaines provinces, pour désigner le même arbre. M. Tournefort le place dans la section neuvième de la vingt-unième classe, qui comprend les arbres & les arbrisseaux à fleur en rose, dont le calice devient un fruit à noyau ; & il l’appelle mespilus apii folio sylvestris spinosa sive oxyacantha. M. le chevalier von Linné le nomme cratœgus oxyacantha, & le classe dans l’ycosandrie digynie.

Fleur, composée de cinq pétales disposés en rose, presque ronds, concaves, insérés dans un calice d’une seule pièce, concave, ouvert. Les étamines sont au nombre de vingt environ ; le milieu de la fleur est occupé par deux pistils, & quelquefois par un seul.

Fruit ; baie rouge dans sa maturité, charnue, presque ronde, avec un ombilic dans sa partie supérieure ; elle renferme deux noyaux oblongs, séparés, durs, & chaque noyau contient une amande.

Feuilles, obtuses, portées sur des