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Ce mal cède facilement en tenant le chien chaudement, en faisant sur la partie tuméfiée, des onctions avec l’huile de camomille, & des fumigations de cascarille. M. T.


CATHARTIQUE. Nom que l’on a coutume de donner à tout médicament simple ou composé, qui fait sortir du corps les humeurs putrides & autres par les selles : c’est la même chose que purgatif. (Voyez Médicament) M. B.


CATILLAC. Pêche. (Voyez ce mot)


Catillac. Poire. (Voy. ce mot)


CAVE. Lieu souterrain consacré à renfermer les vaisseaux remplis de liqueurs spiritueuses, telles que le vin, le cidre, le poiré, &c. La cave diffère du cellier, en ce que celui-ci est ordinairement de plein-pied avec le sol. Il s’agit actuellement d’examiner :

1o. Quelle doit être la profondeur d’une cave, la hauteur de sa voûte, la disposition des soupiraux, &c. pour qu’elle soit bonne ?

2o. À quoi reconnoît-on les qualités d’une bonne cave ? & quels sont les moyens de remédier à ses défauts ?

3o. De la disposition d’une cave.

4o. Y a-t-il une manière plus économique de construire les caves que la méthode employée ordinairement ?

Avant de discuter ces différentes questions, il est essentiel de démontrer qu’il est impossible de conserver long-tems les liqueurs spiritueuses sans une bonne cave.

Tout fruit qui renferme en lui une substance sucrée & mucilagineuse, soumis à un degré de chaleur convenable, rendu fluide & rassemblé en masse, éprouve trois degrés de fermentation. (Voyez ce mot) La première qui s’opère dans la cave, est la tumultueuse ou vineuse, elle convertit le principe sucré & mucilagineux en liqueur spiritueuse ; la fermentation insensible lui succède, ou plutôt, c’est une continuation de la tumultueuse, & celle-ci rafine la liqueur, l’épure, la débarrasse des corps étrangers, connus sous le nom de lie, qui se déposent au fond des tonneaux. (Voyez ces deux mots) Tant que les principes constituant la liqueur, conservent un parfait équilibre entr’eux, ils forment une boisson agréable & salubre, & c’est pour prolonger la durée de cet équilibre que l’expérience a fait imaginer la construction des caves. Si la cave n’a pas les qualités requises dont on parlera plus bas, la fermentation insensible passe promptement à la fermentation acide, enfin à la fermentation putride, qui finit la désunion des principes.

Deux causes toujours agissantes, & presque jamais strictement les mêmes seulement pendant une heure, agissent du plus au moins sur la liqueur spiritueuse, & tendent sans cesse à la désunion, à la dégrégation de ses principes, & par conséquent à leur décomposition. Ces deux causes sont l’air atmosphérique & la chaleur. Cet air (voyez ce mot) jouit de trois qualités, fluidité, pesanteur, élasticité, & c’est en vertu de ces trois qualités qu’il agit sur tous les corps, & principalement sur les liqueurs, en raison de leur fluidité, de leur compression & de leur dilatabilité. Il s’insinue par sa fluidité, pénètre, traverse les corps sans jamais la perdre. Il gravite sur eux par sa pesanteur, & en réunit les parties ; il cède par son élasticité à l’impression des autres corps, en diminuant son volume ; se