Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.

gent le stigmate ; si des gelées blanches le brûlent ; si une pluie trop abondante l’altère, alors l’embryon, ou le germe ne vient point à terme ; en un mot, la semence avorte. Dans plusieurs provinces on nomme cet accident, la coulure du fruit.

La fleur n’est pas la seule partie de la plante qui soit sujette à l’avortement ; la tige, surtout celle du blé, est souvent attaquée de cette maladie. (Voyez Blé, Maladies des végétaux.)

En terme de forêt, on dit qu’un arbre est avorté, quand il n’est pas d’une belle venue, parce que le terrain ne lui a pas fourni du suc nourricier en assez grande quantité, & d’assez bonne qualité, ou parce que quelques accidens locaux, comme lorsque les bestiaux se frottent contre de jeunes plants, & écorchent leur écorce, leur causent un dommage considérable. Les arbres deviennent alors noueux & rachitiques. Qu’un cultivateur n’oublie jamais qu’il est beaucoup plus facile de prévenir ces maladies que de les guérir. M. M.


Avortement, Médecine vétérinaire. Accouchement prématuré. Il arrive avant le onzième mois dans la jument, avant le neuvième dans la vache, & avant le sixième chez la brebis.

Les exercices violens, les chûtes, les sauts, les coups sous le ventre, la mauvaise nourriture, la peur & l’effroi l’occasionnent.

La jument & la vache avortent ordinairement sans danger. Quand la sortie du fœtus est difficile, il faut saigner l’animal, s’il y a abondance de sang ; lui extraire les matières contenues dans l’intestin rectum, & lui donner quelques lavemens émolliens dans la vue d’opérer le relâchement de l’orifice de la matrice. On peut aussi fomenter les reins & le ventre avec de l’eau-de-vie chaude. Lorsque la bête a mis bas, il est à propos de lui donner un peu de vin, du son humecté, du foin bien choisi & beaucoup d’eau blanche. La brebis avorte plus souvent ; elle demande d’être nourrie de la même manière, & de rester tranquille dans la bergerie pendant quatre ou cinq jours, & à l’abri de tout courant d’air ; après quoi, on la remet à sa nourriture ordinaire. M. T.


AURATTE. Poire (Voyez Poire)


AURICULE. (Voyez Oreille d’Ours)


AURONNE ou Citronelle. M. le chevalier von Linné la classe dans la syngénésie polygamie superflue, & l’appelle artemisia abrotanum. M. Tournefort la place dans la troisième section de la douzième classe, qui comprend les herbes à fleur à fleuron qui laisse après elle des semences sans aigrette.

Fleur, composée, à fleurons hermaphrodites dans le disque, & à fleurons femelles dans la circonférence ; les fleurons sont en manière de tube, rassemblés dans un calice commun ; le réceptacle est nu.

Fruit ; les semences des fleurons, soit hermaphrodites, soit femelles, sont solitaires & nues.

Feuilles, très-nombreuses, découpées en plusieurs folioles linéaires, soyeuses au toucher, & leur couleur ressemble au verd de mer.

Racine, ligneuse & fibreuse.

Port ; arbrisseau, les tiges hautes, de deux à trois pieds, dures, cas-