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Proposition conditionnelle

l’apodose commence souvent par le waw d’apodose (§ 176 d). Pour le détail, voir infra, § f sq.

d Ces divers types de proposition conditionnelle sont parfois réunis. Ainsi on a les types 1), 3) et 4) dans Néh 1, 8-9 : 8 : type 1) cité § a ; v. 9 : type 3) וְשַׁבְתֶּם si vous revenez ; type 4) אִם־יִֽהְיֶה s’il sera. Dans Ps 139, 8-10 on a les types 4) אִם־אֶסַּק si je monte, et 2) volitif de la 1re personne (cohortatif) וְאַצִּ֫יעָה si je me couche ; de même אֶשָּׂא est un cohortatif sans ה (§ 114 b N).

e Une sous-condition peut s’insérer dans une condition : Nb 21, 9 וְהִבִּיט s’il regardait sous-condition dans la condition אִם־נָשַׁךְ si (quand) il mordait ; Lév 15, 24 (l. probt וְתִֽהְיֶה) ; 4, 2-3 נֶ֫פֶשׁ כִּי si quelqu’un condition, אִם sous-condition. Dans Gn 44, 29 וְקָרָ֫הוּ s’il le rencontre est une seconde condition ou une sous-condition.

f La condition (ou hypothèse) peut être conçue comme réelle (fr. si je tue) ou comme irréelle (fr. si je tuais, l. si occiderem, it. se uccidessi). Dans le premier cas on emploie אִם (moins souvent כִּי). Dans le second cas on emploie ordinairement לוּ (négativement לוּלֵי si ne… pas), mais parfois on se contente de אִם ; ainsi, avec qatal : Job 9, 30 si je me lavais ; Ps 73, 15 (mais ⸮) ; avec yiqtol : Nb 22, 18 s’il me donnait (opp. 2 S 18, 12 לוּ avec qōtel pour la même idée) ; 1 R 13, 8.

g Au point de vue des temps il n’y a rien de bien particulier à noter. On emploie les temps (qatal, yiqtol, qōtel) selon les normes ordinaires, soit à la protase, soit à l’apodose ; d’où un grand nombre de combinaisons possibles.

Dans les propositions conditionnelles, plus souvent que dans d’autres (cf. § 166 o N, p), on a quelquefois, par négligence de l’aspect fréquentatif, qatal au lieu de yiqtol, dans la protase : Ps 78, 34 אִם הֲרָגָם וּדְרָשׁ֫וּהוּ si (quand) il les faisait périr, ils le recherchaient[1] ; 41, 7. L’expression de l’aspect fréquentatif peut se faire par un וְהָיָה et il arrivait précédent : Nb 21, 9 וְהָיָה אִם נָשַׁךְ or, si un serpent mordait. (Voir les exemples analogues avec אִם au sens temporel § 166 p, p. ex. Gn 38, 9).

  1. Le sens fréquentatif du premier verbe ressort du sens fréquentatif du weqataltí dans l’apodose. Le qatal a l’avantage de situer clairement l’action dans le passé ; mais, par contre, il sacrifie l’aspect fréquentatif.