a Le meteg (מֶ֫תֶג frein), comme le nom l’indique, a pour but général de freiner la prononciation. C’est un petit trait perpendiculaire qu’on met à la gauche d’une voyelle pour assurer sa prononciation exacte, ou, négativement, pour empêcher une prononciation rapide et précipitée. Mais de même que les accents indiquent souvent la place du ton principal ou secondaire (§ 15 d), bien que ce ne soit pas leur but premier, de même le meteg indique souvent le ton secondaire[1]. Dans certains cas aussi il se trouve indiquer la division syllabique.
Ni les manuscrits ni les grammairiens ne s’accordant sur l’usage du meteg, il suffira ici d’indiquer quelques exemples pratiques et les emplois les plus usuels[2].
b Exemples : Dans קָֽטְלָה qå-ṭe-lå(h) « elle a tué » (§ c 1) le meteg indique qu’il ne faut pas prononcer le qameṣ bref comme dans קָטְלָה qo̦t-lå(h) « tue », mais moyen. Par conséquent, ici le meteg se trouve indiquer aussi la division syllabique. De plus il indique un ton secondaire : qå̀-ṭe-lǻ(h). — Dans וְקָֽטַלְתִּ֫י (§ 43 a), le meteg avertit de prononcer exactement le qameṣ ; il indique de plus le ton secondaire : u̯eqå̀ṭa̦ltī́ (§ c 2). De même dans אָֽנֹכִ֫י (§ 39 a). — Dans בָּֽתִּ֫ים båt-tī́m (§ c 5) le meteg invite à prononcer le qameṣ comme moyen, bien qu’il soit en syllabe fermée atone (§ 6 l 2).
c Principaux emplois : Le meteg se met :
- 1) à une voyelle moyenne ou longue suivie d’un shewa mobile et de la syllabe tonique, p. ex. קָֽטְלָה (voyelle moyenne), יִֽירְאוּ ou (defective) יִֽרְאוּ « ils craindront » (opposer יִרְאוּ i̯ir-ʾū « ils verront »). Ce meteg, on le voit, peut être discriminant.
- 2) à la voyelle de la 2e syllabe ouverte (ou semi-ouverte) avant le ton, p. ex. הָֽאָדָם, הָֽעַמִּים, וְקָֽטַלְתִּ֫י, הֶֽחָכָם (à la voyelle de la 3e syllabe ouverte avant le ton si la 2e syllabe est fermée, p. ex.
- ↑ C’est probablement à raison de ce fait que le meteg est appelé par certains grammairiens gaʿya גַעְיָה « mugissement, élévation de la voix ».
- ↑ En dehors du texte biblique, on néglige souvent d’imprimer le meteg, sauf dans les cas où il est utile pour distinguer une forme. On le marquera notamment dans les cas où il sert à discriminer le ◌ָ, p. ex. יִלְבָּֽשְׁךָ il te revêtira (opp. יִקְטָלְךָ il te tuera, sans meteg).