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145 f — 146 a
Pronom personnel

ex. : Gn 18, 21 ; 46, 27 ; Is 51, 10 ; Éz 26, 17 (peut-être participe pass. du qal ; cf. § 56 c).

Le détail concernant le pronom relatif est donné à propos de la Proposition relative § 158 e sqq.

§ 146. Pronom personnel.

a Pronom séparé ajouté à une forme verbale finie. Une forme verbale finie, contenant en elle-même l’indication de la personne, on peut dire que l’addition du pronom est toujours motivée par quelque raison particulière. On remarquera les cas suivants :

1) On ajoute nécessairement le pronom quand il y a emphase sur l’idée pronominale elle-même : Is 45, 12 אָֽנֹכִי עָשִׂ֫יתִי אֶ֫רֶץ « C’est moi qui ai fait la terre » ; 2 S 24, 17 « C’est moi qui ai péché » ; Éz 34, 15 « C’est moi qui paîtrai mes brebis » ; Jug 7, 4 הוּא יֵלֵךְ lui (et non un autre) ira ; Ex 5, 7 הֵם יֵֽלְכוּ ils iront eux-mêmes.

2) On ajoute volontiers le pronom dans certaines phrases à nuance emphatique. Ainsi, en rappelant un fait à quelqu’un on dit souvent אַתָּה יָדַ֫עְתָּ tu sais (bien) que (Jos 14, 6 etc.) ; אַתֶּם יְדַעְתֶּם (Gn 44, 27 etc.) ; de même dans une réponse à une invitation ou à une demande, en particulier dans le cas d’une promesse : Gn 21, 24 אָֽנֹכִי אִשָּׁבֵ֑עַ je veux bien le jurer ; 38, 17 je t’enverrai un chevreau (promesse) ; 47, 30 je ferai comme tu as dit (promesse solennelle) ; Jug 6, 18 ; 2 S 3, 13 ; 21, 6 ; 1 R 2, 18 ; 5, 22 ; 2 R 6, 3.

3) Dans le cours du discours pour souligner un élément nouveau : Zach 3, 7 « Si tu marches dans mes voies, si tu gardes mes observances ; si de plus tu gouvernes bien ma maison וְגַם־אַתָּה תָּדִין אֶת־בֵּיתִי » [passage de la vie privée à la vie publique[1]] ; — surtout quand il y a opposition : Nb 1, 50 וְאַתָּה הַפְקֵד « mais prépose les Lévites… » ; 5, 20 ; Éz 3, 19.

4) Le pronom peut être ajouté par nécessité grammaticale (§ 166 a)[2].

  1. Cf. Ehrlich, Randglossen, in h. l.
  2. Il peut l’être aussi par nécessité métrique, p. ex. Éz 28, 18 הִיא אֲכָלַ֫תְךָ elle t’a dévorée, au lieu de la forme attendue וַתֹּֽאכֶלְךָ (cf. Lév 9, 24 ; 10, 2 ; Nb 11, 1 ; 16, 35 ; etc.) pour avoir deux accents dans le second hémistiche du
        P. Joüon, Gramm. de l’hébreu bibl.