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112 im
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Forme qatal (parfait)

Gn 28, 15 ; Nb 32, 17 ; Is 6, 11 (le premier verbe sous-entendu) ; 2) avec un premier verbe au présent : 2 R 7, 3 « pourquoi restons-nous ici, jusqu’à ce que nous soyons morts ? עַד־מָ֑תְנוּ »[1].

j Les divers sens de qatal énumérés ci-dessus suffisent à expliquer les cas usuels. Mais il reste un bon nombre de cas plus ou moins difficiles à expliquer. Nous en énumérons quelques-uns :

Qatal dans une interrogation étonnée. Les exemples, qui ne sont pas très nombreux, semblent pouvoir s’expliquer comme des futurs passés : Gn 18, 12 הָֽיְתָה־לִּי aurai-je eu ? (est-il possible que j’aie eu ?) ; Jug 9, 9, 11, 13 (sera-t-il dit que) j’ai quitté ? (morceau archaïque) ; Nb 17, 28 (sera-t-il dit que) nous avons tous péri ? ; Gn 21, 7 מִי מִלֵּל (⸮) qui aurait dit ? (se peut-il que qn ait dit ? Seul texte de prose où se trouverait la rac. araméenne מלל) ; Nb 23, 10 מִי מָנָה (se peut-il que qn) ait compté ? (morceau poét.) ; 1 S 26, 9 מִי שָׁלַח (⸮) (se peut-il que qn) ait porté la main ? (mais lire probt יִשְׁלַח).

k En poésie (Psaumes, Job) et en prose élevée, qatal semble parfois avoir une nuance optative[2] : 1 Ch 17, 27 הוֹאַ֫לְתָּ « Daigne donc bénir » (fin du discours de David ; dans le parall. 2 S 7, 29 impératif הוֹאֵל)[3] ; Ps 57, 7 נָֽפְלוּ qu’ils y tombent ; Job 22, 18 רָֽחֲקָה procul sit a me (Vulg.)[4].

l Dans quelques textes poétiques célébrant la grandeur de Dieu, l’emploi des temps, et notamment de qatal, est très particulier. Exemples : Amos 5, 8 הֶחְשִׁיךְ (malgré le sens fréquentatif du présent, et au milieu de formes qōtel !) ; Ps 135, 7 עָשָׂה (même remarque) ; Jér 10, 12-13 נָטָה, עָשָׂה. Ces qatal ne sont pas expliqués de façon satisfaisante.

m Sur qatal dans les propositions conditionnelles (אִם קָטַל fréquentatif) cf. § 167 g, dans les propositions optatives cf. § 163 c.

Sur les sens du parfait הָיָה voir le tableau du § 111 i.

  1. Opp. le yiqtol avec עַד 1 S 1, 22 ; Is 22, 14 etc. ; עַד אֲשֶׁר Gn 27, 44 ; Ex 23, 30 ; Lév 22, 4 ; Nb 11, 20 ; 20, 17 ; Os 5, 15.
  2. Une proposition nominale pouvant avoir un sens optatif (§ 163 b), un parfait statif (adjectif conjugué) a pu aussi prendre une nuance optative ; puis, par analogie, un parfait actif.
  3. Cf. Kropat, Syntax der Chronik, pag. 16 ; König, Syntax § 173.
  4. Le difficile זְכַרְתַּ֫נִי Gn 40, 14 pourrait peut-être s’expliquer d’une façon analogue, mais le texte ne semble pas en bon état.