Page:Paul Joüon - Grammaire de l’hébreu biblique, 2e éd., 1947.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
139
70 bf
Verbes à 3e gutturale

(opp. יַקְטֵל) ; hifil impér. הַשְׁלַח (opp. הַקְטֵל) ; piel inf. cst. généralement שַׁלַּח (opp. קַטֵּל), partic. à l’état cst. שֹׁלַח (opp. קֹטֵל) ; cf. § e.

Exceptions : à l’inf. cst. qal on a presque toujours , par exemple שְׁלֹחַ (de même dans les verbes à 2e gutturale שְׁחֹט, et cf. § 49 c) ; cf. infra, § d.

2) La voyelle primitive i, devenue normalement ◌ֵ, se maintient, mais en subissant l’intrusion du pataḥ furtif, dans les formes relativement plus lourdes, à savoir : les formes du verbe fini en pause, l’inf. abs., le participe à l’état absolu, p. ex. יְשַׁלֵּ֑חַ ; inf. abs. שַׁלֵּחַ ; partic. à l’état abs. שֹׁלֵחַ. La voyelle primitive u ne se maintient qu’à l’inf. cst. שְׁלֹחַ[1].

A fortiori les voyelles longues ī, ū, ọ̄ se maintiennent, p. ex. hifil indicatif יַשְׁלִיחַ ; part. passif שָׁלוּחַ ; inf. abs. שָׁלוֹחַ.

On le voit, les distinctions entre les formes légères et les formes lourdes sont de deux sortes : dans les formes finies la distinction porte sur le contexte et la pause ; dans l’infinitif et le participe sur le construit et l’absolu.

c Au futur qal (et à l’impératif) en contexte et en pause, les verbes d’action se confondent avec les verbes statifs[2] : tous ont la voy. ◌ַ, ◌ָ֑.

d Remarques de détail.

L’infinitif en a est très rare (§ 49 c) et se trouve seulement en liaison étroite avec le mot suivant : Nb 20, 3 גְּוַע ; Is 58, 9 שְׁלַח.

Avec les suffixes l’inf. a soit la voyelle ◌ָ, p. ex. שָׁלְחִי Nb 32, 8, שָׁלְחֶ֑ךָ Gn 38, 17 ; soit la voyelle ◌ִ, p. ex. בִּטְחֵךְ Jér 48, 7, פִּתְחִי Éz 37, 13 ; בִּקְעָם Am 1, 13 ; soit (rarement) la voyelle ◌ַ, p. ex. רַקְעֲךָ Éz 25, 6.

e Il y a quelques exceptions aux normes générales données au § b. Ainsi on trouve comme inf. cst. piel (en contexte) : לְשַׁלֵּחַ Ex 10, 4 ; לְפַתֵּחַ 2 Ch 2, 6.

f À la 2e p. sg. fém. des parfaits on a p. ex. שָׁלַ֫חַתְּ (pour שָׁלַחְתְּ*) avec un pataḥ auxiliaire ne produisant pas la spiration du תּ (§ 19 f).

  1. La voyelle primitive u n’est donc pas traitée comme la voyelle symétrique i. Ainsi la forme pausale du futur d’action est יִשְׁלָ֑ח, non יִשְׁלֹ֑חַ*.
  2. Verbes statifs ; גָּבַהּ ê. haut ; שָׁכֵחַ*, שָׁכַח, שָׁכֵ֑חוּ oublier ; שָׂבֵעַ*, שָׂבַע, שָׂבֵ֑עוּ ê. rassasié ; שָׁמַע, שָׁמֵ֑עַ entendre, écouter.