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39 c — 40 a
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Pronom personnel — Verbe

הא fut trouvée par trop insuffisante. Un scribe, peut-on supposer, aura voulu indiquer les voyelles longues ū, ī et quant à la couleur, et quant à la quantité par les matres lectionis ו, י. Or pendant plusieurs siècles, et notamment à l’époque des inscriptions hébraïques du Ier au IVe siècle, en écriture carrée, la forme de la lettre י était presque identique à celle de la lettre ו[1]. Un scribe, dans ces conditions, voulant ajouter un ו ou un י dans le groupe הא se trouvait en fait ajouter un caractère qui pouvait passer partout pour un ו. Plus tard, alors que la figure du ו fut nettement distinguée de celle du י on n’aura pas osé, par respect pour ce manuscrit, modifier l’aspect du groupe הוא dans le cas où le sens indique le féminin.

d

B. Pronoms suffixes.

Les pronoms peuvent être suffixes d’un verbe, p. ex. קְטָלַ֫נִי il m’a tué (suffixe verbal, à l’accusatif, § 61) ou d’un nom, p. ex. סוּסִי proprement le cheval de moi = mon cheval (suffixe nominal, au génitif, § 94). De plus les particules, et notamment les prépositions, peuvent prendre des suffixes, p. ex. לִי à moi, הִנְנִי me voici. Les formes des pronoms suffixes se ramènent pour la plupart à celles des pronoms séparés.


CHAPITRE II : VERBE

§ 40. Généralités et divisions.

a Conjugaisons. Le verbe hébreu comprend plusieurs conjugaisons[2] (בִּנְיָנִים bâtisses) : une conjugaison simple, appelée qal (קַל = léger) et plusieurs conjugaisons dérivées ou augmentées. La conjugaison simple est bien nommée car, par rapport aux autres, sa forme est la plus simple et l’action qu’elle exprime est également simple, p. ex. קָטַל il a tué[3]. Les conjugaisons dérivées ou augmentées ont

  1. D’autre part dans l’écriture des manuscrits dont se sont servis les LXX, le ו et le י avaient une forme presque identique ; cf. Driver, Notes on the hebrew text of the Books of Samuel2 (1913) p. LXIV.
  2. Ce mot, employé ici faute de mieux, est pris, comme on le voit, dans un sens assez différent de celui qu’il a en grammaire française.
  3. Quand il s’agit simplement de désigner un verbe, on traduit souvent la forme du parfait 3e p. par l’infinitif, p. ex. קָטַל tuer. On désigne généralement un verbe hébreu par la 3e p. sg. m. du qal, sauf les verbes ע״ו et ע״י qu’on désigne par l’infinitif construit (cf. § 80 c N).