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une accumulation de tableaux ou de suggestions qui forcent le lecteur ou le spectateur à tirer lui-même la pire des conclusions[1].

Voilà ce qu’enseignent, implicitement et au travers d’une intrigue plus ou moins plaisante, certains vaudevillistes et fabricants d’opérette. Ils s’appliquent à rendre ridicules le mariage, la fidélité conjugale, les vertus domestiques et les devoirs qu’ils imposent, et d’autre part, à rendre agréables les plaisirs dégradants qu’ils représentent comme le but de la vie.

« On peut dire sans se méprendre, écrivait Émile Bergerat dans Le Figaro (7 mai 1917), qu’il n’y en a dans l’encrier français que pour les cantiques à Éros libre. »

L’Amour est souverain : ainsi l’ont décidé les légis-

  1. Ainsi L’Énigme, de Paul Hervieu, Le Torrent, de Maurice Donnay établissent les droits supérieurs de l’adultère ; La Marche nuptiale, Résurrection, La Femme nue et en général toutes les œuvres de Henri Bataille ; celles d’Ibsen, de Porto-Riche et de George Sand prêchent les revendications de l’instinct. On trouvera des exemples détaillés, pour ce qui concerne le théâtre, dans le remarquable ouvrage de François Veuillot, Les Prédicateurs de la scène, auquel nous avons emprunté les observations qui précèdent.