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Chap. XII, 35.
Chap. XIII, 1.
ÉVANGILE SELON S. JEAN.

“Nous avons appris par la Loi que le Christ demeure éternellement : comment donc dites-vous : il faut que le Fils de l’homme soit élevé ? Qui est ce Fils de l’homme ?” 35Jésus leur dit : “La lumière n’est plus que pour un temps au milieu de vous. Marchez, pendant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent : celui qui marche dans les ténèbres ne sait où il va. 36Pendant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, afin que vous soyez des enfants de lumière. “Jésus dit ces choses, puis s’en allant il se déroba à leurs yeux.[1]

3. Fin du ministère public. Incrédulité des Juifs (xii, 37-43). — Ses conséquences (44-50).

37Quoiqu’il eût fait tant de miracles en leur présence, ils ne croyaient point en lui : 38afin que fût accompli l’oracle du prophète Isaïe, disant : “Seigneur, qui a cru à notre parole ? et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé ?”[2] 39Ils ne pouvaient donc croire, parce qu’Isaïe a dit encore : 40“Il a aveuglé leurs yeux et endurci leur cœur, de peur qu’ils ne voient des yeux, qu’ils ne comprennent du cœur, qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse.”[3] 41Isaïe dit ces choses, lorsqu’il[4] vit la gloire du Seigneur et qu’il parla de lui. 42Beaucoup, toutefois, même parmi les membres du Sanhédrin, crurent en lui ; mais, à cause des Pharisiens, ils ne le confessaient pas, de peur d’être chassés de la synagogue. 43Car ils aimèrent la gloire des hommes plus que la gloire de Dieu.

44Or, Jésus éleva la voix et dit : “Celui qui croit en moi, croit, non pas en moi, mais en celui qui m’a envoyé ; 45et celui qui me voit, voit celui qui m’a envoyé. 46Je suis venu dans le monde comme une lumière, afin que celui qui croit en moi, ne demeure pas dans les ténèbres. 47Si quelqu’un entend ma parole, et ne la garde pas, moi je ne le juge point ; car je suis venu, non pour juger le monde, mais pour sauver le monde. 48Celui qui me méprise et ne reçoit pas ma parole, il a son juge : c’est la parole même que j’ai annoncée ; elle le jugera au dernier jour. 49Car je n’ai point parlé de moi-même ; mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et ce que je dois enseigner.

50Et je sais que son commandement est la vie éternelle. Les choses donc que je dis, je les dis comme mon Père me les a enseignées.”



DEUXIÈME PARTIE.

[XIII — XX.]

MANIFESTATION DE LA GLOIRE DIVINE DE JÉSUS DURANT SA VIE SOUFFRANTE ET SA VIE GLORIEUSE.

SECTION 1 [XIII — XVII.]

Pendant la dernière cène et dans le discours d’adieu.

I. — PENDANT LA DERNIÈRE CÈNE.

[XIII, 1 — 30.]
Le lavement des pieds, suprême marque d’amour et d’humilité (1-17). Trahison de Judas annoncée (18-30).

Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin.[5]

  1. 36. Se déroba à leurs yeux : comp. Matth. xxi, 17.
  2. 38. Is. liii, 1.
  3. 40. Is. vi, 9, 10. Cf. Rom. ix-xi.
  4. 41. Lorsque. D’autres manuscrits, au lieu de ὅτε, lisent ὅτι, parce que.
  5. XIII, 1. Matth. xxvi, 2 ; Marc, xiv, 1 ; Luc, xxii, 1. Ce n’est pas le lieu de rapporter les nombreux essais de conciliation entre la chronologie de S. Jean pour la Passion, et celle qui paraît résulter de la lecture des Synoptiques. Voir Vigouroux, Dict. de la Bible, Cène. Pour S. Jean la Pâque juive, le 15 Nisan, était certainement cette année là le samedi. Immolé dans les dernières heures du 14, l’agneau pascal était mangé aux premières heures du 15, à la façon juive de compter, c’est-à-dire dans la nuit du vendredi à samedi. La Cène eut lieu le jeudi au soir, donc aux premières heures du 14 Nisan à la façon juive.
    L’impression qui se dégage du récit de la passion dans les Synoptiques c’est que le ven-