Traduction par Augustin Crampon.
Texte établi par Société de S. Jean l’Évagéliste, Desclée..

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ÉVANGILE SELON S. MARC


PRÉAMBULE.


Chap. i, 1-8. Prédication de Jean-Baptiste. Baptême et tentations de Jésus (9-13).[1]


Commencement de l’Évangile de Jésus-Christ, Fils de Dieu.

2Selon ce qui est écrit dans le prophète Isaïe : « Voilà que j’envoie mon messager devant vous, pour vous frayer le chemin. 3Une voix crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez ses sentiers. »[2] 4Jean parut, baptisant dans le désert, et prêchant le baptême de pénitence pour la rémission des péchés. 5Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem venaient à lui, et, confessant leurs péchés, ils recevaient de lui le baptême dans le fleuve du Jourdain. 6Or, Jean était vêtu de poils de chameau ; il avait autour de ses reins une ceinture de cuir, et se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Et il prêchait ainsi : 7« Il vient après moi, celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier, en me baissant, les cordons de sa chaussure. 8Moi, je vous ai baptisés dans l’eau, mais lui vous baptisera dans le Saint-Esprit. »

9Or, il arriva en ces jours-là que Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. 10Et, comme il sortait de l’eau, il vit les cieux s’ouvrir et l’Esprit-Saint descendre sur lui comme une colombe. 11Et du ciel une voix se fit entendre : « Tu es mon Fils bien-aimé, en toi j’ai mis mes complaisances. »

12Et aussitôt L’Esprit poussa Jésus au désert. 13Et il y demeura quarante jours[3], tenté par Satan ; il était parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient[4].


PREMIÈRE PARTIE.

[I, 14 — VI, 13]

MINISTÈRE DE JÉSUS EN GALILÉE.

A — Période pacifique.

[I, 14 — 45.]

1. Appel des quatre pécheurs (vers. 14-20).

14Après que Jean eut été mis en prison, Jésus vint en Galilée, prêchant l’Évangile du royaume de Dieu[5]. 15Il disait : « Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche ; repentez-vous et croyez à l’Évangile. »

16Passant le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André son frère qui jetaient leurs filets dans la mer, car ils étaient pêcheurs. 17Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » 18Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. 19Un peu plus loin, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, qui étaient, eux aussi, dans une barque, réparant leurs filets. 20Il les appela aussitôt ; et, laissant leur père Zébédée dans la barque avec les mercenaires, ils le suivirent.

21Ils se rendirent à Capharnaüm, et dès le premier sabbat, Jésus entrant dans la synagogue, se mit à enseigner. 22Et ils étaient frappés de sa doctrine, car il les enseignait comme ayant autorité, et non comme les Scribes.

23Or il se trouva dans leur synagogue un homme possédé d’un esprit impur, qui s’écria : 24« Qu’avons-nous à faire avec vous, Jésus de Nazareth ? Vous êtes venu pour nous perdre ! Je sais qui vous êtes, le Saint de Dieu[6]. » 25Mais Jésus, lui parlant avec menace : « Tais-toi, dit-il, et sors de cet homme. » 26Et l’esprit impur, l’agitant violemment, sortit de lui en jetant un grand cri. 27Tous furent saisis d’étonnement, de sorte qu’ils se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que ceci ? Quelle est cette doctrine nouvelle ? Car il commande en maître, même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » 28Et sa renommée se répandit aussitôt dans tout le pays qui avoisine la Galilée.

29En sortant de la synagogue, ils allèrent aussitôt dans la maison de Simon et d’André, avec Jacques et Jean.[7] 30Or, la belle-mère de Simon était au lit, ayant la fièvre ; aussitôt ils parlèrent d’elle à Jésus. 31Il s’approcha et la fit lever, en la prenant par la main ; au même instant la fièvre la quitta, et elle se mit à les servir.

32Sur le soir, après le coucher du soleil, il lui amenèrent tous les malades et les démoniaques, 33et toute la ville se pressait devant la porte. 34Il guérit beaucoup de malades affligés de diverses infirmités, et il chassa beaucoup de démons ; mais il ne leur permettait pas de parler, parce qu’ils le connaissaient.

35Le lendemain, s’étant levé longtemps avant le jour, il sortit, alla dans un lieu solitaire, et il y pria. 36Simon et ceux qui étaient avec lui se mirent à sa recherche ; 37et l’ayant trouvé, ils lui dirent : « Tout le monde vous cherche. » 38Il leur répondit : « Allons ailleurs dans les bourgades[8] voisines, afin que j’y prêche aussi ; car c’est pour cela que je suis sorti. »

39Et il prêchait dans leurs synagogues, parcourant la Galilée entière, et chassait les démons.

3. Tournée en Galilée : Le lépreux (39-45).

40Un lépreux vint à lui, et se jetant à ses genoux, il lui dit d’un ton suppliant : « Si vous voulez, vous pouvez me guérir. » 41Ému de compassion, Jésus étendit la main, et le toucha, en disant : « Je le veux, sois guéri. » 42Et dès qu’il eut parlé, la lèpre quitta cet homme, et il fut guéri. 43Aussitôt Jésus le renvoya, en lui disant d’un ton sévère : 44« Garde-toi d’en parler à personne ; mais va te montrer au prêtre[9], et offre pour ta guérison ce que Moïse a ordonné pour l’attester au peuple. » 45Mais cet homme étant parti, se mit à raconter et à publier partout ce qui s’était passé : de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer publiquement dans une ville ; il se tenait dehors, dans des lieux solitaires, et l’on venait à lui de tous côtés.

B. — Période de contradiction.

[II — VI, 13.]

1. Chap. ii (1-22) : À Capharnaüm.Le paralytique (1-12) ; vocation de Lévi ; la miséricorde ; le jeune (13-22).

Quelque temps après[10], Jésus revint à Capharnaüm. 2Lorsqu’on sut qu’il était dans la maison, il s’y assembla aussitôt un si grand nombre de personnes, qu’elles ne pouvaient trouver place, même aux abords de la porte ; et il leur prêchait la parole. 3Alors on lui amena un paralytique porté par quatre hommes. 4Et, comme ils ne pouvaient l’aborder[11] à cause de la foule, ils découvrirent le toit à l’endroit où il était, et par l’ouverture ils descendirent le grabat où gisait le paralytique. 5Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : « Mon fils, tes péchés te sont remis. » 6Or il y avait là quelques Scribes assis, qui pensaient dans leur cœur : 7« Comment cet homme parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut remettre les péchés sinon Dieu seul ? » 8Jésus, ayant aussitôt connu par son esprit qu’ils pensaient ainsi en eux-mêmes, leur dit : « Pourquoi avez-vous de telles pensées dans vos cœurs ? 9Lequel est le plus facile de dire au paralytique : Tes péchés te sont remis, ou de lui dire : Lève-toi, prends ton grabat et marche ? 10Mais afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre, le pouvoir de remettre les péchés, 11je te le commande, dit-il au paralytique : lève-toi, prends ton grabat et va dans ta maison. » 12Et à l’instant celui-ci se leva, pris son grabat, et sortit en présence de tous, de sorte que tout le peuple était dans l’admiration et rendait gloire à Dieu, en disant : « Jamais nous n’avons rien vu de semblable. »

13Jésus sortit de nouveau le long de la mer ; et tout le peuple venait à lui, et il les enseignait. 14En passant, il vit Lévi[12], fils d’Alphée, assis au bureau de péage ; il lui dit : « Suis-moi. » Lévi se leva et le suivit.

15Il arriva que Jésus étant à table dans la maison de cet homme, plusieurs publicains et gens de mauvaise vie se trouvaient à table avec lui et ses disciples, car ils étaient nombreux à le suivre. 16Les Scribes et les Pharisiens, le voyant manger avec des pécheurs et des publicains, disaient à ses disciples : « D’où vient que votre Maître mange et boit avec des pécheurs et des publicains ? » 17Entendant cela, Jésus leur dit : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades ; je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. »

18Les disciples de Jean et les Pharisiens avaient coutume de jeûner. Ils vinrent le trouver et lui dirent : « Pourquoi, tandis que les disciples de Jean et ceux des Pharisiens pratiquent le jeûne, vos disciples ne jeûnent-ils pas ? » 19Jésus leur répondit : « Les compagnons de l’époux peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ? Aussi longtemps qu’ils ont avec eux l’époux, ils ne peuvent pas jeûner. 20Mais les jours viendront où l’époux leur sera enlevé, et alors ils jeûneront en ces jours-là. 21Personne ne coud une pièce d’étoffe neuve à un vieux vêtement : autrement la pièce neuve emporte un morceau du vieux, et la déchirure devient pire. 22Et personne ne met du vin nouveau dans des outres vieilles : autrement, le vin fait rompre les outres et le vin se répand, et les outres sont perdues. Mais le vin nouveau doit se mettre dans des outres neuves. « 

2. Le sabbat : Les épis ; l’homme à la main desséchée (23 — iii, 6).

23Il arriva[13], un jour de sabbat, que Jésus traversait des champs de blé, et ses disciples, tout en s’avançant, se mirent à cueillir des épis. 24Les Pharisiens lui dirent : « Voyez donc ! Pourquoi font-ils, le jour du sabbat, ce qui n’est pas permis ? » 25Il leur répondit : « N’avez-vous jamais lu ce que fit David lorsqu’il fut dans le besoin, ayant faim, lui et ceux qui l’accompagnaient : 26comment il entra dans la maison de Dieu, au temps du grand prêtre Abiathar, et mangea les pains de proposition, qu’il n’est permis de manger qu’aux prêtres seuls, et en donna même à ceux qui étaient avec lui ? » 27Il leur dit encore : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat ; 28c’est pourquoi le Fils de l’homme est maître même du sabbat. »

Jésus étant entré une autre fois dans la synagogue, il s’y trouvait un homme qui avait la main desséchée. 2Et on[14] l’observait pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat, afin de pouvoir l’accuser. 3Jésus dit à l’homme qui avait la main desséchée : « Tiens-toi là debout au milieu » ; 4puis il leur dit : « Est-il permis le jour du sabbat, de faire du bien ou de faire du mal, de sauver la vie ou de l’ôter ? « Et ils se taisaient. 5Alors, les regardant avec indignation, et contristé de l’aveuglement de leur cœur, il dit à cet homme : « Étends ta main. » Il l’étendit, et sa main redevint saine. 6Les Pharisiens, étant sortis, allèrent aussitôt s’entendre contre lui avec les Hérodiens[15], pour tâcher de le perdre.

3. Jésus assiégé par les foules : Prédication dans la barque (iii, 7-12). Élection des Apôtres (13-19). Béelzébub et le péché contre le Saint-Esprit (20-30). Les parents de Jésus (31-35).

7Jésus se retira vers la mer avec ses disciples, et une foule nombreuse le suivit de la Galilée, de la Judée[16], 8de Jérusalem, de l’Idumée et d’au delà du Jourdain[17]. Ceux des environs de Tyr et de Sidon, ayant appris les choses qu’il faisait, vinrent aussi à lui en grande foule. 9Et il dit à ses disciples de tenir toujours une barque à sa disposition, afin qu’il ne fût pas pressé par la foule. 10Car, comme il guérissait beaucoup de gens, tous ceux qui avaient quelque mal se jetaient sur lui pour le toucher. 11Les esprits impurs, en le voyant, se prosternaient devant lui et s’écriaient : 12« Vous êtes le Fils de Dieu » ; mais il leur défendait avec de grandes menaces de faire connaître qui il était.

13Etant monté ensuite sur la montagne[18], il appela ceux que lui-même voulut ; et ils vinrent à lui. 14Il en établit douze pour les avoir avec lui et pour les envoyer prêcher, 15avec le pouvoir de guérir les maladies et de chasser les démons. 16À Simon il donna le surnom de Pierre ; 17puis il choisit Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il donna le surnom de Boanergès, c’est-à-dire, fils du tonnerre ; 18André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Thaddée, Simon le Zélé, 19et Judas Iscariote, qui le trahit.

20Ils revinrent à la maison, et la foule s’y assembla de nouveau, de sorte qu’ils ne pouvaient pas même prendre leur repas. 21Ce que ses parents ayant appris, ils vinrent pour se saisir de lui, car ils disaient : « Il est hors de sens. » 22Mais les Scribes, qui étaient venus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé de Béelzébub ; et c’est par le prince des démons qu’il chasse les démons. » 23Jésus les appela et leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il chasser Satan ? 24Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne saurait subsister ; 25et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne saurait subsister. 26Si donc Satan s’élève contre lui-même, il est divisé, il ne pourra subsister, et sa puissance touche à sa fin. 27Nul ne peut entrer dans la maison du fort et enlever ses meubles, si auparavant il ne l’enchaîne ; et alors il pillera sa maison. 28En vérité, je vous le dis, tous les péchés seront remis aux enfants des hommes, même les blasphèmes qu’ils auront proférés. 29Mais celui qui aura blasphémé contre l’Esprit-Saint n’obtiendra jamais de pardon ; il est coupable d’un péché éternel. » 30Jésus parla ainsi, parce qu’ils disaient : « Il est possédé d’un esprit impur. »

31Sa mère et ses frères étant venus, ils se tinrent dehors et l’envoyèrent appeler[19]. 32Or le peuple était assis autour de lui, et on lui dit : « Votre mère et vos frères sont là dehors, qui vous cherchent. » 33Il répondit : « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? » 34Puis, promenant ses regards sur ceux qui étaient assis autour de lui : « Voici, dit-il, ma mère et mes frères. 35Car quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma sœur et ma mère. »

4. Chap. iv. 1-34 : Les Paraboles — Occasion (1-2). Parabole du semeur (3-9). Pourquoi Jésus parle en paraboles (10-12). Explication au semeur (13-25). Parabole de la semence qui croît insensiblement (26-29). Le grain de sénevé (30-32). Conclusion (33-34).

Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord de la mer. Une si grande foule s’assembla auprès de lui, qu’il monta et s’assit dans la barque, sur la mer, et toute la foule était à terre le long du rivage[20]. 2Et il leur enseignait beaucoup de choses en paraboles, et il leur disait dans son enseignement :

3« Écoutez. — Le semeur sortit pour semer. 4Et comme il semait, des grains tombèrent le long du chemin, et les oiseaux vinrent et les mangèrent. 5D’autres tombèrent sur un sol pierreux, où ils n’avaient pas beaucoup de terre ; ils levèrent aussitôt, parce que la terre était peu profonde. 6Mais le soleil s’étant levé, la plante, frappée de ses feux et n’ayant point de racine, sécha. 7D’autres grains tombèrent parmi les épines ; et les épines montèrent et les étouffèrent, et il ne donnèrent point de fruit. 8D’autres tombèrent dans la bonne terre ; montant et croissant, ils donnèrent leur fruit et rapportèrent l’un trente pour un, l’autre soixante et l’autre cent. » 9Et il ajouta : « Que celui qui a des oreilles, entende bien »[21]

10Lorsqu’il se trouva seul, ceux qui l’entouraient, avec les Douze, l’interrogèrent sur la parabole. 11Il leur dit : « À vous il a été donné de connaître le mystère[22] du royaume de Dieu ; mais pour eux, qui sont dehors, tout est annoncé en paraboles, 12afin qu’en regardant de leurs yeux ils ne voient point, qu’en entendant de leurs oreilles ils ne comprennent point : de peur qu’ils ne se convertissent et n’obtiennent le pardon de leurs péchés[23]. » 13Il ajouta : « Vous ne comprenez pas cette parabole ? Comment donc entendrez-vous toutes les paraboles ? 14Le semeur sème la parole. 15Ceux qui sont sur le chemin, ce sont les hommes en qui on sème la parole, et ils ne l’ont pas plus tôt entendue, que Satan vient et enlève la parole semée dans leurs cœurs. 16Pareillement, ceux qui reçoivent la semence en un sol pierreux, ce sont ceux qui, dès qu’ils entendent la parole, la reçoivent avec joie ; 17mais il n’y a pas en eux de racines ; ils sont inconstants : que survienne la tribulation ou la persécution à cause de la parole, ils succombent aussitôt. 18Ceux qui reçoivent la semence dans les épines, ce sont ceux qui écoutent la parole ; 19mais les sollicitudes du monde, et la séduction des richesses, et les autres convoitises entrant dans leurs cœurs, étouffent la parole, et elle ne porte point de fruit. 20Enfin ceux où la semence tombe en bonne terre, ce sont ceux qui entendent la parole et la reçoivent, et produisent du fruit, trente, soixante, et cent pour un. »

21Il leur dit encore : « Apporte-t-on la lampe pour la mettre sous le boisseau ou sous le lit ? N’est-ce pas pour la mettre sur le chandelier ?[24] 22Car il n’y a rien de caché qui ne doive être révélé, rien ne se fait en secret qui ne doive venir au jour. 23Si quelqu’un a des oreilles, qu’il entende bien. »

24Et il ajouta : « Prenez garde à ce que vous entendez. Selon la mesure avec laquelle vous aurez mesuré, on vous mesurera, et on y ajoutera encore pour vous.[25] 25Car on donnera à celui qui a déjà, et à celui qui n’a pas, même ce qu’il a, lui sera ôté. »[26]

26Il dit encore : « Il en est du royaume de Dieu comme d’un homme qui jette en terre de la semence. 27Il dort et il se lève, la nuit et le jour, et la semence germe et croît, sans qu’il sache comment. 28Car la terre produit d’elle-même du fruit : d’abord de l’herbe, puis un épi, et l’épi ensuite s’emplit de froment. 29Et quand le fruit est mûr, aussitôt on y met la faucille, parce que c’est le temps de la moisson. »

30Il dit encore : « À quoi comparerons-nous le royaume de Dieu ? ou par quelle parabole le représenterons-nous ? 31Il est semblable à un grain de sénevé qui, lorsqu’on le sème en terre, est la plus petite de toutes les semences qu’il y ait sur la terre ; 32et lorsqu’on l’a semé, il monte et devient plus grand que toutes les plantes potagères, et il étend si loin ses rameaux, que les oiseaux du ciel peuvent s’abriter sous son ombre. »

33Il les enseignait ainsi[27] par diverses paraboles, selon qu’ils étaient capables de l’entendre. 34Il ne leur parlait point sans paraboles, mais, en particulier, il expliquait tout à ses disciples.

5. Le voyage à Gérasa : Tempête apaisée (iv, 35-41). Le démoniaque et les pourceaux (v, 1-20). Au retour : l’hémorrhoïsse et la fille de Jaïre (21-43).

35Ce jour-là, sur le soir, il leur dit : « Passons à l’autre bord. » 36Ayant renvoyé la foule, ils prirent avec eux Jésus, tel qu’il était[28], dans la barque, et d’autres petites barques l’accompagnaient. 37Alors il s’éleva un tourbillon de vent impétueux qui poussait les flots contre la barque, de sorte que déjà elle s’emplissait d’eau. 38Lui cependant était à la poupe, dormant sur le coussin ; ils le réveillèrent et lui dirent : « Maître, n’avez-vous point de souci que nous périssions ? » 39Jésus étant réveillé tança le vent, et dit à la mer : « Tais-toi, calme-toi. « Et le vent s’apaisa, et il se fit un grand calme. 40Et il leur dit : « Pourquoi êtes-vous effrayés ? N’avez-vous pas encore la foi ?[29] « Et ils furent saisis d’une grande crainte, et ils se disaient l’un à l’autre : « Qui donc est celui-ci, que le vent et la mer lui obéissent ? »

Ayant passé la mer, ils arrivèrent au pays des Géraséniens[30]. 2Et comme Jésus sortait de la barque, tout à coup vint à lui, du milieu des sépulcres, un homme possédé d’un esprit impur. 3Il avait sa demeure dans les sépulcres ; et nul ne pouvait plus le tenir attaché, même avec une chaîne. 4Car on l’avait souvent chargé de liens aux pieds et de chaînes, et il avait brisé les chaînes et rompu ses liens, de sorte que personne ne pouvait en être maître. 5Sans cesse, le jour et la nuit, il errait au milieu des sépulcres et sur les montagnes, criant et se meurtrissant avec des pierres. 6Ayant aperçu Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui, 7et, ayant poussé un cri, il dit d’une voix forte : « Qu’avez-vous à faire avec moi, Jésus, fils du Dieu très haut ? Je vous adjure au nom de Dieu, ne me tourmentez point. » 8Car Jésus lui disait : « Esprit impur, sors de cet homme. » 9Et il lui demanda : « Quel est ton nom ? « Et il lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux. » 10Et il le priait instamment de ne pas les envoyer hors de ce pays. 11Or, il y avait là, le long de la montagne, un grand troupeau de porcs qui paissaient. 12Et les démons suppliaient Jésus, disant : « Envoyez-nous dans ces pourceaux, afin que nous y entrions. » 13Il le leur permit aussitôt, et les esprits impurs, sortant du possédé, entrèrent dans les pourceaux, et le troupeau, qui était d’environ deux mille, se précipita des pentes escarpées dans la mer et s’y noya. 14Ceux qui les gardaient s’enfuirent, et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les campagnes. Les gens allèrent voir ce qui était arrivé ; 15ils vinrent à Jésus, et virent le démoniaque, celui qui avait eu[31] la légion, assis, vêtu, et sain d’esprit, et ils furent saisis de frayeur. 16Et ceux qui en avaient été témoins leur ayant raconté ce qui était arrivé au possédé et aux pourceaux, 17ils se mirent à prier Jésus de s’éloigner de leurs frontières.

18Comme Jésus montait dans la barque, celui qui avait été possédé lui demanda la permission de le suivre. 19Jésus ne le lui permit pas, mais il lui dit : « Va dans ta maison, auprès des tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi, et comment il a eu pitié de toi. »[32] 20Il s’en alla, et se mit à publier dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui : et tous étaient dans l’admiration.

21Jésus ayant de nouveau traversé la mer dans la barque, comme il était près du rivage, une grande foule s’assembla autour de lui.[33] 22Alors vint un des chefs de la synagogue, nommé Jaïre, qui en le voyant, se jeta à ses pieds, 23et le pria avec instance, disant : « Ma fille est à l’extrémité ; venez, imposez votre main sur elle, afin qu’elle soit guérie et qu’elle vive. » 24Et il s’en alla avec lui, et une grande multitude le suivait et le pressait.

25Or il y avait une femme affligée d’un flux de sang depuis douze années ; 26elle avait beaucoup souffert de plusieurs médecins, et dépensé tout son bien, et loin d’avoir éprouvé quelque soulagement, elle avait vu son mal empirer. 27Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule et toucha par derrière son manteau. 28Car elle disait : « Si je touche seulement ses vêtements, je serai guérie. » 29Aussitôt le flux de sang s’arrêta et elle sentit en son corps qu’elle était guérie de son infirmité. 30Au même moment, Jésus connut en lui-même qu’une vertu était sortie de lui, et, se retournant au milieu de la foule, il dit : « Qui a touché mes vêtements ? » 31Ses disciples lui dirent : « Vous voyez la foule qui vous presse de tous côtés, et vous demandez : Qui m’a touché ? » 32Et il regardait autour de lui pour voir celle qui l’avait touché. 33Cette femme, tremblante de crainte, sachant ce qui s’était passé en elle, vint se jeter à ses pieds, et lui dit toute la vérité. 34Jésus lui dit : « Ma fille, ta foi t’a sauvée ; va en paix, et sois guérie de ton infirmité. »

35Il parlait encore, lorsqu’on vint de la maison du chef de synagogue lui dire : « Ta fille est morte, pourquoi fatiguer davantage le Maître ? » 36Mais Jésus entendant[34] la parole qui venait d’être proférée, dit au chef de synagogue : « Ne crains rien, crois seulement. » 37Et il ne permit à personne de l’accompagner, si ce n’est à Pierre, à Jacques et à Jean, frère de Jacques. 38On arrive à la maison du chef de synagogue, et là il voit une troupe confuse de gens qui pleurent et poussent de grands cris. 39Il entre et leur dit : « Pourquoi tout ce bruit et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte, mais elle dort. » 40Et ils se moquaient de lui. Mais lui, les ayant tous fait sortir, prit avec lui le père et la mère de l’enfant, et les disciples qui l’accompagnaient, et entra dans le lieu où l’enfant était couchée. 41Et lui prenant la main, il lui dit : « Talitha qoumi, » c’est à dire : « Jeune fille, lève-toi, je te le dis. » 42Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher, car elle avait douze ans ; et ils furent frappés de stupeur. 43Et Jésus leur défendit fortement d’en rien faire savoir à personne ; puis il dit de donner à manger à la jeune fille.

6. À Nazareth. (vi, 1-6b).

Étant parti de là, Jésus vint dans sa patrie, et ses disciples le suivirent[35]. 2Quand le sabbat fut venu, il se mit à enseigner dans la synagogue ; et beaucoup de ceux qui l’entendaient, frappés d’étonnement, disaient : « D’où celui-ci tient-il ces choses ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et comment de tels miracles s’opèrent-ils par ses mains ? 3N’est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de Joseph, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici parmi nous ? « Et il se scandalisaient de lui. 4Jésus leur dit : « Un prophète n’est sans honneur que dans sa patrie, dans sa maison et dans sa famille. » 5Et il ne put faire là aucun miracle, si ce n’est qu’il guérit quelques malades en leur imposant les mains. 6Et il était surpris de leur incrédulité[36].

7. Mission des Apôtres (6b-13).

Ensuite Jésus parcourut les villages d’alentour en enseignant. 7Alors il appela près de lui les Douze, et commença à les envoyer deux à deux, en leur donnant pouvoir sur les esprits impurs. 8Il leur recommanda de ne rien prendre pour la route, qu’un bâton seulement, ni sac, ni pain, ni argent dans la ceinture ; 9mais d’être chaussés de sandales, et de ne pas mettre deux tuniques. 10Et il leur dit : « Partout où vous serez entrés dans une maison, demeurez-y jusqu’à ce que vous partiez de ce lieu. 11Et si quelque part on refuse de vous recevoir et de vous écouter, sortez de là, et secouez la poussière de dessous vos pieds en témoignage pour eux. » 12Étant donc partis, ils prêchèrent la pénitence ; 13ils chassaient beaucoup de démons, oignaient d’huile[37] beaucoup de malades et les guérissaient.


DEUXIÈME PARTIE.

[VI, 14 — IX.]

JÉSUS RAYONNE AUTOUR DE LA GALILÉE.


1. Chap, vi, 14-29. Inquiétudes d’Hérode, meurtrier de Jean-Baptiste.

14Or le roi Hérode[38] entendit parler de Jésus, dont le nom était devenu célèbre, et il disait : « Jean-Baptiste est ressuscité : c’est pourquoi la puissance miraculeuse opère en lui. » 15Mais d’autres disaient : « C’est Élie » ; et d’autres : « C’est un prophète, semblable à l’un des anciens prophètes. » 16Ce qu’Hérode ayant entendu, il dit : « C’est Jean, que j’ai fait décapiter, qui est ressuscité. »

17Car c’était lui, Hérode, qui avait envoyé prendre Jean, et l’avait fait mettre en prison chargé de fers, à cause d’Hérodiade, femme de Philippe, son frère, qu’il avait épousée ; 18car Jean disait à Hérode : « Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère. » 19Hérodiade lui était donc hostile, et voulait le faire périr ; mais elle ne le pouvait pas. 20Car Hérode, sachant que c’était un homme juste et saint, le vénérait et veillait sur sa vie ; il faisait beaucoup de choses d’après ses conseils et l’écoutait volontiers.

21Enfin il se présenta une occasion favorable. Le jour anniversaire de sa naissance, Hérode donna un festin aux grands de sa cour, à ses officiers et aux principaux de la Galilée. 22La fille d’Hérodiade étant entrée dans la salle, dansa, et plut tellement à Hérode et à ceux qui étaient à table avec lui, que le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai. » 23Et il ajouta avec serment : « Quoi que ce soit que tu me demandes, je te le donnerai, jusqu’à la moitié de mon royaume. » 24Elle sortit et dit à sa mère : « Que demanderai-je ? » Sa mère lui répondit : « La tête de Jean-Baptiste. » 25Revenant aussitôt avec empressement auprès du roi, la jeune fille lui fit cette demande : « Je veux que tu me donnes, à l’instant, sur un plat, la tête de Jean-Baptiste. » 26Le roi fut contristé : néanmoins, à cause de son serment et de ses convives, il ne voulut point l’affliger d’un refus. 27Il envoya aussitôt un de ses gardes avec l’ordre d’apporter la tête de Jean sur un plat. 28Le garde alla décapiter Jean dans la prison, et apporta sa tête sur un plat ; il la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. 29Les disciples de Jean l’ayant appris, vinrent prendre son corps et le mirent dans un sépulcre.

2. Jésus à Bethsaïde : Première multiplication des pains (30-44). Il marche sur les flots (45-52). Retour en Galilée : Miracles et discussion sur les traditions pharisaïques (53 — vii, 23).

30De retour près de Jésus, les Apôtres lui rendirent compte de tout ce qu’ils avaient fait et de tout ce qu’ils avaient enseigné[39]. 31Il leur dit : « Venez, vous autres, à l’écart, dans un lieu désert, et prenez un peu de repos. » Car il y avait tant de personnes qui allaient et venaient, que les Apôtres n’avaient pas même le temps de manger. 32Ils s’embarquèrent donc et se retirèrent à l’écart dans un lieu solitaire[40].

33On les vit partir, et beaucoup de gens ayant deviné où ils allaient, de toutes les villes on accourut par terre en ce lieu, et on y arriva avant eux. 34Lorsque Jésus débarqua[41], il vit une grande multitude, et il en eut compassion, parce qu’ils étaient comme des brebis sans pasteur, et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses.

35Comme l’heure était déjà avancée, ses disciples vinrent lui dirent : « Ce lieu est désert et déjà l’heure est avancée ; 36renvoyez-les, afin qu’ils aillent dans les fermes et les villages des environs, pour s’acheter de quoi manger. » 37Il leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. « Et ils lui dirent : « Irons-nous donc acheter pour deux cents deniers de pain, afin de leur donner à manger ? » 38Il leur demanda : « Combien avez-vous de pains ? Allez et voyez. » S’en étant instruits, ils lui dirent : « Cinq pains et deux poissons. » 39Alors il leur commanda de les faire tous asseoir, par compagnies, sur l’herbe verte ; 40et ils s’assirent par groupes de cent et de cinquante. 41Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna à ses disciples, pour qu’ils les distribuassent au peuple ; il partagea aussi les deux poissons entre tous. 42Tous mangèrent et furent rassasiés, 43et l’on emporta douze corbeilles pleines de morceaux de pain et de ce qui restait des poissons. 44Or ceux qui avaient mangé étaient au nombre de cinq mille hommes.

45Aussitôt après, Jésus obligea ses disciples de monter dans la barque, et de passer avant lui de l’autre côté du lac, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renverrait le peuple.[42]

46Et après qu’il en eut pris congé, il alla sur la montagne pour prier.

47Le soir étant venu, la barque était au milieu de la mer, et Jésus était seul à terre. 48Voyant qu’ils avaient beaucoup de peine à ramer, (car le vent leur était contraire), vers la quatrième veille[43] de la nuit, il alla vers eux, marchant sur la mer ; et il voulait les dépasser. 49Mais eux, le voyant marcher sur la mer, crurent que c’était un fantôme et poussèrent des cris. 50Car ils le voyaient tous, et ils étaient bouleversés. Aussitôt il leur parla et leur dit : « Ayez confiance, c’est moi, ne craignez point. » 51Il monta ensuite auprès d’eux dans la barque, et le vent cessa ; or leur étonnement était au comble et les mettait hors d’eux-mêmes ; 52car ils n’avaient pas compris le miracle des pains, parce que leur cœur était aveuglé.[44]

53Après avoir traversé le lac, ils vinrent au territoire de Génésareth et y abordèrent. 54Quand ils furent sortis de la barque, les gens du pays, ayant aussitôt reconnu Jésus, 55parcoururent tous les environs, et l’on se mit à lui apporter les malades sur leurs grabats, partout où l’on apprenait qu’il était. 56En quelque lieu qu’il arrivât, dans les villages, dans les villes et dans les campagnes, on mettait les malades sur les places publiques, et on le priait de les laisser seulement toucher la houppe de son manteau ; et tous ceux qui pouvaient le toucher étaient guéris.

Les Pharisiens et plusieurs Scribes venus de Jérusalem s’assemblèrent auprès de Jésus.[45] 2Ayant vu quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées, ils les blâmèrent. — 3Car les Pharisiens et tous les Juifs ne mangent pas sans s’être lavé soigneusement[46] les mains, suivant la tradition des anciens. 4Et lorsqu’ils reviennent de la place publique ils ne mangent pas sans avoir pratiqué des ablutions. Ils pratiquent encore beaucoup d’autres observances traditionnelles, la purification des coupes, des cruches, des vases d’airain, et des lits[47]. — 5Les Pharisiens et les Scribes lui demandèrent donc : « Pourquoi vos disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens, et prennent-ils leur repas avec des mains impures ? » 6Il leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé de vous, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais leur cœur est loin de moi[48]. 7Vain est le culte qu’ils me rendent, enseignant des doctrines qui sont des préceptes d’hommes. 8Vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes, purifiant les vases[49] et les coupes, et faisant beaucoup d’autres choses semblables. 9Vous savez fort bien, ajouta-t-il, anéantir ainsi le commandement de Dieu, pour observer votre tradition ! 10Car Moïse a dit : Honore ton père et ta mère ; et : Celui qui maudira son père et sa mère, qu’il soit puni de mort[50]. 11Et vous, vous dites : Si un homme dit à son père ou à sa mère : Le bien dont j’aurais pu t’assister est corban, c’est-à-dire un don fait à Dieu,[51] 12vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou sa mère, — 13anéantissant ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous enseignez. Et vous faites beaucoup d’autres choses semblables. »

14Ayant rappelé le peuple, Jésus leur dit : « Écoutez-moi tous, et comprenez. 15Rien de ce qui est hors de l’homme et qui entre dans l’homme ne peut le souiller ; mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme. 16Que celui qui a des oreilles entende bien. »

17Lorsqu’il fut entré dans une maison, loin de la foule, ses disciples l’interrogèrent sur cette parabole[52]. 18Il leur dit : « Vous aussi, avez-vous si peu d’intelligence ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui du dehors entre dans l’homme ne peut le souiller, 19parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais va au ventre, et est rejeté au lieu secret, ce qui purifie tous les aliments ? 20Mais ajouta-t-il, ce qui sort de l’homme, voilà ce qui souille l’homme. 21Car c’est du dedans, du cœur des hommes, que sortent les pensées mauvaises, les adultères, les fornications, les homicides, 22les vols, l’avarice, les méchancetés, la fraude, le libertinage, l’œil malin, la calomnie, l’orgueil, la folie. 23Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et souillent l’homme. »

3. Jésus en Phénicie : La Chananéenne (24-30) ; dans la Décapole : le sourd-muet ; seconde multiplication des pains (31 — viii, 9) ; apparition en Galilée : les Pharisiens demandent un prodige (10-12).

24Il partit ensuite de ce lieu, et s’en alla vers les confins de Tyr et de Sidon[53]. Et étant entré dans une maison, il désirait que personne ne le sût, mais il ne put demeurer caché. 25Car une femme, dont la petite fille était possédée d’un esprit impur, n’eut pas plus tôt entendu parler de lui, qu’elle vint se jeter à ses pieds. 26Cette femme était païenne, syro-phénicienne de nation ; elle le pria de chasser le démon hors de sa fille. 27Il lui dit : « Laissez d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. — 28Il est vrai, Seigneur, répondit-elle ; mais les petits chiens mangent sous la table les miettes des enfants. » 29Alors il lui dit : « À cause de cette parole, allez, le démon est sorti de votre fille. » 30Étant retournée à sa maison, elle trouva sa fille couchée sur son lit ; le démon l’avait quittée.

31Sortant alors du pays de Tyr, Jésus revint par Sidon vers la mer de Galilée, au centre du pays de la Décapole. 32Là, on lui amena un sourd-muet[54], et on le pria de lui imposer les mains. 33Jésus, le tirant à part hors de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et de sa salive sur la langue ; 34puis levant les yeux au ciel, il poussa un soupir et lui dit : « Ephphéta », c’est-à-dire, ouvre-toi. 35Et aussitôt les oreilles de cet homme s’ouvrirent, sa langue se délia, et il parlait distinctement. 36Jésus leur défendit d’en rien dire à personne. Mais plus il le leur défendait, plus ils le publiaient ; 37et ravis d’une admiration sans bornes, ils disaient : « Tout ce qu’il a fait est merveilleux ! Il fait entendre les sourds et parler les muets. »

En ces jours-là, comme il y avait encore une grande foule qui n’avait pas de quoi manger, Jésus appela ses disciples et leur dit : 2« J’ai compassion de ce peuple, car voilà trois jours déjà qu’ils ne me quittent pas, et ils n’ont rien à manger. 3Si je les renvoie dans leur maison sans nourriture, ils tomberont de défaillance en chemin ; car plusieurs d’entre eux sont venus de loin ! » 4Ses disciples lui répondirent : « Comment pourrait-on trouver ici, dans un désert, assez de pain pour les rassasier ? » 5Et il leur demanda : « Combien avez-vous de pains ? « Ils dirent : « Sept. » 6Alors il fit asseoir la foule par terre, prit les sept pains, et, après avoir rendu grâces, il les rompit et les donna à ses disciples pour les distribuer ; et ils les distribuèrent au peuple. 7Ils avaient en outre quelques petits poissons ; après avoir prononcé une bénédiction, Jésus les fit aussi distribuer. 8Ils mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta sept corbeilles des morceaux qui restaient. 9Or ceux qui mangèrent étaient environ quatre mille. Ensuite Jésus les renvoya.

10Il monta aussitôt dans la barque avec ses disciples, et vint dans le pays de Dalmanutha[55]. 11Survinrent les Pharisiens, qui commencèrent à discuter avec lui, lui demandant, pour l’éprouver, un signe du ciel. 12Jésus ayant poussé un profond soupir, dit : « Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ?[56] Je vous le dis, en vérité, il ne sera point donné de signe à cette génération. »

4. Jésus à Bethsaïde : Le levain ; l’aveugle (13-26) ; au pays de Césarée : confession de S. Pierre ; la Passion prédite (27-39).

13Et les laissant, il remonta dans la barque et passa à l’autre bord.

14Or les disciples avaient oublié de prendre des pains ; ils n’en avaient qu’un seul avec eux dans la barque. 15Jésus leur donna cet avertissement : « Gardez-vous avec soin du levain des Pharisiens et du levain d’Hérode. »[57] 16Sur quoi ils faisaient réflexion entre eux, disant : « C’est que nous n’avons pas de pains. » 17Jésus, connaissant leur pensée, leur dit : « Pourquoi vous entretenez-vous de ce que vous n’avez pas de pains ? N’avez-vous encore ni sens ni intelligence ? Votre cœur est-il encore aveuglé ? 18Avez-vous des yeux pour ne pas voir, des oreilles pour ne pas entendre ? Et n’avez-vous point de mémoire ? 19Quand j’ai rompu les cinq pains entre les cinq mille hommes, combien avez-vous emporté de corbeilles pleines de morceaux ? « Ils lui dirent : « Douze. » — 20Et quand j’ai rompu les sept pains entre les quatre mille hommes, combien de paniers pleins de morceaux avez-vous emportés ? « Ils lui dirent : « Sept. » 21Il leur dit : « Comment ne comprenez-vous pas encore ? »

22Ils arrivèrent à Bethsaïde, et on lui amena un aveugle qu’on le pria de toucher. 23Prenant la main de l’aveugle, Jésus le conduisit hors du bourg, lui mit de sa salive sur les yeux, et, lui ayant imposé les mains, lui demanda s’il voyait quelque chose. 24L’aveugle leva les yeux et dit : « Je vois les hommes qui marchent, semblables à des arbres.[58] » 25Jésus lui mit de nouveau les mains sur les yeux, et il le fit regarder. Alors il fut si bien guéri, qu’il voyait distinctement toutes choses[59]. 26Alors Jésus le renvoya dans sa maison, en lui disant : « Va dans ta maison, sans entrer[60] dans le bourg, ni parler de ceci à personne du bourg. »

27De là, Jésus se rendit avec ses disciples dans les villages qui entourent Césarée de Philippe, et sur le chemin il leur fit cette question : « Qui dit-on que je suis ? »[61] 28Ils lui répondirent : « Jean-Baptiste[62] ; d’autres, Élie ; d’autres, un des prophètes. —  » 29Mais vous, leur demanda-t-il, qui dites-vous que je suis ? « Pierre, prenant la parole, lui dit : « Vous êtes le Christ. » 30Et il leur défendit sévèrement de dire cela de lui à personne.

31Alors il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffrît beaucoup, qu’il fût rejeté par les Anciens, par les Princes des prêtres et les Scribes, qu’il fût mis à mort et qu’il ressuscitât trois jours après. 32Et il leur dit ces choses ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à le reprendre. 33Mais Jésus, s’étant retourné et ayant regardé ses disciples, réprimanda Pierre, en disant : « Arrière ! Satan ; car tes sentiments ne sont pas ceux de Dieu, mais ceux des hommes. »

34Puis, ayant appelé le peuple avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il se renonce lui-même, qu’il prenne sa croix et me suive. 35Car celui qui veut sauver sa vie, la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile, la sauvera. 36Que servira-t-il à l’homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? 37Car que donnera l’homme en échange de son âme ? 38Celui qui aura rougi de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi rougira de lui, lorsqu’il viendra dans la gloire de son Père avec les anges saints. » 39Il ajouta : « Je vous le dis, en vérité, parmi ceux qui sont ici, quelques-uns ne goûteront point la mort, qu’ils n’aient vu le royaume de Dieu venir avec puissance. »[63]

5. La transfiguration (ix, 1-12) ; l’enfant possédé (13-28).

Six jours après, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les conduisit seuls, à l’écart, sur une haute montagne, et il fut transfiguré devant eux.[64] 2Ses vêtements devinrent étincelants, d’une blancheur aussi éclatante que la neige, et tels qu’aucun foulon sur la terre ne saurait blanchir ainsi. 3Puis Élie et Moïse leur apparurent, conversant avec Jésus. 4Pierre, prenant la parole, dit à Jésus : « Maître, il nous est bon d’être ici ; dressons trois tentes, une pour vous, une pour Moïse, et une pour Élie. » 5Il ne savait ce qu’il disait, l’effroi les ayant saisis. 6Et une nuée les couvrit de son ombre, et de la nuée sortit une voix : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le. » 7Aussitôt, regardant tout autour, ils ne virent plus personne, si ce n’est Jésus, seul avec eux. 8Comme ils descendaient de la montagne, il leur défendit de raconter à personne ce qu’ils avaient vu, jusqu’à ce que le Fils de l’homme fût ressuscité des morts. 9Et ils gardèrent pour eux la chose[65], tout en se demandant entre eux ce que signifiait ce mot : « être ressuscité des morts ! »

10Ils l’interrogèrent et lui dirent : « Pourquoi donc les Scribes disent-ils qu’il faut qu’Élie vienne auparavant ? » 11Il leur répondit : « Élie doit venir auparavant, et rétablir toutes choses ; et comment est-il écrit du Fils de l’homme qu’il doit souffrir beaucoup et être méprisé ? 12Mais, je vous le dis, Élie est déjà venu, et ils l’ont traité comme ils ont voulu, selon qu’il est écrit de lui. »

13Étant retourné[66] vers ses disciples, il vit une grande foule autour d’eux, et des Scribes qui discutaient avec eux. 14Toute la foule fut surprise de voir Jésus, et elle accourut aussitôt pour le saluer. 15Il leur demanda : « Sur quoi discutez-vous avec eux[67] ? » 16Un homme de la foule lui répondit : « Maître, je vous ai amené mon fils, qui est possédé d’un esprit muet. 17Partout où l’esprit s’empare de lui, il le jette contre terre, et l’enfant écume, et grince des dents et il se dessèche ; j’ai prié vos disciples de le chasser, et ils ne l’ont pu.[68]18Ô race incrédule, leur dit Jésus, jusques à quand serai-je avec vous ? Jusques à quand vous supporterai-je ? Amenez-le-moi. » 19On le lui amena. À sa vue, l’esprit agita soudain l’enfant avec violence ; il tomba par terre et se roulait en écumant. 20Jésus demanda au père de l’enfant : « Combien y a-t-il de temps que cela lui arrive ? — Depuis son enfance, répondit-il. 21Souvent l’esprit l’a jeté dans le feu et dans l’eau pour le faire périr ; si vous pouvez quelque chose, ayez pitié de nous et secourez-nous. » 22Jésus lui dit : « Si vous pouvez (croire), tout est possible à celui qui croit. » 23Aussitôt le père de l’enfant s’écria, disant avec larmes : « Je crois (Seigneur) ; venez au secours de mon incrédulité » 24Jésus, voyant le peuple accourir en foule, menaça l’esprit impur, en disant : « Esprit sourd et muet, je te le commande, sors de cet enfant, et ne rentre plus en lui. » 25Alors, ayant poussé un grand cri, et l’ayant agité avec violence, il sortit, et l’enfant devint comme un cadavre, au point que plusieurs disaient : « Il est mort. » 26Mais Jésus, l’ayant pris par la main, le fit lever, et il se tint debout.

27Lorsqu’il fut entré dans la maison, ses disciples lui demandèrent en particulier : « Pourquoi n’avons-nous pu chasser cet esprit ? » 28Il leur dit : « Ce genre de démon ne peut être chassé que par la prière et le jeûne. »

6. Dernier passage en Galilée : Instructions aux Apôtres sur la Passion, l’humilité, le zèle sans jalousie, la charité, le scandale, l’enfer (29-49).

29Étant partis de là, ils cheminèrent à travers la Galilée, et Jésus ne voulait pas qu’on le sût[69], 30car il enseignait ses disciples et leur disait : « Le fils de l’homme sera livré entre les mains des hommes, et ils le feront mourir, et le troisième jour après sa mort il ressuscitera. » 31Mais ils ne comprenaient point cette parole, et ils craignaient de l’interroger.

32Ils arrivèrent à Capharnaüm. Lorsqu’il fut dans la maison, Jésus leur demanda : « De quoi parliez-vous en chemin ? »

33Mais ils gardèrent le silence, car en chemin ils avaient discuté entre eux qui était le plus grand. 34Alors ils s’assit, appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, il sera le dernier de tous, et le serviteur de tous. » 35Puis, prenant un petit enfant, il le mit au milieu d’eux ; et après l’avoir embrassé, il leur dit[70] : 36« Quiconque reçoit en mon nom un de ces petits enfants, me reçoit ; et quiconque me reçoit, ce n’est pas moi qu’il reçoit, mais celui qui m’a envoyé. »

37Jean, prenant la parole, lui dit : « Maître, nous avons vu un homme qui ne va pas avec nous, chasser les démons en votre nom, et nous l’en avons empêché. — 38Ne l’en empêchez pas, dit Jésus ; car personne ne peut faire de miracle en mon nom, et aussitôt après parler mal de moi. 39Qui n’est pas contre nous[71], est pour nous.

40Car quiconque vous donnera un verre d’eau en mon nom, parce que vous êtes au Christ, je vous le dis, en vérité, il ne perdra pas sa récompense. 41Et quiconque sera une occasion de chute pour un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attachât au cou la meule qu’un âne tourne, et qu’on le jetât dans la mer.

42Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la : mieux vaut pour toi entrer mutilé dans la vie, que d’aller, ayant deux mains, dans la géhenne, dans le feu inextinguible, 43là où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point. 44Et si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le : mieux vaut pour toi entrer boiteux dans la vie, que d’être jeté, ayant deux pieds, dans la géhenne du feu inextinguible, 45là où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point. 46Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le : mieux vaut pour toi entrer avec un seul œil dans le royaume de Dieu, que d’être jeté, ayant deux yeux, dans la géhenne du feu, 47là où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s’éteint point. 48Car tout homme sera salé par le feu, et toute offrande sera salée avec du sel[72]. 49Le sel est bon ; mais si le sel s’affadit, avec quoi lui donnerez-vous de la saveur ? Gardez bien le sel en vous, et soyez en paix les uns avec les autres. »

TROISIÈME PARTIE.

[X — XIII.]

VOYAGE ET SÉJOUR À JÉRUSALEM POUR LA DERNIÈRE PÂQUE.

A. — Pendant le voyage.

[X.]


1. En Pérée : Mariage indissoluble (x, 1-12) ; les petits enfants (13-16) ; le jeune homme invité à la perfection (17-27) ; récompense des conseils évangéliques (28-31).

Étant parti de ce lieu, Jésus vint aux confins de la Judée, au delà du Jourdain[73] ; et le peuple s’assembla de nouveau près de lui, et, suivant sa coutume, il recommença à les enseigner. 2Les Pharisiens l’ayant abordé lui demandèrent s’il était permis à un mari de répudier sa femme : c’était pour le mettre à l’épreuve. 3Il leur répondit : « Que vous a ordonné Moïse ? » 4Ils dirent : « Moïse a permis de dresser un acte de divorce et de répudier. » 5Jésus leur répondit : « C’est à cause de la dureté de votre cœur qu’il vous a donné cette loi. 6Mais au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. 7À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, 8et les deux ne feront qu’une seule chair. « Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. 9Que l’homme donc ne sépare pas ce que Dieu a uni ! »

10Lorsqu’ils furent dans la maison, ses disciples l’interrogèrent encore sur ce sujet, 11et il leur dit : « Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère à l’égard de la première. 12Et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle se rend adultère. »

13On lui amena des petits enfants pour qu’il les touchât. Mais les disciples réprimandaient ceux qui les présentaient. 14Jésus, à cette vue, fut indigné et leur dit : « Laissez les petits enfants venir à moi, et ne les en empêchez pas ; car le royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent. 15Je vous le dis, en vérité, quiconque ne recevra pas comme un petit enfant le royaume de Dieu, n’y entrera point. » 16Puis il les embrassa, et les bénit en leur imposant les mains.

17Comme il sortait pour se mettre en chemin, quelqu’un accourut, et se jetant à genoux devant lui, lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » 18Jésus lui dit : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Il n’y a de bon que Dieu seul. 19Tu connais les commandements : Ne commets point d’adultère, ne tue point, ne dérobe point, ne porte point de faux témoignage, abstiens-toi de toute fraude, honore ton père et ta mère. » 20Il lui répondit : « Maître, j’ai observé toutes ces choses dès ma jeunesse. » 21Jésus, l’ayant regardé, l’aima et lui dit : « Il te manque une chose ; va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis viens, et suis-moi.[74] » 22Mais lui, affligé de cette parole, s’en alla tout triste ; car il avait de grands biens.

23Et Jésus, jetant ses regards autour de lui, dit à ses disciples : « Qu’il est difficile à ceux qui ont les biens de ce monde d’entrer dans le royaume de Dieu ! » 24Comme les disciples étaient étonnés de ses paroles, Jésus reprit : « Mes petits enfants, qu’il est difficile à ceux qui se confient dans les richesses, d’entrer dans le royaume de Dieu ! 25Il est plus aisé à un chameau de passer par le trou d’une aiguille, qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. » 26Et ils étaient encore plus étonnés, et ils se disaient les uns aux autres : « Qui peut donc être sauvé ? » 27Jésus les regarda, et dit : « Aux hommes cela est impossible, mais non à Dieu : car tout est possible à Dieu. »

28Alors Pierre, prenant la parole : « Voici, lui dit-il, que nous avons tout quitté pour vous suivre. » 29Jésus répondit : « Je vous

le dis en vérité, nul ne quittera sa maison, ou ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou ses enfants, ou ses champs, à cause de moi et à cause de l’Évangile, 30qu’il ne reçoive maintenant, en ce temps présent, cent fois autant : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et champs, au milieu même des persécutions, et dans le siècle à venir, la vie éternelle. 31Et plusieurs des derniers seront les premiers, et des premiers, les derniers. »

2. Vers Jérusalem : Passion prédite pour la troisième fois (x, 32-34) ; les fils de Zébédée (35-40) ; l’humilité (41-45).

32Or, ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem, et Jésus marchait devant eux ; ils s’en étonnaient[75] et ils le suivaient avec crainte. Jésus, de nouveau, prenant à part les Douze, se mit à leur dire ce qui devait lui arriver : 33« Voici que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux Princes des prêtres et aux Scribes ; ils le condamneront à mort et le livreront aux Gentils ; 34on l’insultera, on crachera sur lui, on le flagellera et on le fera mourir, et, trois jours après, il ressuscitera. »

35Jacques et Jean, fils de Zébédée, s’approchèrent de lui, disant : « Maître, nous désirons bien que vous fassiez pour nous ce que nous vous demanderons[76]. — 36Que voulez-vous, leur dit-il, que je fasse pour vous ? » 37Ils dirent : « Accordez-nous d’être assis, l’un à votre droite, l’autre à votre gauche, dans votre gloire. » 38Jésus leur dit : « Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire le calice que je vais boire, ou être baptisés du baptême[77] dont je vais être baptisé ? » 39Ils répondirent : « Nous le pouvons. « Et Jésus leur dit : « Le calice que je vais boire, vous le boirez en effet, et vous serez baptisés du baptême dont je vais être baptisé ; 40mais d’être assis à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder, si ce n’est à ceux à qui cela a été préparé. »

41Ayant entendu cela, les dix autres s’indignèrent contre Jacques et Jean. 42Jésus les appela et leur dit : « Vous savez que ceux qui sont reconnus comme les chefs des nations leur commandent en maîtres, et que les grands exercent sur elles l’empire. 43Il n’en doit pas être ainsi parmi vous ; mais quiconque veut être grand parmi vous se fera votre serviteur ; 44et quiconque veut être le premier parmi vous, se fera l’esclave de tous. 45Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour la rançon de la multitude. »

3. À Jéricho : Guérison de Bartimée (46-52).

46Ils arrivèrent à Jéricho. Comme Jésus sortait de cette ville avec ses disciples et une assez grande foule, le fils de Timée, Bartimée l’aveugle, était assis sur le bord du chemin, demandant l’aumône.[78] 47Ayant entendu dire que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Jésus, fils de David, ayez pitié de moi. » 48Et plusieurs le gourmandaient pour le faire taire ; mais lui criait beaucoup plus fort : « Fils de David, ayez pitié de moi. » 49Alors Jésus s’arrêta, et dit : « Appelez-le. « Et ils l’appelèrent en lui disant : « Aie confiance, lève-toi, il t’appelle. » 50Celui-ci jetant son manteau, se leva d’un bond et vint vers Jésus. 51Jésus lui dit : « Que veux-tu que je te fasse ? — L’aveugle répondit : Rabboni[79], que je voie. » 52Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. « Et aussitôt il vit, et il le suivait dans le chemin.

B. — À Jérusalem.

[XI — XIII.]

1. Chap, xi, 1-26. Entrée triomphale. Figuier maudit. Temple purifié. La foi et la prière.[80]

Comme ils approchaient de Jérusalem, aux environs de Betphagé et Béthanie, vers la montagne des Oliviers, Jésus envoya deux de ses disciples, 2en leur disant : « Allez au village qui est devant vous ; dès que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel nul homme ne s’est encore assis : détachez-le et amenez-le-moi. 3Et si quelqu’un vous dit : Que faites-vous ? répondez : Le Seigneur en a besoin ; et aussitôt il va le renvoyer ici. »

4S’en étant allés, les disciples trouvèrent un ânon attaché à une porte, en dehors, au tournant du chemin, et ils le détachèrent. 5Quelques-uns de ceux qui étaient là leur dirent : « Que faites-vous de détacher cet ânon ? » 6Ils répondirent comme Jésus le leur avait commandé, et on les laissa faire. 7Et ils amenèrent l’ânon à Jésus, et ils mirent dessus leurs manteaux, et Jésus s’y assit. 8Un grand nombre étendirent leurs manteaux le long de la route ; d’autres, ayant coupé des branches d’arbres, en jonchèrent le chemin. 9Et ceux qui marchaient devant, et ceux qui suivaient, criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! 10Béni soit le règne de David notre père, qui va commencer ! Hosanna au plus haut des cieux ! » 11Et il entra à Jérusalem, dans le temple ; et ayant observé toutes choses, comme déjà l’heure était avancée, il s’en alla à Béthanie avec les Douze.

12Le lendemain, après qu’ils furent sortis de Béthanie, il eut faim. 13Apercevant de loin un figuier couvert de feuilles, il s’avança pour voir s’il n’y trouverait pas quelque fruit ; et s’en étant approché, il n’y trouva que des feuilles ; car ce n’était pas la saison des figues[81]. 14Alors il dit au figuier : « Qu’à jamais personne ne mange plus de ton fruit ! « Ce que ses disciples entendirent.

15Ils arrivèrent à Jérusalem. Jésus étant entré dans le temple, se mit à chasser ceux qui vendaient et achetaient dans le temple, et il renversa les tables des changeurs, et les sièges de ceux qui vendaient des colombes, 16et il ne souffrait pas que personne transportât aucun objet à travers le temple. 17Et il enseignait, en disant : « N’est-il pas écrit : Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations ? Mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs. »[82] 18Ce qu’ayant entendu, les Princes des prêtres et les Scribes cherchaient les moyens de le faire périr ; car ils le craignaient, parce que tout le peuple admirait sa doctrine.

19Le soir étant venu, Jésus sortit de la ville.

20Or, en repassant de grand matin, les disciples virent le figuier desséché jusqu’à la racine. 21Et Pierre, se ressouvenant, dit à Jésus : « Maître, voilà que le figuier que vous avez maudit a séché. » 22Jésus leur répondit : « Ayez foi en Dieu. 23Je vous le dis, en vérité, si quelqu’un dit à cette montagne : Ôte-toi de là, et te jette dans la mer, et s’il ne doute pas dans son cœur, mais qu’il croie que ce qu’il dit arrivera, il le verra s’accomplir. 24C’est pourquoi, je vous le dis, tout ce que vous demanderez dans la prière, croyez que vous l’obtiendrez, et vous le verrez s’accomplir. 25Lorsque vous êtes debout pour faire votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos offenses. 26Si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne vous pardonnera pas non plus vos offenses. »

2. Controverses dans le temple : Le baptême de Jean (xi, 27-33) ; parabole des vignerons (xii, 1-12) ; le tribut à César (13-17) ; les Sadducéens (18-27) ; le premier des commandements (28-34) ; le Christ, fils et seigneur de David (35-38) ; se défier des Scribes (38-40); l’obole de la veuve (41-44).

27Ils arrivèrent de nouveau à Jérusalem. Pendant que Jésus se promenait dans le temple, les Princes des prêtres, les Scribes et les Anciens s’approchèrent de lui,[83] 28et lui dirent : « Par quel pouvoir faites-vous ces choses ? Qui vous a donné pouvoir de les faire ? » 29Jésus leur dit : « Je vous ferai, moi aussi, une question ; répondez-moi et je vous dirai par quel pouvoir je fais ces choses. 30Le baptême de Jean, était-il du ciel ou des hommes ? Répondez-moi. » 31Mais ils faisaient en eux-mêmes cette réflexion : « Si nous répondons : Du ciel, il dira : Pourquoi donc n’avez-vous pas cru en lui. 32Si nous répondons : des hommes… » Ils craignaient le peuple ; car tous tenaient Jean pour un véritable prophète. 33Ils répondirent donc à Jésus : « Nous ne savons — Et moi, dit Jésus, je ne vous dirai pas non plus par quelle autorité je fais ces choses. »

Jésus se mit donc à leur parler en paraboles. « Un homme planta une vigne ; il l’entoura d’une haie, y creusa un pressoir et y bâtit une tour ; puis il la loua à des vignerons et partit pour un autre pays.[84] 2En temps convenable, il envoya un serviteur aux vignerons pour recevoir d’eux une part de la récolte. 3Mais s’étant saisis de lui, ils le battirent et le renvoyèrent les mains vides. 4Il leur envoya encore un autre serviteur, et ils le blessèrent à la tête, et le chargèrent d’outrages. 5Il en envoya un troisième, qu’ils tuèrent ; beaucoup d’autres furent encore, les uns battus, les autres tués par eux. 6Il restait au maître un fils unique qui lui était très cher ; il l’envoya aussi vers eux le dernier, se disant : Ils respecteront mon fils. 7Mais ces vignerons dirent entre eux : Celui-ci est l’héritier ; venez, tuons-le, et l’héritage sera à nous. 8Et ils se saisirent de lui, le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne. 9Maintenant que fera le maître de la vigne ? Il viendra, il exterminera les vignerons et donnera sa vigne à d’autres.

10N’avez-vous pas lu cette parole de l’Écriture : La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient, est devenue le sommet de l’angle : 11c’est le Seigneur qui a fait cela, et c’est une merveille à nos yeux ? » 12Et ils cherchaient à se saisir de lui, sachant qu’ils les avait en vue dans cette parabole ; mais ils craignaient le peuple, et le laissant, ils s’en allèrent.

13Alors ils lui envoyèrent quelques-uns des Pharisiens et des Hérodiens pour le surprendre dans ses paroles.[85] 14Ceux-ci étant venus, lui dirent : « Maître, nous savons que vous êtes véridique, et n’avez souci de personne ; car vous ne considérez point l’extérieur des hommes, mais vous enseignez la voie de Dieu dans la vérité. Est-il permis, ou non, de payer le tribut à César ? Devons-nous payer, ou non ? »[86] 15Connaissant leur perfidie, il leur dit : « Pourquoi me tentez-vous ? Apportez-moi un denier[87], que je le voie. » 16Ils le lui apportèrent ; et il leur dit : « De qui sont cette image et cette inscription ? — De César », lui dirent-ils. 17Alors Jésus leur répondit : « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. « Et ils les frappa d’étonnement.

18Des Sadducéens, qui nient la résurrection, l’abordèrent ensuite et lui firent cette question[88] : 19« Maître, Moïse nous a prescrit que, si un frère meurt, laissant une femme sans enfants, son frère doit prendre sa femme, et susciter des enfants à son frère. 20Or, il y avait sept frères ; le premier prit une femme, et mourut sans laisser d’enfants. 21Le second la prit ensuite, et mourut aussi sans laisser d’enfants. Il en arriva de même au troisième, 22et chacun des sept la prit, et ne laissa pas d’enfants. Après eux tous, mourut aussi la femme. 23Eh bien, dans la résurrection, lorsqu’ils seront ressuscités, duquel d’entre eux sera-t-elle la femme ? car les sept l’ont eue pour femme. » 24Jésus leur répondit : « N’êtes-vous pas dans l’erreur, parce que vous ne comprenez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu ? 25Car, une fois ressuscités des morts, les hommes ne prennent point de femmes, ni les femmes de maris ; mais ils sont comme les anges dans le ciel. 26Et touchant la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au passage du Buisson[89], ce que Dieu lui dit : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, et le Dieu de Jacob ? 27Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes donc grandement dans l’erreur. »

28Un des Scribes, qui avait entendu cette discussion, voyant que Jésus leur avait bien répondu, s’approcha et lui demanda : « Quel est le premier de tous les commandements ? »[90] 29Jésus lui répondit : « Le premier de tous est celui-ci : Écoute Israël : le Seigneur notre Dieu, est seul le Seigneur. 30Tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et de toute ta force. C’est là le premier commandement. 31Le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. » 32Le Scribe lui dit : « Bien, Maître, vous avez dit selon la vérité que Dieu est unique, et qu’il n’y en a point d’autre que lui ; 33et que l’aimer de tout son cœur, de tout son esprit, de toute son âme et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c’est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices. » 34Jésus, voyant qu’il avait répondu avec sagesse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus lui poser de questions.

35Jésus, continuant à enseigner dans le temple, dit : « Comment les Scribes disent-ils que le Christ est fils de David ? 36Car David lui-même parle ainsi par l’Esprit-Saint : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite jusqu’à ce que je fasse de vos ennemis l’escabeau de vos pieds. — 37David lui-même l’appelle Seigneur, comment donc est-il son fils ? « Et la foule nombreuse prenait plaisir à l’entendre.[91]

38Il leur disait encore dans son enseignement[92] : « Gardez-vous des Scribes qui aiment à se promener en longues robes, à recevoir les salutations dans les places publiques, 39les premiers sièges dans les synagogues et les premières places dans les festins : 40ces gens qui dévorent les maisons des veuves et font par ostentation de longues prières, subiront une plus forte condamnation. »

41S’étant assis vis-à-vis du Tronc, Jésus considérait comment le peuple y jetait de la monnaie ; plusieurs riches y mettaient beaucoup[93]. 42Une pauvre veuve étant venue, elle y mit deux petites pièces, valant ensemble le quart d’un as. 43Alors Jésus, appelant ses disciples, leur dit : « Je vous le dis, en vérité, cette pauvre veuve a donné plus que tous ceux qui ont mis dans le Tronc. 44Car tous ont mis de leur superflu, mais cette femme a donné de son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

3. Chap, xiii (1-31). Discours eschatologique : La ruine de Jérusalem et le second avènement ; vigilance ! (32-37).[94]

Comme Jésus sortait du temple, un de ses disciples lui dit : « Maître, voyez quelles pierres et quelles constructions ! » 2Jésus lui répondit : « Tu vois ces grandes constructions ? Il n’y sera pas laissé pierre sur pierre qui ne soit renversée. »

3Lorsqu’il se fut assis sur la montagne des Oliviers, en face du temple, Pierre, Jacques, Jean et André l’interrogèrent en particulier : 4« Dites-nous quand cela arrivera, et à quel signe on connaîtra que toutes ces choses seront près de s’accomplir ? » 5Jésus leur répondant[95], commença ce discours : « Prenez garde que nul ne vous séduise. 6Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C’est moi le Christ ; et ils en séduiront un grand nombre. 7Quand vous entendrez parler de guerres et de bruits de guerres, ne vous troublez point ; car il faut que ces choses arrivent : mais ce ne sera pas encore la fin. 8On verra se soulever peuple contre peuple, royaume contre royaume ; il y aura des tremblements de terre en divers lieux ; il y aura des famines. Ce sera le commencement des douleurs. 9Prenez garde à vous-mêmes. On vous traduira devant les tribunaux et les synagogues ; vous y serez battus ; vous comparaîtrez devant les gouverneurs et les rois, à cause de moi, pour me rendre témoignage devant eux. 10Il faut qu’auparavant l’Évangile soit prêché à toutes les nations. 11Lors donc qu’on vous emmènera pour vous faire comparaître, ne pensez point d’avance à ce que vous direz ; mais dites ce qui vous sera donné à l’heure même ; car ce n’est pas vous qui parlerez, mais l’Esprit-Saint. 12Le frère livrera son frère à la mort, et le père son fils ; les enfants s’élèveront contre leurs parents, et les mettront à mort. 13Et vous serez en haine à tous à cause de mon nom. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.

14Lorsque vous verrez l’abomination de la désolation établie où elle ne doit pas être, — que celui qui lit, comprenne ! — alors que ceux qui seront en Judée s’enfuient dans les montagnes. 15Que celui qui sera sur le toit ne descende pas dans sa maison, et n’y entre pas pour prendre quelque objet. 16Et que celui qui sera allé dans son champ ne revienne pas pour prendre son manteau. 17Mais malheur aux femmes qui seront enceintes, ou qui allaiteront en ces jours-là ! 18Priez pour que ces choses n’arrivent pas en hiver. 19Car il y aura, en ces jours, des tribulations telles qu’il n’y en a point eu depuis le commencement du monde, que Dieu a créé, jusqu’à présent, et qu’il n’y en aura jamais. 20Et si le Seigneur n’avait abrégé ces jours, nul homme ne serait sauvé ; mais il les a abrégés à cause des élus qu’il a choisis.

21Si quelqu’un vous dit alors : Le Christ est ici, il est là, ne le croyez point. 22Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes, et ils feront des signes et des prodiges, jusqu’à séduire, s’il se pouvait, les élus mêmes. 23Pour vous, prenez garde ! Voyez, je vous ai tout annoncé d’avance.

24Mais en ces jours-là, après cette tribulation, le soleil s’obscurcira, la lune ne

donnera plus sa lumière, 25les étoiles du ciel tomberont, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées. 26Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec une grande puissance et une grande gloire. 27Et alors il enverra ses anges rassembler ses élus des quatre vents, de l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel.

28Écoutez cette comparaison du figuier : Dès que ses rameaux sont tendres et qu’il pousse ses feuilles, vous savez que l’été est proche. 29Ainsi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le Fils de l’homme est proche, qu’il est à la porte. 30Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point que tout cela n’arrive. 31Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point.

32Pour ce qui est de ce jour et de cette heure, nul ne les connaît, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul.

33Prenez garde, veillez et priez ; car vous ne savez pas quand ce sera le moment. 34C’est ainsi qu’un homme, ayant laissé sa maison pour aller en voyage, après avoir remis l’autorité à ses serviteurs et assigné à chacun sa tâche, commande au portier de veiller. 35Veillez donc, car vous ne savez pas quand viendra le maître de la maison, le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin ; 36de peur que, survenant tout à coup, il ne vous trouve endormis. 37Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez ! »


QUATRIÈME PARTIE.

[XIV — XVI.]

VIE SOUFFRANTE ET GLORIEUSE DE JÉSUS.

A. — La Passion.

[XIV — XV.]

1. Chap. xiv (1-11). Le complot — repas de Béthanie.[96]

La Pâque et les Azymes devaient avoir lieu deux jours après ; et les Princes des prêtres et les Scribes cherchaient les moyens de se saisir de Jésus par ruse, afin de le faire mourir. 2« Mais, disaient-ils, que ce ne soit pas pendant la fête, de peur qu’il n’y ait du tumulte parmi le peuple. »

3Comme Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux, une femme entra pendant qu’il se trouvait à table. Elle tenait un vase d’albâtre plein d’un parfum de nard pur[97] d’un grand prix ; et ayant brisé le vase, elle répandit le parfum sur sa tête. 4Plusieurs de ceux qui étaient là en témoignaient entre eux leur mécontentement : « Pourquoi perdre ainsi ce parfum ? 5On aurait pu le vendre plus de trois cents deniers, et les donner aux pauvres. « Et ils se fâchaient contre elle. 6Mais Jésus dit : « Laissez-la ; pourquoi lui faites-vous de la peine ? C’est une bonne action qu’elle a faite à mon égard. 7Car vous avez toujours les pauvres avec vous, et toutes les fois que vous voulez, vous pouvez leur faire du bien ; mais moi, vous ne m’avez pas toujours. — 8Cette femme a fait ce qu’elle a pu ; elle a d’avance embaumé mon corps pour la sépulture. 9Je vous le dis, en vérité, partout où sera prêché cet évangile, dans le monde entier, on racontera aussi ce qu’elle a fait, en mémoire d’elle. »

10Or, Judas l’Iscariote, l’un des Douze, alla vers les Princes des prêtres pour livrer Jésus. 11Après l’avoir entendu, ils furent dans la joie et promirent de lui donner de l’argent. Et Judas cherchait une occasion favorable pour le livrer.

2. La Sainte Cène — derniers avis (12-31).

12Le premier jour des Azymes, où l’on immolait la Pâque, ses disciples dirent à Jésus : « Où voulez-vous que nous allions vous préparer ce qu’il faut pour manger la Pâque ? »[98] 13Et il envoya deux de ses disciples, et leur dit : « Allez à la ville ; vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau, suivez-le. 14Quelque part qu’il entre, dites au propriétaire de la maison : Le Maître te fait dire : Où est la salle[99] où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ? 15Et il vous montrera un grand cénacle meublé et tout prêt : faites-nous là les préparatifs. » 16Ses disciples partirent et allèrent à la ville ; et ils trouvèrent les choses comme il le leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.

17Sur le soir, Jésus vint avec les Douze. 18Pendant qu’ils étaient à table et mangeaient, Jésus dit : « Je vous le dis en vérité, un de vous me trahira ; celui qui mange avec moi ! » 19Et ils se mirent à s’attrister et à lui dire l’un après l’autre : « Est-ce moi ? » 20Il leur répondit : « C’est un des Douze, qui met avec moi la main dans le plat. 21Pour le Fils de l’homme, il s’en va, ainsi qu’il est écrit de lui ; mais malheur à l’homme par qui le Fils de l’homme est trahi ! Mieux vaudrait pour cet homme qu’il ne fût pas né. »

22Pendant le repas, Jésus prit du pain, et après avoir prononcé une bénédiction, il le rompit, et le leur donna, en disant : « Prenez, ceci est mon corps. » 23Il prit ensuite la coupe, et, ayant rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous. 24Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, répandu pour la multitude. 25Je vous le dis, en vérité, je ne boirai plus jamais du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai nouveau dans le royaume de Dieu. »

26Après le chant de l’hymne, ils s’en allèrent au mont des Oliviers. 27Alors Jésus leur dit : « Je serai pour vous tous, cette nuit, une occasion de chute, car il est écrit : Je frapperai le pasteur, et les brebis seront dispersées. 28Mais, après que je serai ressuscité, je serai à votre tête, en Galilée. » 29Pierre lui dit : « Quand vous seriez pour tous une occasion de chute, vous ne le seriez jamais pour moi. » 30Jésus lui dit : « Je te le dis, en vérité, aujourd’hui, cette nuit même, avant que le coq ait chanté deux fois, trois fois tu me renieras. » 31Mais Pierre insistait encore plus : « Quand il me faudrait mourir avec vous, je ne vous renierai point. « Et tous dirent de même.

3. À Gethsémani (32-52).

32Ils arrivèrent à un domaine appelé Gethsémani, et il dit à ses disciples : « Asseyez-vous ici pendant que je prierai. »[100] 33Et ayant pris avec lui Pierre, Jacques et Jean, il commença à sentir de la frayeur et de l’abattement. 34Et il leur dit : « Mon âme est triste jusqu’à la mort ; restez ici et veillez. »

35S’étant un peu avancé, il se jeta contre terre ; et il priait que cette heure, s’il se pouvait, s’éloignât de lui. 36Et il disait : « Abba[101] (Père), tout vous est possible, éloignez de moi ce calice ; cependant, non pas ma volonté, mais la vôtre ! » 37Il vint ensuite et trouva ses disciples endormis ; et il dit à Pierre : « Simon, tu dors ! Tu n’as pu veiller une heure ! 38Veillez et priez afin que vous n’entriez point en tentation. L’esprit est prompt, mais la chair est faible. » 39Et, s’éloignant de nouveau, il pria, disant les mêmes paroles. 40Puis, étant revenu, il les trouva encore endormis ; car leurs yeux étaient appesantis, et ils ne savaient que lui répondre. 41Il revint une troisième fois et leur dit : « Dormez, maintenant, et reposez-vous. — C’est assez ! L’heure est venue ; voici que le Fils de l’homme est livré aux mains des pécheurs. 42Levez-vous, allons ; celui qui me trahit est près d’ici. »

43Au même moment, comme il parlait encore, arrive Judas, l’un des Douze, et avec lui une grande troupe armée d’épées et de bâtons, envoyée par les Princes des prêtres, par les Scribes et par les Anciens. 44Le traître leur avait donné ce signe : « Celui que je baiserai, c’est lui, saisissez-le, et emmenez-le sûrement. » 45Dès qu’il fut arrivé, s’approchant de Jésus, il dit : « Maître[102] ! « et il le baisa. 46Les autres jetèrent les mains sur lui et l’arrêtèrent. 47Un de ceux qui étaient là, tirant l’épée, en frappa le serviteur du grand prêtre, et lui enleva l’oreille. 48Jésus, prenant la parole, leur dit : « Vous êtes venus comme à un brigand, avec des épées et des bâtons pour me prendre. 49Tous les jours j’étais parmi vous, enseignant dans le temple, et vous ne m’avez pas arrêté ; mais c’est afin que les Écritures s’accomplissent. » 50Alors tous ses disciples l’abandonnèrent et prirent la fuite. 51Un jeune homme le suivait, couvert seulement d’un drap ; on se saisit de lui ; 52mais il lâcha le drap, et s’enfuit nu de leurs mains.

4. Chez Caïphe (53-72).

53Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre, où s’assemblèrent tous les Princes des prêtres, les Scribes et les Anciens. 54Pierre le suivit de loin, jusque dans l’intérieur de la cour du grand prêtre, et s’étant assis près du feu avec les serviteurs, il se chauffait.

55Cependant les Princes des prêtres et tout le conseil cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mourir, et ils n’en trouvaient point. 56Car plusieurs déposèrent faussement contre lui, mais les dépositions ne s’accordaient pas. 57Enfin quelques-uns se levant, portèrent contre lui ce faux témoignage : 58« Nous l’avons entendu dire : Je détruirai ce temple fait de main d’homme, et en trois jours j’en rebâtirai un autre qui ne sera pas fait de main d’homme. » 59Mais sur cela même leurs témoignages ne s’accordaient pas. 60Alors le grand prêtre se leva, et venant au milieu, il interrogea Jésus, disant : « Ne réponds-tu rien à ce que ces hommes déposent contre toi ? » 61Mais Jésus garda le silence et ne répondit rien. Le grand prêtre l’interrogea de nouveau et lui dit : « Es-tu le Christ, le Fils de celui qui est Béni[103] ? » 62Jésus lui dit : « Je le suis, et vous verrez le Fils de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant, et venir environné des nuées du ciel. » 63Alors le grand prêtre déchira ses vêtements et dit : « Qu’avons-nous donc besoin de témoins ? 64Vous avez entendu le blasphème ; que vous en semble ? » Tous prononcèrent qu’il méritait la mort. 65Et quelques-uns se mirent à cracher sur lui, et, lui voilant le visage, ils le frappaient du poing, en lui disant : « Devine » ; et les valets[104] le souffletaient.

66Pendant que Pierre était en bas, dans la cour, il vint une des servantes du grand prêtre ; 67et voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarda et lui dit : « Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth. » 68Mais il le nia, en disant : « Je ne sais, ni ne comprends ce que tu veux dire. « Puis il s’en alla, gagnant le vestibule ; et le coq chanta. 69La servante l’ayant aperçu de nouveau, se mit à dire aux assistants : « Voilà un de ces gens-là. » 70Et il le nia de nouveau. Un peu après, ceux qui étaient là dirent à Pierre : « Tu es certainement des leurs, car tu es Galiléen[105]. » 71Alors il se mit à faire des imprécations et à dire avec serment : « Je ne connais pas l’homme dont vous parlez. » 72Et aussitôt, pour la seconde fois, le coq chanta. Et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : « Avant que le coq ait chanté deux fois, trois fois tu me renieras » ; et il se mit à pleurer[106].

5. Devant Pilate. (xv, 1-19).[107]

Dès le matin, sans retard, les Princes des prêtres tinrent conseil avec les Anciens et les Scribes, et tout le Sanhédrin. Et après avoir lié Jésus, ils l’emmenèrent et le livrèrent à Pilate. 2Pilate l’interrogea : « Es-tu le roi des Juifs ? « Jésus lui répondit : « Tu le dis. » 3Comme les Princes des prêtres portaient contre lui diverses accusations, 4Pilate l’interrogea de nouveau, disant : « Tu ne réponds rien ? Vois de combien de choses ils t’accusent.«  5Mais Jésus ne fit plus aucune réponse, de sorte que Pilate était dans l’étonnement.

6Cependant, à chaque fête de Pâque, il leur relâchait un prisonnier, celui qu’ils demandaient. 7Or, il y avait dans la prison le nommé Barabbas, avec les séditieux ses complices, pour un meurtre qu’ils avaient commis dans la sédition. 8La foule étant montée se mit à réclamer ce qu’il leur accordait toujours. 9Pilate leur répondit : « Voulez-vous que je vous délivre le roi des Juifs ? » 10Car il savait que c’était par envie que les Princes des prêtres l’avaient livré. 11Mais les Pontifes excitèrent le peuple, afin d’obtenir qu’il leur relachât plutôt Barabbas. 12Pilate, reprenant la parole, leur dit : « Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs ? » 13Ils crièrent de nouveau : « Crucifiez-le ! » 14Pilate leur dit : « Mais quel mal a-t-il fait ? « Et ils crièrent encore plus fort : « Crucifiez-le ! » 15Pilate, voulant satisfaire le peuple, leur délivra Barabbas ; et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié.

16Les soldats conduisirent Jésus dans l’intérieur de la cour, c’est-à-dire dans le prétoire, et ils convoquèrent toute la cohorte. 17Et l’ayant revêtu de pourpre, ils ceignirent sa tête d’une couronne d’épines qu’ils avaient tressée. 18Puis ils se mirent à le saluer : « Salut, roi des Juifs ! » 19Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, et ils crachaient sur lui, et, fléchissant les genoux, ils lui rendaient hommage. 20Après s’être ainsi joués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre, lui remirent ses vêtements, et l’emmenèrent pour le crucifier.

6. Au Calvaire (21-41).

21Un certain Simon, de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus[108], passant par là en revenant des champs, ils le réquisitionnent pour porter la croix de Jésus, 22qu’ils entraînent au lieu dit Golgotha, ce que l’on interprète : lieu du Crâne. 23Et ils lui donnaient à boire du vin mêlé de myrrhe ; mais il n’en prit pas. 24L’ayant crucifié, ils se partagent ses vêtements, tirant au sort ce que chacun en prendrait. 25Il était la troisième heure lorsqu’on le crucifia. 26L’inscription indiquant la cause de sa condamnation portait : « Le roi des Juifs. » 27Ils crucifièrent avec lui deux brigands, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. 28Ainsi fut accomplie cette parole de l’Écriture : « Et il a été mis au rang des malfaiteurs. »[109] 29Les passants l’insultaient, en branlant la tête et disant : « Ah ! Toi qui détruis le temple et le rebâtis en trois jours, 30sauve-toi toi-même, et descends de la croix. » 31Les Princes des prêtres aussi, avec les Scribes, le raillaient entre eux, et disaient : « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut se sauver lui-même. 32Que le Christ, le roi d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions. » Ceux même[110] qui étaient crucifiés avec lui l’insultaient.

33La sixième heure étant arrivée, les ténèbres se répandirent sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure. 34Et à la neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : « Eloï, Eloï, lama sabacthani. » Ce qui s’interprète : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné ? » 35Quelques-uns de ceux qui étaient là, l’ayant entendu, disaient : « Voyez ! Il appelle Élie. » 36Et l’un d’eux courut emplir une éponge de vinaigre, et l’ayant mise au bout d’un roseau, il lui donna à boire, en disant : « Laissez, voyons si Élie viendra le faire descendre. »

37Mais Jésus, ayant jeté un grand cri, expira. 38Et le voile du sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas. 39Le centurion qui se tenait en face de Jésus, voyant qu’il avait expiré en jetant un tel cri, dit : « Vraiment cet homme était Fils de Dieu. »[111] 40Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin, entre autres Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques le Mineur et de Joseph, et Salomé, 41qui le suivaient déjà et le servaient lorsqu’il était en Galilée, et plusieurs autres qui étaient montées à Jérusalem avec lui.

7. La sépulture (42-47).

42Le soir étant déjà venu, comme c’était la Préparation, c’est-à-dire la veille du sabbat[112], 43arriva Joseph d’Arimathie : c’était un membre du grand conseil fort considéré, qui attendait, lui aussi, le royaume de Dieu. Il était allé hardiment auprès de Pilate, demander le corps de Jésus. 44Mais Pilate, surpris qu’il fût mort si tôt, fit venir le centurion, et lui demanda s’il y avait longtemps que Jésus était mort. 45Sur le rapport du centurion, il accorda le corps à Joseph. 46Alors Joseph, ayant acheté un linceul, descendit Jésus, l’enveloppa du linceul, et le déposa dans un sépulcre, taillé dans le roc ; puis il roula une pierre à l’entrée du sépulcre. 47Or Marie-Madeleine, et Marie, mère de Joseph, observaient où on le déposait.

B. — Jésus ressuscité.

[XVI.]

Les saintes femmes au tombeau (xvi, 1-8). Apparitions diverses (9-14). Mission des Apôtres, miracles promis (15-18). Ascension de Jésus ; diffusion de l’Évangile (19-20).

Lorsque le sabbat fut passé, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé, achetèrent des aromates, afin d’aller embaumer[113] Jésus. 2Et, le premier jour de la semaine, de grand matin, elles arrivèrent au sépulcre, le soleil étant déjà levé. 3Elles se disaient entre elles : « Qui nous ôtera la pierre qui ferme l’entrée du sépulcre ? » 4Et, levant les yeux, elles aperçurent que la pierre avait été roulée de côté ; elle était en effet fort grande. 5Entrant alors dans le sépulcre, elles virent un jeune homme assis à droite, vêtu d’une robe blanche, et elles furent saisies de frayeur. 6Mais il leur dit : « Ne vous effrayez pas ; vous cherchez Jésus de Nazareth, qui a été crucifié : il est ressuscité, il n’est point ici ; voici le lieu où on l’avait mis. 7Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu’il va se mettre à votre tête en Galilée ; c’est là que vous le verrez, comme il vous l’a dit. »[114] 8Sortant aussitôt du sépulcre, elles s’enfuirent, car le tremblement et la stupeur les avaient saisies ; et elles ne dirent rien à personne, à cause de leur effroi.

9Jésus étant donc ressuscité le matin du premier jour de la semaine, il apparut d’abord à Marie-Madeleine[115], de laquelle il avait chassé sept démons ; 10et elle alla l’annoncer à ceux qui avaient été avec lui, et qui s’affligeaient et pleuraient. 11Quand ils entendirent qu’il vivait et qu’elle l’avait vu, ils ne la crurent point[116]. 12Ensuite Jésus se montra en chemin sous une autre forme à deux d’entre eux qui allaient à la campagne[117]. 13Ceux-ci revinrent l’annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus.

14Plus tard[118], il se montra aux Onze eux-mêmes, pendant qu’ils étaient à table ; et il leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, de n’avoir pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité.

15Puis il leur dit[119] : « Allez par tout le monde, et prêchez l’Évangile à toute créature. 16Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas, sera condamné. 17Et voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom, ils chasseront les démons ; ils parleront de nouvelles langues ; 18ils prendront les serpents, et s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades seront guéris. »

19Après leur avoir ainsi parlé, le Seigneur Jésus fut enlevé au ciel, et s’assit à la droite de Dieu.[120] 20Pour eux, étant partis, ils prêchèrent en tous lieux, le Seigneur travaillant avec eux, et confirmant leur parole par les miracles qui l’accompagnaient.

  1. I, 1. Matth. iii, 1; Luc, iii, 1. Sens : l’Évangile, non pas le livre proposé par S. Marc, mais la bonne nouvelle de la venue du Messie commença ainsi, savoir, par la prédication de Jean-Baptiste.
  2. 2-3. La première partie de la citation est de Malachie (iii, 1), la seconde (vers. 3) d’Isaïe (xl, 3).
  3. 12. 40 jours : la Vulg. ajoute : et 40 nuits.
  4. 13. S. Marc résume ici en quelques traits ce que S. Matth. iv, 1-11, et S. Luc, iv, 1-13 rapportent en détail.
  5. 14. Matth. iv, 12 : Luc, iv, 14. Les trois synoptiques ayant pour principal objet la prédication de Jésus en Galilée, passent sous silence les faits accomplis en Judée (Jean, ii, 12 — iv, 3).
  6. 24. Le Saint de Dieu, le Messie : comp. Dan. ix, 24. Cf. Matth. viii, 24. Jean, x, 36.
  7. 29. Matth. viii, 14 ; Luc, iv, 38.
  8. 38. Bourgades, en grec κωμοπόλεις terme que la Vulg. a rendu par vicos et civitates.
  9. 44. Au prêtre en fonction cette semaine-là, Vulg. au prince des prêtres.
  10. II, 1. Litt. après des jours, locution hébraïque signifiant une durée indéterminée. Matth. ix, 1-8 ; Luc, v, 17-26.
  11. 4. L’aborder. Vulg., le lui présenter, remettre les péchés.
  12. 14. Matth. ix, 9 ; Luc, v, 27. Lévi, appelé aussi Matthieu.
  13. 23. Vulg. : Il arriva encore… que le Seigneur, etc. Matth. i, 1 ; Luc. vi, 1.
  14. III, 2. On : les Scribes et les Pharisiens (Luc, vi, 7).
  15. 6. Hérodiens : voy. Matth. xxii, 16.
  16. 7. Matth. xii, 15 : Luc. vi, 17.
  17. 8. D’au delà du Jourdain, de la Pérée.
  18. 13. La montagne, probablement la montagne des Béatitudes (voy. Luc, v, 12 et Matth. v, 1.) Il appela ; la Vulg. ajoute, à lui.
  19. 31. Matth. xii, 46 ; Luc. viii, 19.
  20. IV, 1. Matth. xiii, 1; Luc, viii, 4.
  21. 9. Dans cette expression, on rapporte d’ordinaire ἀκούειν à ce qui précède : mot à mot : celui qui a des oreilles pour entendre, c’est-à-dire, aptes à entendre. Mais cette tournure est sans analogie en grec. Il est plus conforme au génie de la langue hébraïque de rapporter ἀκούειν au mot suivant : ἀκούειν à ἀκουέτω, l’infinitif absolu suivi du même verbe à un temps défini, hébraïsme qui marque l’insistance : qu’il entende avec soin. Au lieu de : Qui habet aures audiendi, audiat, le latin aurait plus exactement rendu le sens en mettant : Qui habet aures audiendo audiat.
  22. 11. Le mystère, la doctrine relative au royaume de Dieu, cachée sous ces paraboles.
  23. 12. Citation libre d’Isaïe (vi, 9 sv.) Afin que : l’aveuglement des Juifs semble attribué à une intention de la part de Dieu : mais cette intention divine n’est que la conséquence de la volonté perverse de l’homme qui repousse la lumière. Voy. Matth. xiii, 31, où nous lisons parce que.
  24. 21. Il s’agit ici des lits ou divans sur lesquels les anciens s’étendaient pour prendre leurs repas. Sens des vers. 21-23 : Ma doctrine ne doit pas rester secrète, mais être prêchée partout.
  25. 24. Matth. vii, 2 ; Luc, vi, 38.
  26. 25. Matth. xiii, 12 et Luc, viii, 18.
  27. 33. Il les enseignait ainsi : voyant la jalousie des Pharisiens et les mauvaises dispositions d’une partie du peuple, N.-S. commença à proposer sa doctrine en paraboles. Aux disciples surpris de ce changement de méthode, il en donne le motif Matth. xiii, 10 sv.). — Selon qu’ils étaient capables : les paraboles voilaient la doctrine pour les esprits mal intentionnés et superficiels ; mais les âmes de bonne volonté y trouvaient une invitation à réfléchir et à venir parmi les disciples entendre les explications du Maître.
  28. 36. Tel qu’il était, sans aucun préparatif pour la traversée.
  29. 40. Ou selon une autre variante : Comment n’avez-vous pas la foi ?
  30. V. 1. Matth. viii, 28 ; Luc, viii, 26.
  31. 15. Celui qui avait eu, etc. Ces mots manquent dans la Vulg. et plusieurs manuscrits grecs.
  32. 19. En Galilée, Jésus ne veut pas qu’on publie ses miracles, de peur d’exciter parmi ces populations ardentes un enthousiasme messianique qui eût dégénéré en violence et en révolte ; en Pérée, parmi des populations semi-païennes, il n’a rien à craindre de semblable, et il commande de les publier.
  33. 21. Matth. ix, 18 ; Luc, viii, 40.
  34. 36. Entendant : plusieurs manuscrits grec portent παρακούσας, ne faisant pas attention à cette parole.
  35. VI, 1. Matth. xiii, 53.
  36. 6. Matth. x, 5 ; Luc, ix, 1.
  37. 13. Investis du pouvoir surnaturel de guérir, les Apôtres exercent ce pouvoir en faisant sur les malades une onction d’huile, qui devient ainsi, non la cause réelle et efficiente, mais la cause occasionnelle et symbolique du soulagement miraculeux. Cette onction d’huile peut être aussi regardée comme une figure de l’extrême-onction.
  38. 14. Le roi Hérode, le tétrarque Hérode Antipas, roi dans le sens large et populaire de ce mot. Matth. xiv, 1 ; Luc, ix, 7.
  39. 30. Matth. xiv, 13 ; Luc, ix, 10 ; Jean, vi, 1.
  40. 32. Dans un lieu solitaire, du territoire de Bethsaïde-Julias (Luc, ix, 10).
  41. 34. Débarqua, litt. sortit de la barque, ou, selon quelques uns : de sa retraite.
  42. 45. Matth. xiv, 22 ; Jean, vi, 14.
  43. 48. La quatrième veille commençait vers 3 ou 4 h. du matin.
  44. 52. Matth. xiv, 33 ; Cf. Marc, viii, 21.
  45. VII, 1. Matth. xv, 1.
  46. 3. Soigneusement πυγμῇ. litt. à poing fermé, ou jusqu’au coude. La Vulgate a lu πυγνα, souvent.
  47. 4. Lits, voir iv, 21.
  48. 6. Is. xxix, 13.
  49. 8. Purifiant les vases, etc. : ce membre de phrase manque dans plusieurs manuscrits.
  50. 10. Exod. xx, 12.
  51. 11. Voy. Matth. xv, 5. La phrase est suspendue ici comme là ; il faut suppléer : cet homme est quitte envers ses parents, et ainsi (v. 12) vous le dispensez de toute autre obligation.
  52. 17. Parabole : la sentence énigmatique du v. 15.
  53. 24. Matth. xv, 21. Plusieurs mss. omettent : et de Sidon ; Cf. vers. 31.
  54. 32. Matth. xv, 29. Le grec μογιλάλον, litt. un sourd qui parlait difficilement. Mis ici pour muet (cf. ἀλάλους, vers. 37 et le même mot usité dans les Septante, Is. xxxv, 6, pour l’hébreu ’illem, muet). On veut sans doute faire remarquer par là qu’il n’était pas sourd-muet de naissance.
  55. VIII. 10. Cette localité ne figure ni dans l’Ancien Testament ni dans Josèphe. En S. Matthieu on lit Magadan (xv, 39). C’est sans doute Ed-Delhanuyéh et la localité voisine Mâ’ad, transcrite Μαγαδάν en grec. Vigouroux. Dict, de la Bible. Ce pays doit être la partie septentrionale de la vallée du Jourdain, au delà de ce fleuve.
  56. 12. La Vulgate a traduit mot à mot la tournure hébraïque : amen dico vobis, si dabitur etc. La conjonction si au lieu de non, équivaut à une négation plus énergique. S’il est accordé un signe à cette génération, s. ent. que Dieu fasse, etc. Cf. Ps. xcv, 11.
  57. 14-15. Matth. xvi, 5.
  58. 24. Plusieurs manuscrits grecs Je vois les hommes, car je les vois marcher, semblables à des arbres.
  59. 25. Vulgate, il commença à voir. — Distinctement et de loin τηλαυγῶς.
  60. 26. Sans entrer : Vulg. et si tu entres… Comp. Matth. vii, 4.
  61. 27. Matth. xvi, 13 et Luc, ix, 18.
  62. 28. Jean Baptiste : Comp. vi, 14. — Un des Prophètes : Vulgate et plusieurs manuscrits grecs : comme l’un des prophètes.
  63. 39. Matth. xvi, 28. — Dans le grec ce verset ouvre le chapitre ix.
  64. IX. 1. Matth. xvii, 1 ; Luc, ix, 28. — II Petr. i, 16 sv.
  65. 9. Ils obéirent et gardèrent pour eux la chose, litt. la parole, ce qui s’était fait et dit sur la montagne ; mais ils ne comprenaient pas ce que pouvait signifier, ressusciter des morts, pour le Messie qui, dans leur pensée ne devait pas mourir.
  66. 13. Étant retourné : le lendemain de la transfiguration (Luc. ix, 37).
  67. 15. Avec eux, les disciples. Vulgate, entre vous.
  68. 18. Jésus reproche au peuple son manque de foi, qui avait mis obstacle au miracle.
  69. 29. Matth. xvii, 21 ; Luc, ix, 44.
  70. 35. Il leur dit : suppléez ici les versets 3 et 4 de Matth. xviii.
  71. 39. Contre nous. La Vulgate et plusieurs manuscrits grecs : contre vous.
  72. 48. Passage particulièrement difficile qui a donné lieu à de nombreuses interprétations. La plus suivie est la suivante. D’après Lév. ii, 13 (comp. Ezéch. xliii, 24), toute offrande faite à Dieu devait être assaisonnée de sel, en signe de l’incorruptibilité, c’est-à-dire de la perpétuité de l’alliance de Dieu avec Israël. Sens : Tout homme condamné à la géhenne sera salé par le feu ; le feu de l’enfer sera pour lui comme un sel qui, le préservant de la corruption, le dévorera sans le consumer. Et toute offrande, dans le sens figuré (Rom. xii, 1), tout chrétien qui aura pratiqué la mortification et le renoncement, sera salé avec du sel, sera également incorruptible, mais dans la gloire, dans l’éternelle béatitude. (Schegg, Patrizi.).
  73. X, 1. Matth. xix, 1 ; Luc, ix, 51. Au delà du Jourdain : commencement du dernier voyage de Jésus à Jérusalem par la Pérée. Marc, x, 2-12. cf. Matth. xix, 3-17; Luc, xvi, 17-18.
  74. 21. Quelques manuscrits grecs ajoutent : en prenant la croix, d’après viii, 34.
  75. 32. Matth. xx, 17 ; Luc, xviii, 31. Ils s’étonnaient de voir leur Maître aller avec tant d’empressement au devant de ses ennemis, puissants surtout à Jérusalem.
  76. 35. Ce fut leur mère Salomé qui fit cette demande à Jésus. Matth. xx, 29.
  77. 38. Calice et baptême sont des expressions métaphoriques, qui désignent la souffrance et la mort de Jésus.
  78. 46. Matth. xx, 29 ; Luc, xviii, 35.
  79. 51. Rabboni, c’est-à-dire mon Maître. La Vulg. ainsi que le texte grec ont conservé ce terme araméen.
  80. XI, 1. Matth. xxi, 1 Luc, xix, 29; Jean, xii, 12.
  81. 13. Ce figuier, par la beauté de son précoce feuillage, faisait espérer qu’on trouverait dans ses rameaux quelque fruit rafraîchissant. N’en ayant aperçu aucun, Notre-Seigneur fit de cet arbre à l’aspect trompeur une figure de Jérusalem et du peuple juif ; dont la justice légale n’était qu’une justice apparente, stérile en fruits de vertu et de sainteté. (S. Jérôme.)
  82. 17. Is. lvi, 7 ; Jér. vii, 11.
  83. 27. Matth. xxi, 23; Luc, xx, 1.
  84. XII, 1. Matth. xxi, 33 ; Luc, xx, 9.
  85. 13. Matth. xxii, 15; Luc, xx, 20.
  86. 14. Vulgate : Est-il permis de payer le cens à César, ou devons-nous ne le point payer.
  87. 15. Un denier d’argent ; c’était la monnaie du cens (Matth. xxii, 19), c’est à-dire la monnaie en laquelle tout juif devait chaque année payer aux Romains l’impôt personnel.
  88. 18. Matth. xxii, 23; Luc, xx, 27.
  89. 26. Au passage du Buisson : à l’endroit des Livres saints où se trouve le récit du buisson ardent (Exod. iii, 4).
  90. 28. Matth. xxii, 34.
  91. 35-37. Matth. xxii, 41 ; Luc xx, 41.
  92. 38. Matth. xxiii, 1 ; Luc, xx, 45.
  93. 41. Luc, xxi, 1.
  94. XIII, 1-31. Matth. xxiv, 1-35; Luc, xxi, 5-33.
  95. 5. ἁποκριθεἰς, répondant, est omis dans le Vaticanus, le Sinaïticus, quelques mss. latins, etc.
  96. XIV, 1. Matth. xxvi, 1 ; Luc, xxii, 1.
  97. 3. À Béthanie, le samedi avant les Rameaux. Voy Matth. xxvi, 6 sv. Nard pur, litt, authentique, digne de foi : πιστικῆς. La Vulgate porte spicati, du nard d’épi, plus précieux que celui tiré des feuilles. Les tiges du nard, au-dessus de la racine, affectent la forme d’un épi, d’où s’échappent les feuilles et la fleur.
  98. 12. Matth. xxvi, 17 ; Luc xxii, 7. La Pâque l’agneau pascal.
  99. 14. La salle : littér. l’hôtellerie, la pièce destinée aux hôtes. Vu l’affluence des étrangers à Jérusalem, pour la Pâque, presque toutes les maisons devaient y être disposées pour recevoir des hôtes. Dans la Vulgate, le mot κατάλυμά est ici traduit par refectio, salle à manger ; en S. Luc, par diversorium, hôtellerie. Quelques manuscrits grecs avec la Vulg., ajoutent le pronom possessif : où est ma salle ?
  100. 32. Matth. xxvi, 36 ; Luc, xxii, 40.
  101. 36. Abba, nom araméen qui signifie père. Ce mot, employé par N.-S., paraît être resté cher à la dévotion des premiers chrétiens comp. Rom. viii, 16 ; Gal. iv, 5.
  102. 45. Maître, litt. mon Maître, Rabbi.
  103. 61. Celui qui est béni (Vulg., du Dieu béni).
  104. 65. Et les valets, les agents. D’après une autre leçon et les agents le reçurent (des mains des prêtres) en le souffletant, littér. avec des soufflets.
  105. 70. Galiléen : plusieurs manuscrits grecs et syriaques ajoutent : et ton langage est semblable.
  106. 72. Il se mit à pleurer, en gr. ἐπιβαλὼν ἔκλαιεν ; ce que plusieurs traduisent : à ce souvenir (litt, ayant fait attention) il pleura. Mais le sens de commencer, suivi par la Vulgate et le Syriaque, paraît convenir également à l’expression grecque, avec une nuance de soudaineté et d’impétuosité.
  107. XV, 1. Matth. xxvii, 1 ; Luc, xxii, 66 ; Jean, xviii, 28.
  108. 21. Matth. xxvi, 32 ; Luc. xxiii, 26. Ce Rufus et son frère étaient vraisemblablement des chrétiens résidant à Rome au temps où S. Marc y rédigeait son Évangile (Rom. xvi, 13).
  109. 28. Is. liii, 12. Ce verset manque dans plusieurs manuscrits grecs.
  110. 32. Ceux même : pluriel de catégorie, qui se comprendrait encore en supposant qu’un seul des larrons ait insulté le Sauveur. Voyez Matth. xxvii, 44.
  111. 39. Quelques manuscrits : voyant qu’il avait expiré ainsi, considérant toutes les circonstances de la mort de Jésus.
  112. 42. Matth. xxvii, 57 ; Luc, xxiii, 50 ; Jean, xix, 38.
  113. XVI, 1. Matth. xxviii, 1 ; Luc, xxiv, 1 ; Jean, xx, i. — Embaumer : litt. oindre.
  114. 7. Matth. xxvi, 32 et xxviii, 7, 10 ; Marc, xiv, 28.
  115. 9-20. Cette finale manque dans un grand nombre de manuscrits. — À Marie Madeleine ; voy. Jean, xx, 14 sv.
  116. 11. Luc. xxiv, 10-11.
  117. 12. À la campagne, au bourg d’Emmaüs, Luc, xxiv, 13-22.
  118. 14. Plus tard, le soir même du dimanche de la résurrection. La Vulgate, traduisant Ὕστερον par novissime, en dernier lieu, semble regarder cette apparition comme la dernière de toutes, au jour de l’Ascension. Mais la comparaison de notre texte avec ceux de S. Luc (xxiv, 36 sv.) et de S. Jean (xx, 19 sv.) nous incline à croire que S. Marc résume ici les mêmes apparitions faites le jour de la résurrection et le dimanche suivant, aux Onze seulement, pendant qu’ils étaient à table dans le Cénacle, où Jésus prit même de la nourriture avec eux (Luc, xxiv, 42). — Leur reprocha leur incrédulité (comp. Luc, xxiv, 38 ; Jean, xx, 2 ; sv.).
  119. 15. Puis il leur dit… Le soir même de sa résurrection, Jésus parla aux Apôtres de leur grande mission (Jean, xx, 21 sv.); cependant nous pouvons voir ici, comme en S. Luc, xxiv, 46 sv., un abrégé des instructions que Jésus-Christ donna à ses Apôtres, pendant les 40 jours qui précédèrent son Ascension, et spécialement dans la célèbre apparition que rapporte S Matthieu, xxviii, 17 sv.
  120. 19. Luc, xxiv, 50.