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LA PLANÈTE MARS.

joint un cours d’eau non moins léger[1], tracé de l’Est à l’Ouest au-dessous du Lac circulaire ou mer Terby.

Mer Terby = Lac du Soleil.
Terres de Kepler et de Copernic = Thaumasia.

Nous arrivons à ce lac circulaire, que l’on a aussi comparé à un œil dont il formerait l’iris. Il est bien rond, écrit M. Schiaparelli en 1877, peut-être même un peu allongé dans le sens vertical. Le 30 septembre, le diamètre apparent de la planète étant de 21″,79, celui du lac était de 2″, soit 10°,5. Très foncé, surtout au centre. La teinte diminue de la région centrale vers les bords, mais non graduellement, par échelons. C’est l’une des plus curieuses configurations géographiques de toute la planète. Un petit canal le rattache, vers la droite, au lac du Phénix. Un autre tracé, moins foncé, mais plus large, monte au Sud. Il a été impossible de voir là autre chose.

(Cette région est le siège de variations considérables. Voir ce que nous avons dit plus haut, p. 243. Nous y reviendrons plus loin. Les tracés de M. Schiaparelli, intitulés : Nectaris fons, Juventæ fons, Aurea Cherso, Agathodæmon, Eosphoros, Chrysorrhoas, Lacus Phenicis, ne paraissent pas stables.)

Terre de Jacob = Terre de Noé et Argyre.

C’est une île qui paraît claire dans sa partie droite, et sombre dans sa partie gauche, comme si celle-ci restait constamment submergée sous une légère couche d’eau. Pourtant elle paraît quelquefois entièrement claire, comme le montre le dessin du 20 octobre 1877 (p. 295). Mais, en général, elle offre l’aspect représenté sur notre carte. L’observateur pense que, dans la région blanche, il y a souvent de la neige ou des nuages. Le dessin de Dawes, du 21 janvier 1865 (voy. p. 187), représente cette île blanche, que l’on a appelée aussi « île neigeuse de Dawes. »

Île Phillips = Terre de Deucalion.

Nous en avons déjà parlé tout à l’heure. Elle offre l’aspect d’une péninsule submergée. « La terra di Deucalione, e tutti le altre simili, écrit l’auteur. siano continenti sottimarini, » selon toute apparence. Nous avons vu, dans presque tous les dessins anciens, cette presqu’île aussi blanche que le continent auquel elle aboutit et le détroit d’Herschel, terminé par la baie du Méridien, se détacher nettement en noir sur ce fond clair. Sur la carte de Proctor (p. 205), faite d’après les dessins de Dawes, la baie du Méridien

  1. Et non moins variable, probablement.