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H.-A. PROCTOR. — ARÉOGRAPHIE.

mement incertain, et Mars est la seule planète dont on connaisse assez sûrement les configurations géographiques pour en dresser la carte. Il a semblé qu’en donnant des noms aux continents et aux mers de cette planète pour les distinguer, les reconnaître, les limiter et en étudier les formes exactes, on devait choisir de préférence ceux des astronomes célèbres et ceux des savants qui se sont le plus occupés de l’étude de la planète, sans distinction de nationalités terrestres, naturellement.

On a reproché à Proctor d’avoir fait la part un peu trop large aux astronomes

Fig. 127. — Carte de la planète Mars, par R.-A. Proctor, en 1867.
de son pays, et d’avoir répété les mêmes noms. Le premier reproche serait excusable. Mais ce qui n’est pas sans inconvénient pour la clarté, c’est-à-dire pour le but même de la nomenclature, c’est que certains noms y sont répétés plusieurs fois, ce qui peut amener des confusions que l’adoption d’une nomenclature a précisément pour but d’éviter. Ainsi, le nom de Dawes n’y est pas inscrit moins de six fois (Dawes Océan, Dawes Continent, Dawes Sea, Dawes Strait, Dawes Isle, Dawes Bay) ; Beer deux fois (Beer Sea et Beer Bay) ; Lockyer deux fois (Lockyer Land et Lockyer Sea) ; Phillips deux fois (Phillips Sea et Phillips Island), etc ; doubles emplois qui auraient pu être occupés par des noms d’une valeur non moindre, tels que ceux de Galilée, Halley, Lalande, Lambert, Leverrier, ou d’observateurs de Mars, tels que Galle, Schmidt, Lassell, Knott, Green, Franzenau, Vogel, etc. Ces défectuosités dans la nomenclature expliquent que plusieurs astronomes aient été portés à la modifier.

Mais c’est là une considération insignifiante au point de vue de la géo-