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générales ; & il y en a même qui leur paroissent contraires, puisque souvent on entend les cloches lorsque le vent en pousse le son aux oreilles, & qu’on cesse de les entendre quand le vent y est contraire.

Cette méthode suppose enfin que la force de la poudre est uniforme, & que la même quantité porte toujours le même boulet à la même hauteur ; or il n’y a aucun cannonier qui ne sache le contraire. Nous ne disons rien des nuits couvertes & obscures où on ne peut point voir de lunes, ni des nuits orageuses ou on ne peut point entendre le son, même à de très-petites distances.

C’est pourquoi les marins sont réduits à des méthodes fort imparfaites pour trouver la longitude : voici une idée générale de la principale de ces méthodes. Ils estiment le chemin que le vaisseau a fait depuis l’endroit d’où ils veulent compter la longitude, ce qui ne se peut faire que par de instrumens jusqu’ici fort peu exacts. Ils observent la latitude du lieu où le vaisseau est arrivé, & la comparent à la latitude de l’autre lieu pour savoir combien ils ont changé en latitude ; & connoissant à-peu-près le rhumb de vent sous lequel ils ont couru pendant ce tems, ils déterminent par la combinaison de ces différens élémens la différence des longitudes.

On voit assez combien d’élémens suspects entrent dans cette détermination, & combien la recherche des longitudes à cet égard est encore loin de la perfection qu’on y desire.

On peut encore se servir de la déclinaison de la boussole pour déterminer la longitude en mer. Voyez sur cela le Traité de navigation de M. Bouguer, pag. 313, ainsi que les méthodes les plus usitées par les marins pour trouver la longitude. (O)

LONGITUDINAL, en Anatomie, se dit des parties étendues, ou situées en long.

Les membranes qui composent les vaisseaux, sont tissues de deux sortes de fibres, les unes longitudinales, & les autres circulaires, qui coupent les fibres longitudinales à angles droits. Voyez Membrane.

Les fibres longitudinales sont tendineuses & élastiques. Les circulaires sont musculeuses & motrices, comme les sphincters. Voyez Fibre.

Le sinus longitudinal supérieur ou grand sinus de la dure mere s’étend depuis la connexion de la crête éthmoïdale avec l’os frontal, le long du bord supérieur de la faulx jusqu’au milieu du bord postérieur de la tente ou cloison transversale où il se bifurque dans les deux sinus latéraux. Voyez Dure-mere, &c.

LONGONÉ, (Géog.) Voyez Porto-Longoné.

LONGPAN, s. m. (terme d’Arch.) c’est le plus long côté d’un comble, qui a environ le double de sa largeur ou plus.

LONGUE, adj. f. en terme de Grammaire. On appelle longue une syllabe relativement à une autre que l’on appelle brève, & dont la durée est de moitié plus courte, voyez Breve. La longueur & la brièveté n’appartiennent jamais qu’au son qui est l’ame de la syllabe ; les articulations sont essentiellement instantanées & indivisibles.

LONGUE est, dans nos anciennes Musiques, une note quarrée avec une queue à droite, ainsi . Elle vaut ordinairement quatre mesures à deux tems, c’est-à dire deux brèves : quelquefois aussi elle en vaut trois, selon le mode. Voyez Mode.

Aujourd’hui on appelle longue, 1°. toute note qui commence le tems, & sur-tout le tems fort, quand il est partagé en plusieurs notes égales ; 2°. toute note qui vaut deux tems ou plus, de quelque mesure que ce soit ; 3°. toute note pointée, 4°. & toute note syncopée. Voyez Mesure, Point, Syncope, Tems, Valeur des Notes.

Longues Pieces (Fondeur de caracteres d’Imprimerie.) Longues pieces du moule, ainsi appellées parce qu’elles sont les plus longues de toutes. C’est sur un bout des longues pieces que le blanc est retenu par une vis & la potence. De l’autre côté est la fourchette ou entaille, dans laquelle se place & coule la tête de la potence de l’autre piece, lorsque le moule est fermé. Voyez Moule, Planche, figures.

Longues, terme de Fondeur de caracteres d’Imprimerie. On entend par longues les lettres qui occupent les deux tiers du corps par en-haut, comme les d, D, b, B, &c. p, q, g, y, par en-bas, & dont on ne coupe que d’un côté l’extrémité du corps du côté de l’œil. On appelle ces lettres longues relativement aux courtes que l’on coupe des deux côtés, comme les m, o, e, &c. & aux pleines qui occupent tout le corps, & qu’on ne coupe point, comme Q. ſ. ffi. &c. Voyez Couper.

LONGUET, s. m. (Lutherie.) sorte de marteau dont les facteurs de clavessins se servent pour enfoncer les pointes auxquelles les cordes sont attachées. Ce marteau est ainsi nommé à cause de la longueur de son fer, qui est telle que la tête puisse atteindre les pointes sans que le manche du marteau touche au bord du clavecin. Voyez la figure de cet outil Planches de Lutherie.

LONGUEUR, s. f. (Gramm.) la plus grande dimension d’un corps, mesuré par une ligne droite.

Longueur de l’étrave à l’étambord, (Marine.) c’est la longueur en ligne droite qu’il peut y avoir de l’un à l’autre.

Longueur de la quille portant sur terre, c’est toute la longueur de la quille droite, & celle qui porte sur les tins.

Longueur d’un cable ; c’est une mesure de 120 brasses de long, qui est celle de la plus grande longueur des cables.

Longueur, (Maréch.) Passéger un cheval de sa longueur, en termes de manege, c’est le faire aller en rond, de deux pistes, soit au pas, soit au trot, sur un terrein si étroit, que ses hanches étant au centre de la volte, sa longueur soit à-peu-près le demi-diametre de la volte, & qu’il manie toujours entre deux talons, sans que la croupe échappe, & sans qu’il marche plus vîte, ou plus lentement à la fin qu’au commencement. Voyez Piste, Volte, &c.

Longueur, (Rubanier.) s’entend des soies de la chaîne, depuis les ensuples de derriere, jusqu’aux lisses ou lissettes ; ainsi l’ouvrier dit, j’ai fait ma longueur ; j’ai nettoyé ma longueur, c’est-à-dire, j’ai épluché toutes les bourres & nœuds de ma longueur.

LONGUNTICA, (Géog. anc.) ville maritime d’Espagne. Il paroît d’un passage de Tite-Live, liv. XXII. c. xx. que Loguntica n’étoit pas loin de Carthagène ; quelques-uns conjecturent que c’est aujourd’hui Guardamar, place sur la côte du royaume de Valence.

LONGWY ou LONWIC, (Géog.) en latin moderne Longus-Wicus ; petite ville de France, sur les frontieres du duché de Luxembourg, avec un château. Elle est divisée en ville vieille & en ville neuve ; cette derniere fut bâtie par Louis XIV. après la paix de Nimégue, & fortifiée à la maniere du maréchal de Vauban. Elle est sur une hauteur, à 6 lieues S. O. de Thionville, 67 N. E. de Paris. Long. 23. 26 25. lat. 49. 31. 35. (D. J.)

LONKITE, s. f. lonchilis, (Hist. nat.) genre de plante, dont les feuilles ne different de celles de la fougere, qu’en ce qu’elles ont une oreillette à la base de leurs découpures. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

LONS-LE-SAUNIER, (Géog.) en latin Ledo, plus communément Ledo-Salinarius, & quelquefois