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logarithmes transportés des tables sur une regle, pour produire à peu près, par le moyen d’un compas qu’on applique à la regle, les mêmes opérations que produisent les logarithmes eux-mêmes, par le moyen de l’arithmétique additive ou soustractive.

Chambers s’étend beaucoup sur les usages de cette ligne. Mais comme ces usages sont peu commodes & assez fautifs dans la pratique, nous n’en dirons rien de plus ici, & nous nous contenterons de renvoyer au mot Compas de proportion, où l’on trouvera des méthodes pour faire d’une maniere simple & abrégée, à peu près les mêmes opérations qui se pratiquent par le moyen de la ligne de Gunter. Voyez aussi Logarithme. Cette ligne, ou échelle de Gunter, appellée ainsi par Chambers, est vraissemblablement la même qu’on appelle autrement échelle angloise, ou échelle des logarithmes ; on en peut voir la description & les usages dans le Traité de navigation de M. Bouguer, p. 410-419. (O)

Ligne de la plus vîte descente. Voyez Brachystochrone & Cycloïde.

Ligne de la section, dans la Perspective, est la ligne d’intersection du plan à projetter avec le plan du tableau.

Ligne de la plus grande ou de la plus petite longitude d’une planete, dans l’ancienne Astronomie, est cette portion de la ligne des absides, qui s’étend depuis le centre du monde jusqu’à l’apogée ou périgée de la planete.

Ligne de la moyenne longitude, est celle qui traverse le centre du monde, faisant des angles droits avec la ligne des absides, & qui y forme un nouveau diametre de l’excentrique ou déférent. Ses points extrèmes sont appellés longitude moyenne.

Ligne de l’anomalie d’une planete, (Astrom.) dans le système de Ptolémée, est une ligne droite tirée du centre de l’excentrique au centre de la planete. Cette dénomination n’a plus lieu, ainsi que les deux précédentes, dans la nouvelle Astronomie.

Ligne du vrai lieu ou du lieu apparent d’une planete, (Astron.) est une ligne droite tirée du centre de la terre ou de l’œil de l’observateur par la planete, & continuée jusqu’aux étoiles fixes. En effet, la ligne du vrai lieu & la ligne du lieu apparent sont différentes, & elles forment entr’elles un angle qu’on appelle parallaxe. Voyez Lieu & Parallaxe. La lune est de toutes les planetes celle dont la ligne du vrai lieu differe le plus de la ligne de son lieu apparent. La ligne du vrai lieu des étoiles fixes est sensiblement la même que celle de leur lieu apparent, & les lignes du vrai lieu & du lieu apparent d’une planete sont d’autant plus proches de se confondre que la planete est plus éloignée de la terre. Voyez Parallaxe.

Ligne de l’apogée d’une planete, dans l’ancienne Astronomie, est une ligne droite tirée du centre du monde par le point de l’apogée jusqu’au zodiaque du premier mobile. Dans la nouvelle Astronomie il n’y a proprement de ligne d’apogée que pour la lune qui tourne autour de la terre, & cette ligne est celle qui passe par le point de l’apogée de la lune & par le centre de la terre.

Ligne du mouvement moyen du soleil, (dans l’ancienne Astronomie) est une ligne droite tirée du centre du monde jusqu’au zodiaque du premier mobile, & parallele à une ligne droite tirée du centre de l’excentrique au centre du soleil. Cette derniere ligne s’appelle aussi

Ligne du mouvement moyen du soleil dans l’excentrique, pour la distinguer de la ligne de son mouvement moyen dans le zodiaque du premier mobile. Ces dénominations ne sont plus en usage dans l’Astronomie moderne.

Ligne du mouvement vrai du soleil, dans l’ancienne

Astronomie, est une ligne tirée du centre du soleil par le centre du monde ou de la terre, & continuée jusqu’au zodiaque du premier mobile.

Dans la nouvelle Astronomie, c’est une ligne tirée par les centres de la terre & du soleil, le soleil étant regardé comme le centre du monde.

Ligne synodique, (Astronomie.) dans certaines théories de la lune, est le nom qu’on donne à une ligne droite qu’on suppose tirée par les centres de la terre & du soleil. On a apparemment appellé ainsi cette ligne, parce que le mois synodique lunaire commence ou est à son milieu, lorsque la lune se trouve dans cette ligne, prolongée ou non ; voyez Mois synodique. Cette ligne étant continuée au-travers des orbites, est appellée ligne des vraies syzygies. Mais la ligne droite qu’on imagine passer par le centre de la terre & le lieu moyen du soleil aux syzygies, est appellée ligne des moyennes syzygies. Voyez Syzygies.

Ligne hélisphérique, en termes de Marine, signifie la ligne du rhumb de vent. Voyez Rhumb.

On l’appelle ainsi, parce qu’elle tourne autour du pole en forme d’hélice ou de spirale, & qu’elle s’en approche de plus en plus sans jamais y arriver. On l’appelle aussi plus ordinairement loxodromie. Voyez Loxodromie.

Ligne d’eau, (Hydraul.) c’est la cent quarante-quatrieme partie d’un pouce circulaire, parce qu’il ne s’agit pas dans la mesure des eaux de pouce quarré, elle se fait au pouce circulaire qui a plus de relation avec les tuyaux circulaires par où passent les eaux des fontaines.

Pour savoir ce que fournit une ligne d’eau en un certain tems. Voyez Ecoulement. (K)

Ligne, (Hydraul.) la ligne courante est ordinairement divisée en 12 points, quoique quelques-uns ne la divisent qu’en 10 points ou parties.

On distingue la ligne en ligne droite, en circulaire, en curviligne ou courbe.

La droite est la plus courte de toutes ; la circulaire est celle qui borde un bassin ou toute figure ronde.

La courbe est une portion de cercle.

On dit une ligne quarrée, une ligne cube, en énonçant la valeur du pouce quarré qui contient 144 lignes quarrées, & du pouce cube qui contient 728 lignes cubes.

On dit encore, en parlant de nivellement, une ligne de niveau, de pente, de mire.

Une ligne véritablement de niveau, parcourant le globe de la terre, est réputée courbe, à cause que tous les points de son étendue sont également éloignés du centre de la terre.

Une ligne de pente suit le penchant naturel du terrein.

Une ligne de mire est celle qui dirige le rayon visuel pour faire poser des jalons à la hauteur requise de la liqueur colorée des fioles de l’instrument. (K)

Lignes paralleles, ou Places d’armes, (Art milit.) sont dans la guerre des sieges, des parties de tranchées qui entourent tout le front de l’attaque, & qui servent à contenir des soldats, pour soutenir & protéger l’avancement des approches.

La premiere fois que ces sortes de lignes ou places d’armes ont été pratiquées, fut au siege de Mastrick, fait en 1673, par le roi en personne. Elles sont de l’invention du maréchal de Vauban, qui s’en servit dans ce siege avec tant d’avantage, que cette importante place fut prise en treize jours de tranchée ouverte.

Depuis ce tems, elles ont toujours été employées dans les différens sieges que les François ont faits, mais avec plus ou moins d’exactitude. Le siege d’Ath