pas égaux, & la comparaison exacte de quelques-uns de ces degrés peut servir à déterminer la figure de la terre. Voyez Degré & Figure de la Terre.
Il s’agit maintenant de savoir comment on détermine la latitude, ou, ce qui revient au même, la hauteur ou l’élévation du pole.
Cette connoissance est de la plus grande conséquence en Géographie, en Navigation & en Astronomie ; voici les moyens de la déterminer tant sur terre que sur mer.
Comme le pole est un point mathématique, & qui ne peut être observé par les sens, sa hauteur ne sauroit non plus être déterminée de la même maniere que celle du soleil & des étoiles, & c’est pourquoi on a imaginé un autre moyen pour en venir à bout.
On commence par tirer une méridienne. Voyez au mot Méridienne, la méthode qu’il faut suivre pour cela.
On place un quart de cercle sur cette ligne, de façon que son plan soit exactement dans celui du méridien : on prend alors quelque étoile voisine du pole, & qui ne se couche point, par exemple, l’étoile polaire, & on en observe la plus grande & la plus petite hauteur. Voyez Quart de cercle.
Supposons, par exemple, que la plus grande hauteur fût désignée par SO, & que la plus petite fût sO ; la moitié PS ou Ps de la différence de ces deux arcs étant ôtée de la plus grande hauteur SO, ou ajoutée à la plus petite sO, donneroit PO la hauteur du pole sur l’horison, qui est, comme on l’a dit, égale à la latitude du lieu. On peut aussi trouver la latitude en prenant avec un quart de cercle, ou un astrolabe, ou une arbalestrille, &c. voyez ces mots, la hauteur méridienne du soleil ou d’une étoile. En voici la méthode.
Il faut d’abord observer la distance méridienne du soleil au zénith, laquelle est toujours le complément de la hauteur méridienne du soleil : & cela fait, il pourra arriver deux cas, ou bien que le soleil & le zénith du lieu se trouvent placés de différens côtés de l’équateur ; en ce cas pour avoir la latitude, il faudra toujours soustraire la déclinaison connue du soleil de sa distance au zénith : ou bien le soleil & le zénith se trouveront placés du même côté de l’équateur, & alors il pourroit arriver encore que la déclinaison du soleil doive être ou plus grande ou plus petite que la latitude, ce qu’on reconnoîtra en remarquant si le soleil à midi se trouve plus près ou plus loin que le zénith du pole qui est élevé sur l’horison. Si la déclinaison est plus grande, comme il arrive souvent dans la zone-torride, alors il faudra pour avoir la latitude soustraire de la déclinaison du soleil la distance de cet astre au zénith du lieu ; mais si la déclinaison du soleil doit être plus petite que la latitude, (le soleil & le zénith étant toûjours supposés d’un même côté de l’équateur) dans ce dernier cas, pour avoir la latitude, il faudra ajouter la déclinaison du soleil à la distance de cet astre au zénith.
Si le soleil ou l’étoile n’ont point de déclinaison, ou, s’agissant du soleil, si l’observation se fait un jour où cet astre se meuve dans l’équateur, c’est-à-dire le jour de l’équinoxe, alors l’élévation de l’équateur deviendra égale à la hauteur méridienne de l’astre, & par conséquent cette hauteur sera nécessairement le complément de la latitude.
Cette derniere méthode est plus propre aux usages de la navigation, parce qu’elle est plus praticable en mer ; mais la premiere est préférable sur terre.
La connoissance de la latitude donne le moyen de monter le globe horisontalement pour un lieu, c’est-à-dire de terminer l’horison de ce lieu, pour répon-
sur le lever ou le coucher du soleil dans cet horison un tel jour de l’année ; sur la durée des jours, des nuits, des crépuscules. On demande, par exemple, quelle heure il est à Tornéo de Laponie, lorsqu’il est midi à Paris le 10 Mai. Après avoir attaché sur le méridien le petit cercle horaire avec son aiguille, j’amene Tornéo sous le méridien, le trouvant à d. de latitude, je donne au pole autant d’élévation : je cherche dans le calendrier de l’horison le 10 Mai, & j’apperçois qu’il répond au 19 degré du lion. J’amene sous le méridien ce point du ciel, que je remarque avec soin, & sous lequel est actuellement le soleil. Si après avoir appliqué l’aiguille horaire sur midi, c’est-à-dire sur la plus élevée des deux figures marquées XII. Je fais remonter le globe à l’orient ; au moment que le 19 degré de l’écliptique joindra l’horison, l’aiguille horaire montrera deux heures pour le lever du soleil sur cet horison. Le même point conduit de-là au méridien, & du méridien au bord occidental de l’horison, exprimera la trace ou l’arc diurne du soleil sur l’horison de Tornéo : l’aiguille horaire marquera heures au moment que le 19 degré du taureau descendra sous l’horison. J’apprens ainsi sur le champ, que la durée du jour le 10 Mai, est de 19 heures à Tornéo, & la nuit de cinq. La connoissance de la latitude d’un lieu donne encore celle de l’élévation de l’équateur pour l’horison de ce lieu. Le globe monté horisontalement pour Paris, vous avez 49 degrés de distance entre le pole & l’horison, comme vous les avez en latitude entre l’équateur & le zénith ; or du zénith à l’horison, il n’y a que 90 degrés de part & d’autre. Si de ces 90 vous retranchez les 49 de latitude, il reste 41, nombre qui exprime la hauteur de l’équateur sur l’horison de Paris. La hauteur de l’équateur sur l’horison est donc ce qui reste depuis la hauteur du pole jusqu’à 90. Spectacle de la Nature, tome IV. page 400. Voyez Globe.
Latitude, en Astronomie, est la distance d’une étoile ou d’une planete à l’écliptique ; ou c’est un arc d’un grand cercle perpendiculaire à l’écliptique, passant par le centre de l’étoile.
Pour mieux entendre cette notion, il faut imaginer une infinité de grands cercles qui coupent l’écliptique à angles droits, & qui passent par ses poles. Ces cercles s’appellent cercles de latitude, ou cercles secondaires de l’écliptique ; & par leur moyen, on peut rapporter à l’écliptique telle étoile ou tel point du ciel qu’on voudra, c’est-à-dire déterminer le lieu de cette étoile ou de ce point par rapport à l’écliptique ; c’est en quoi la latitude differe de la déclinaison qui est la distance de l’étoile à l’équateur, laquelle se mesure sur un grand cercle qui passe par les poles du monde & par l’étoile, c’est-à-dire qui est perpendiculaire non pas à l’écliptique, mais à l’équateur. Voyez Déclinaison.
Ainsi la latitude géographique est la même chose que la déclinaison astronomique, & elle est fort différente de la latitude astronomique.
La latitude géocentrique d’une planete, Pl. astr. fig. 26. est un angle connu P, T, R, sous lequel la distance de la planete à l’écliptique P, R, est vue de la terre T.
Le soleil n’a donc jamais de latitude, mais les planetes en ont, & c’est pour cela que dans la sphere on donne quelque largeur au zodiaque ; les anciens ne donnoient à cette largeur que six degrés de chaque côté de l’écliptique ou 12 degrés en tout ; mais les modernes l’ont poussée jusques à neuf degrés de chaque côté, ce qui fait dix-huit degrés en total.
La latitude héliocentrique d’une planete est l’angle PSR, sous lequel elle est vue du soleil S, la ligne RS, étant supposée dans le plan de l’éclipti-