Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 7.djvu/631

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GENIOGLOSSE, adj. pris s. en Anatomie, se dit d’une paire de muscles qui prennent leur origine de la partie interne de la symphise du menton, au-dessous des génio-hyoïdiens ; ils s’élargissent ensuite, & vont s’attacher à la base de la langue. Voyez Langue, Menton. (L)

GENIO-HYOIDIEN, adj. en Anatomie, se dit d’un muscle de l’os hyoïde, qui aussi-bien que son pareil est court, épais & charnu ; ils prennent leur origine de la partie interne de la machoire inférieure qu’on appelle menton ; ils sont larges à leur origine ; ils se retrécissent ensuite, & vont s’attacher à la partie supérieure de la base de l’os hyoïde. Voyez Hyoide. (L)

GENIO-PHARYNGIENS, en Anat. se dit d’une paire de muscles du pharynx qui viennent de la symphise du menton, au-dessous des muscles genio-glosses, & qui s’attachent aux parties latérales du pharynx. Voyez Pharynx. (L)

GENIPANIER, s. m. (Hist. nat. bot.) genipa, genre de plante observé par le P. Plumier ; la fleur est monopétale, campaniforme, évasée ; il sort du calice un pistil qui entre dans la partie postérieure de la fleur ; le calice devient un fruit qui a ordinairement la figure d’un œuf, qui est charnu & partagé en deux sortes de loges, & qui renferme des semences plates pour l’ordinaire. Tournef, rei herb. appendix. Voyez Plante. (I)

GENISTELLE, s. f. genistella, (Hist. nat. bot.) genre de plante qui differe du genêt en ce que ses feuilles naissent l’une de l’autre, & sont comme articulées ensemble. Tournef. inst. rei herb. & élémens de Botanique. Voyez Plante. (I)

GENITA-MANA, (Mythol.) déesse qui présidoit aux enfantemens ; les Romains lui sacrifioient un chien, comme les Grecs en sacrifioient un à Hécate. On faisoit à cette déesse une priere conçue en termes fort singuliers : on lui demandoit la faveur que de ce qui naîtroit dans la maison rien ne devint bon. Plutarque dans ses questions romaines, quest. 52, donne deux explications de cette façon de parler énigmatique ; l’une est de ne pas entendre la priere des personnes, mais des chiens. Alors, dit-il, l’on demandoit à la déesse que ces animaux qui naîtroient dans la maison, ne fussent pas doux & pacifiques, mais méchans & féroces ; ou bien, selon Plutarque, en appliquant la priere aux personnes, le mot devenir bon signifioit mourir ; dans ce dernier sens l’on prioit la déesse qu’aucun de ceux qui naitroient dans la maison, ne vînt à mourir dans cette même maison. Cette derniere explication, ajoûte-t-il, ne doit pas paroître étrange à ceux qui savent que dans un certain traité de paix conclu entre les Arcadiens & les Lacédémoniens, il fut stipulé qu’on ne feroit bon, c’est-à-dire, selon Aristote, qu’on ne tueroit personne d’entre les Tégates pour les secours qu’ils auroient pû prêter aux Lacédémoniens. (D. J.)

GENITAL, adj. dans l’économie animale, c’est ce qui appartient à la génération. Voyez Génération.

Parties génitales dénotent les parties qui servent à la génération dans les deux sexes. Voyez Verge, Testicule, Clitoris, Hymen, &c. & les Planches anatomiques.

GENITES, adj. pl. pris sub. (Théolog.) c’est-à-dire engendrés ; nom qui parmi les Hébreux signifioit ceux qui descendoient d’Abraham sans aucun mélange de sang étranger, c. à d. dont tous les ancêtres paternels & maternels étoient israëlites, & issus en droite ligne d’autres israëlites en remontant ainsi jusqu’à Abraham. Les Grecs distinguoient par le nom des genites, les Juifs nés de parens qui ne s’étoient point alliés avec les Gentils pendant la captivité de Babylone. Chambers. (G)

GÉNITIF, s. m. c’est le second cas dans les lan-

gues qui en ont reçu : son usage universel est de présenter

le nom comme terme d’un rapport quelconque, qui détermine la signification vague d’un nom appellatif auquel il est subordonné.

Ainsi dans lumen solis, le nom solis exprime deux idées ; l’une principale, désignée sur-tout par les premiers élemens du mot, sol, & l’autre accessoire, indiquée par la terminaison is : cette terminaison présente ici le soleil comme le terme auquel on rapporte le nom appellatif lumen (la lumiere), pour en déterminer la signification trop vague par la relation de la lumiere particuliere dont on prétend parler, au corps individuel d’où elle émane ; c’est ici un détermination fondée sur le rapport de l’effet à la cause.

La détermination produite par le génitif peut être fondée sur une infinité de rapports différens. Tantôt c’est le rapport d’une qualité à son sujet, fortitudo regis ; tantôt du sujet à la qualité, puer egregiæ indolis : quelquefois c’est le rapport de la forme à la matiere, vas auri ; d’autre fois de la matiere à la forme, aurum vasis. Ici c’est le rapport de la cause à l’effet, creator mundi ; là de l’effet à la cause, Ciceronis opera. Ailleurs c’est le rapport de la partie au tout, pes montis ; de l’espece à l’individu, oppidum Antiochiæ ; du contenant au contenu, modius frumenti ; de la chose possédée au possesseur, bona civium ; de l’action à l’objet, metus supplicii, &c. Partout le nom qui est au génitif exprime le terme du rapport ; le nom auquel il est associé en exprime l’antécédent ; & la terminaison propre du génitif annonce que ce rapport qu’elle indique est une idée déterminative de la signification du nom antécédent. Voyez Rapport.

Cette diversité des rapports auxquels le génitif peut avoir trait, a fait donner à ce cas différentes dénominations, selon que les uns ont fixé plus que les autres l’attention des Grammairiens. Les uns l’ont appellé possessif, parce qu’il indique souvent le rapport de la chose possédée au possesseur, prædium Terentii ; d’autres l’ont nommé patrius ou paternus, à cause du rapport du pere aux enfans, Cicero pater Tulliæ : d’autres uxorius, à cause du rapport de l’épouse au mari, Hectoris Andromache. Toutes ces dénominations péchent en ce qu’elles portent sur un rapport qui ne tient point directement à la signification du génitif, & qui d’ailleurs est accidentel. L’effet général de ce cas est de servir à déterminer la signification vague d’un nom appellatif par un rapport quelconque dont il exprime le terme ; c’étoit dans cette propriété qu’il en falloit prendre la dénomination, & on l’auroit appellé alors déterminatif avec plus de fondement qu’on n’en a eu à lui donner tout autre nom. Celui de génitif a été le plus unanimement adopté, apparemment parce qu’il exprime l’un des usages les plus fréquens de ce cas ; il naît du nominatif, & il est le générateur de tous les cas obliques & de plusieurs especes de mots : c’est la remarque de Priscien même, lib. V. de casu : Genitivus, dit-il, naturale vinculum generis possidet, nascitur quidem à nominativo, generat autem omnes obliquos sequentes ; & il avoit dit un peu plus haut, Generalis videtur esse hic casus genitivus, ex quo ferè omnes derivationes, & maximè apud Græcos, solent fieri. En effet les services qu’il rend dans le système de la formation s’étendent à toutes les branches de ce système. Voyez Formation.

I. Dans la dérivation grammaticale, le génitif est la racine prochaine des cas obliques ; tous suivent l’analogie de sa terminaison, tous en conservent la figurative. Ainsi homo a d’abord pour génitif hom-inis, où l’on voit o du nominatif changé en in-is ; is est la terminaison propre de ce cas, in en est la figurative : or la figurative in demeure dans tous les