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un œil dans lequel est engagé un manche dont s’arme la main gauche du maréchal qui doit estamper, tandis que de l’autre il est occupé à frapper sur l’estampe avec le févretier. Voyez Forger. (e)

Estampe, en terme d’Orfévre en grosserie, est encore une plaque de fer gravée en creux de quarrés continus, sur laquelle on frappe la feuille d’argent dont on veut couvrir le bâton d’une crosse, &c. On appelle cet outil poinçon à feuilles, plus ordinairement qu’estampe.

Estampe, en terme de Rafineur de sucre, n’est autre chose qu’une poignée de sucre qu’on mastique dans le fond d’une forme à vergeoise. Voyez Vergeoise & Estamper.

Estampé, Broquette estampée, terme de Cloutier ; c’est la plus forte de toutes les broquettes : il y en a de deux sortes ; la premiere, qui pese deux livres le millier ; & l’autre, qui va de deux livres & demie à trois livres le millier. Voyez Broquette.

Ces sortes de broquettes ont la tête hémisphérique : on fait ces têtes avec une estampe qui est au poinçon, qui, au lieu d’être aigu, a une cavité de la forme & grandeur que l’on veut donner aux têtes. Voyez la figure 26. Planche du Cloutier.

ESTAMPER, v. act. Voyez l’article Estampe.

Estamper, terme de Chapelier ; c’est passer sur les bords des chapeaux l’outil qu’on appelle piece, afin d’en ôter les plis, & en faire en même tems sortir tout ce qui pourroit y être resté d’eau. Cette opération se fait sur la fouloire, dans le moment que le chapeau vient d’être dressé & enformé. Voyez Piece & Chapeau. Voyez les Planches du Chapelier.

Estamper, en terme d’Eperonnier ; c’est donner de la profondeur à un morceau de fer plat dont on veut faire un fonceau. On le met sur un cercle aussi de fer, dont les bords de dessus tombent toûjours en se retrécissant vers ceux de dessous ; & par le moyen d’un fer arrondi par le bout, on l’amboutit sur cette estampe.

Estamper, en Horlogerie ; signifie donner la figure requise à une piece & à un trou, par le moyen d’une estampe. On appelle estamper un trou quarrément, y faire entrer à coups de marteau une estampe quarrée. On dit encore estamper une roue de champ, pour signifier l’action par laquelle on lui donne la forme qu’elle doit avoir avec une estampe. Voyez Estampe. (T)

* Estamper un fer, (Manége, Maréchall.) c’est y percer & y pratiquer huit trous, quatre de chaque côté, à l’effet de fournir un passage aux lames qui doivent être brochées dans les parois du sabot, & qui sont destinées à maintenir & à fixer d’une maniere inébranlable le fer sous le pié de l’animal. Pour cet effet le maréchal repose le fer chaud sur la bigorne ; il place l’estampe, & en présente la pointe sur les endroits de ce fer qu’il doit percer ; il frappe ensuite de façon que cette pointe s’insinue, & occasionne une élevation en-delà des trous qu’il a commencés, & qu’il acheve en retournant le fer qu’il tient avec des tenailles, & en frappant de nouveau sur toutes les bosses auxquelles ses premiers coups ont donné lieu. Alors l’estampure est prête à recevoir la lame ; ou si elle n’est pas nette, il la perfectionne par le secours d’un poinçon. Voyez Forger.

Estamper gras, c’est percer les trous très-près du rebord intérieur du fer.

Estamper maigre, c’est le pratiquer près du rebord extérieur.

Quelqu’essentielles que soient ces différences dans la pratique, les Maréchaux ne sont pas fort attentifs sur les cas où il seroit nécessaire de les observer. Voyez Ferrure, Ferrer. (e)

Estamper, en terme d’Orfévre en grosserie ; c’est faire le cuilleron d’une cuillere, par le moyen d’une

estampe qu’on frappe à coups de marteau dans la cuillere, sur un plomb qui reçoit ainsi qu’elle l’empreinte de l’estampe. Voyez Estampe.

Estamper, en terme d’Orfévre en tabatiere ; c’est former les contours d’une boîte en l’amboutissant sur des mandrins, dans un creux de plomb sur lequel on a imprimé la forme du mandrin qui y est renfermé ; & à grands coups de marteau qu’on frappe sur l’estampe, la matiere pressée entre le plomb & le mandrin, prend la forme de celui-ci. Voyez Estampe & Mandrin.

Estamper, en terme de Potier ; c’est l’action d’imprimer dans un creux telle ou telle partie d’une piece. Voyez Creux.

Estamper, en terme de Rafineur, est l’action de mastiquer une poignée de sucre dans le fond d’une batarde, où l’on veut jetter de la vergeoise (voyez Vergeoise) ; ce sucre y forme par-là une espece de croûte capable de soûtenir l’effet de la matiere. Si la matiere avoit assez de corps, on n’estamperoit point la forme.

ESTAMPES, (Géog. mod.) ville de la Beauce, en France ; elle est située sur la Suine. Long. 19. 45. lat. 48. 24.

ESTAMPEUR, s. m. en terme de Rafineur, est une sorte de pilon de bois, surmonté d’un manche d’environ deux piés & demi. On s’en sert pour estamper les formes où l’on veut faire des vergeoises. Voyez Vergeoise & Estamper.

ESTAMPOIR des anches, (Lutherie.) outil dont les Facteurs d’orgue se servent pour ployer les lames de cuivre dont les anches sont faites. C’est un morceau de fer fondu, représenté fig. 54, Pl. de l’orgue, dans lequel sont plusieurs gravûres de formes hemicylindriques de différentes grandeurs, dont on fait prendre la forme aux lames de cuivre recuit, en les frappant dedans avec la cheville de fer F ou le mandrin G, qui n’est arrondi que d’un côté. On commence par poser la plaque de cuivre sur l’estampoir ; dessus on pose le mandrin G, sur lequel on frappe avec un marteau, pour faire enfoncer le cuivre dans le moule & en former une anche ; on revient ensuite à la piece, qui n’est que dégrossie, avec le mandrin, en y passant la cheville F, qui acheve de lui donner la rondeur qu’elle doit avoir. Les entailles de l’estampoir doivent suivre la proportion du diapason.

ESTAMPURE, s. f. (Manége, Maréchall.) terme par lequel nous designons en général tous les trous percés dans un fer de cheval. Une estampure grasse, une estampure maigre. Voyez Estamper. (e)

ESTANCES, (Marine.) ce sont des pieces de bois ou piliers poses verticalement tout le long des hiloires, & qui soûtiennent les barrotins ; ils ont de longueur toute la hauteur qui se trouve entre deux ponts. Voy. Pl. IV. de Marine, fig. 1. n°. 39. estances du fond de cale ; n°. 110. estances d’entre deux ponts ; n°. 135. estances des gaillards.

Estance à taquets, c’est l’estance du fond de cale, figure ci-dessus n°. 39. qui est entaillée à crans pour servir d’échelle, avec une corde à côté qu’on nomme tirevieille.

ESTANG, (Géog. mod.) petite ville du bas Armagnac, en France.

ESTANGUES, terme de Monnoyeurs, espece de grandes tenailles, à l’usage de ces ouvriers.

ESTANT, participe présent, (Jurisp.) du latin stans, terme d’Eaux & Forêts, qui se dit en parlant des bois qui sont debout & sur pié ; on les appelle bois en estant : l’ordonnance de 1669, tit. xvij. art. v. défend au garde-marteau de marquer, & aux officiers de vendre aucuns arbres en estant, sous prétexte qu’ils auroient été fourchés ou ébranchés par la chûte des chablis, mais veut qu’ils soient conservés à peine d’amende arbitraire. (A)