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que c’étoit Anubis on Mercure. On ajoûte sur son compte beaucoup de sottises, comme d’avoir donné lieu aux prêtres Egyptiens de partager le jour en douze heures, parce qu’il pissoit douze fois par jour à des intervalles égaux. Pline & quelques anciens disent qu’il y avoit dans les montagnes de l’Inde & de l’Ethiopie des hommes à tête de chien qui abboyoient & mordoient ; mauvais conte de voyageurs. Voyez l’article précédent.

CYNOGLOSSE, (Mat. med. Pharmac.) La racine de cynoglosse qui est la partie de cette plante la plus usitée, est un remede très-anciennement connu des Medecins : elle est tempérante & narcotique ; c’est de cet ingrédient que tire son nom une ancienne composition pharmaceutique très en usage encore à présent, & connue sous le nom de pilules de cynoglosse.

On garde aussi dans quelques boutiques un syrop simple préparé avec le suc exprimé de la plante entiere ; on épaissit aussi ce suc déféqué, on en prépare un extrait.

Ce syrop & cet extrait sont des narcotiques doux, mais qui ne sont presque d’aucun usage depuis que les Medecins ont appris à manier l’opium & les autres préparations tirées du pavot. Voyez Narcotique.

La cynoglosse n’est pas d’un usage ordinaire dans les prescriptions magistrales.

Pilules de cynoglosse selon la pharmacopée de Paris. ♃ racines de cynoglosse mondées & séchées, semence de jusquiame blanche, laudanum, de chaque demi-once ; myrrhe choisie, six gros ; encens mâle, cinq gros ; saffran, castoréum, de chaque un gros & demi : faites du tout une masse de pilules que vous incorporerez selon l’art avec le syrop de suc de cynoglosse. La dose de ces pilules est depuis quatre grains jusqu’à dix. (b)

Cynoglosse, (Botanique.) Voyez Langue de chien.

CYNOGLOSSOIDES, (Botan.) plante exotique borraginée, à fleur complete, monopétale, réguliere, & androgyne, contenant l’embryon du fruit. Cette plante ne mérite aucun intérêt, quoique M. Danty d’Isnard en ait donné dans les Mém. de l’acad. des Scienc. ann. 1718, la figure, avec une description prolixe où aucune minutie n’est omise. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

CYNOMORION, (Hist. nat. bot.) genre de plante parasite qui croît sur les racines d’autres plantes de même que l’amblatum, la clandestine, l’hypopitys, l’orobanche, &c. Elle est d’abord couverte d’écailles, ensuite les écailles s’écartent & laissent sortir de l’espace qui est entre elles de petites feuilles & des fleurs monopétales irrégulieres ressemblantes au soc d’une charrue ou à un coin, concaves d’un côté & convexes de l’autre. Ces fleurs portent une grosse étamine dont le sommet est à double cavité : elles sont stériles, & n’ont point de calice. L’embryon tient de près à ces fleurs ; il a une trompe, & il est enveloppé dans les fleurs de la plante comme dans un calice. Il devient dans la suite une semence arrondie. Michéli, nov. plant. gen. Voyez Plante. (I)

* CYNOSARGE, adj. (Myth.) nom d’Hercule, ainsi appellé d’un autel qu’un citoyen d’Athenes lui éleva dans l’endroit où s’arrêta un chien blanc qui emportoit une victime qu’il étoit sur le point d’immoler. Dydimius, c’étoit le nom de l’Athénien, entendit une voix qui lui crioit d’en-haut : Eleve un autel où le chien blanc s’arrêtera. On raconte encore ce fait autrement. Voyez Cynique.

* CYNOPHANTIS, (Myth.) fête fâcheuse pour les chiens de la ville d’Argos, où on en tuoit autant qu’on en rencontroit. Elle se célébroit dans les jours caniculaires.

CYNOSURE, s. f. terme d’Astronomle ; c’est un nom que les Grecs ont donné à la petite ourse. Voy. Ourse.

Ce mot signifie queue de chien ; il est formé de οὐρα, queue, & κυών, κυνός, chien.

C’est la constellation la plus voisine de notre pole, & elle est composée de sept étoiles, dont quatre sont disposées en rectangle comme les quatre roues d’un chariot, & les trois autres en long qui représentent un timon ; ce qui fait que l’on appelle ces étoiles le chariot. Voyez Chariot, Ourse, &c.

C’est de leur nom qu’on a appellé le pole septentrional, à septem trionibus. Voyez Pole, Nord. Harris & Chambers. (O)

* CYNTHIUS & CYNTHIA, adj. m. & fém. surnoms d’Apollon & de Diane, ainsi appellés du mont Cynthie situé au milieu de l’île de Délos où ils avoient pris naissance.

CYPERELLA, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur sans pétale composée de deux étamines qui sortent d’un calice d’une seule piece en forme d’écaille. Le pistil qui se trouve entre les deux étamines, devient dans la suite une semence plate & triangulaire, dont la base est environnée de filamens qui ressemblent à des barbes d’épis. Ajoûtez aux caracteres de ce genre que les calices des fleurs sont rassemblés & forment une sorte de tête, & que ces têtes sont disposées en ombelles ou en épis. Michéli, nov. gener. plant. Voyez Plante. (I)

CYPERUS, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur sans pétale, composée ordinairement de trois étamines, & qui sort d’un calice d’une seule piece en forme d’écaille. Le pistil qui s’éleve entre les étamines devient une semence qui est le plus souvent triangulaire. Ajoûtez aux caracteres de ce genre que les tiges ont trois arrêtes régulieres, & que les calices des fleurs sont arrangés en épis à deux rangs. Ces épis forment des têtes peu garnies dans quelques especes, & bien fournies dans d’autres. Michéli., nov. plant. gen. Voyez Plante. (I)

CYPHI, (Mat. med.) mot arabe qui signifie une espece de parfum fortifiant. Voyez Parfum.

Mithridate donna ce nom à des trochisques dont les prêtres d’Egypte parfumoient anciennement leurs dieux pour en obtenir ce qu’ils leur demandoient. Il les fit aussi entrer dans la composition du mithridate, parce qu’ils sont réputés excellens contre le venin, contre la peste, contre les maladies froides, contre les fluxions, &c.

Ils sont composés de raisins secs, de terebenthine, de myrrhe, de schénante, de canelle, de jonc odorant, de bdellium, de spicanard, de cassia lignea, d’aspalath, & de safran, &c. auxquels on ajoûte un peu de miel & de vin pour en former une masse. Dictionn. de Trév. de Medecine, & de Chambers.

Ces trochisques ne sont absolument employés aujourd’hui que dans la préparation du mithridate, dont ils sont même un ingrédient très-inutile ; car la plûpart des drogues qui entrent dans leur composition, entrent d’ailleurs aussi dans le mithridate. (b)

* CYPHONISME, s. m. (Hist. anc.) Le cyphonisms est un ancien tourment auquel les premiers martyrs ont été fréquemment exposés. Il consistoit à être frotté de miel & exposé au soleil à la piquûre des mouches & des guêpes. Cela se faisoit de trois manieres ; ou l’on attachoit simplement le patient à un poteau, ou on le suspendoit en l’air dans un panier, ou on l’étendoit à terre les mains liées derriere le dos.

Ce mot vient du grec ; on le fait dériver de κύφων, qui signifie le poteau ou épieu auquel on attachoit le patient, ou le carcan qu’on lui mettoit au cou, ou un instrument dont on se servoit pour le tourmenter. Le Scholiaste d’Aristophane dit que c’étoit une