Cuve-matiere, (Brasserie.) est celle dans laquelle les Brasseurs mettent la farine ou le grain bruisiné avec l’eau pour être brassé. Elle differe des autres en ce qu’elle a un faux fond percé de petits trous, & distant du fond de deux pouces. Lorsque l’on jette l’eau dans la cuve par le moyen d’une pompe qui la conduit entre les deux fonds, elle remonte dans la cuve par les petits trous du faux fond, soûleve la farine, & la rend plus aisée à voguer. Cette distance entre les deux fonds facilite l’égoutter des métiers lorsqu’on met à la voie. Au-dessous du faux fond est un cordon étroit autour de la cuve, qui sert à le retenir en place. Au haut il y a encore un cordon, mais plus fort que celui du bas. V. Brasserie.
Cuve-mouloire, (Brasserie.) est celle dans laquelle les Brasseurs font tremper le grain pour le faire germer.
Cuve-guilloire, (Brasserie.) est celle dans laquelle on jette les métiers pour les mettre en levain.
Cuve, chez les Cartonniers, est une grande caisse de bois de chêne sans couvercle, de trois piés & demi de largeur, & environ cinq à six piés de long, dans laquelle ces ouvriers puisent avec la forme la matiere dont ils fabriquent le carton. Voyez la fig. 2. Pl. du Cartonnier, qui représente l’ouvrier appellé leveur qui leve la matiere dont le carton est fait sur la forme ; la cuve est devant lui qui contient cette matiere délayée dans de l’eau. Voyez Papeterie.
Cuve du moulin à papier à cylindres, voyez la description & l’usage des différentes parties qui la composent à l’article Moulin a papier a cylindres & la fig. Planc. II. de Papeterie.
Cuve, en terme de Raffineur de sucre, sont de grands vaisseaux de planches de chêne environnées de cerceaux de fer, semblables aux cuves où l’on foule les raisins. C’est où on amasse les écumes & les syrops. Voyez Ecume & Sirop.
* Cuve, (Teinture.) grands vaisseaux dont les Teinturiers se servent pour teindre les étoffes. On appelle cuve d’inde, une cuve composée d’indigo sans pastel, dans laquelle on teint à froid ; cuve en œuvre, celle qui n’a ni trop ni trop peu de chaux, & à qui il ne manque que d’être chaude pour travailler ; cuve garnie, celle qui a tous les ingrédiens, mais qui n’est pas assez formée ou qui n’a pas assez fermenté pour travailler ; cuve rebutée, celle qui ne jette du bleu que quand elle est froide ; cuve qui souffre, celle qui n’a pas assez de chaux ; cuve usée, celle qui avoit trop de chaux, & dont on n’a pû se servir que la chaux n’en fût usée ; cuve sourde, celle qui commence à faire du bruit, & à faire connoître par des petillemens qu’elle se forme. On dit asseoir ou poser une cuve, pour y mettre les ingrédiens dont elle doit être composée ; pallier la cuve, pour remuer ou brouiller le marc ou pâtée de la cuve, & le mêler avec le fluide ; heurter la cuve, pour pousser brusquement & avec force la surface du bain jusqu’au fond de la cuve, & y donner de l’air par cette manœuvre ; dégarnir la cuve, pour y mettre du son & de la garence à discrétion, pour qu’elle soit moins chargée ; rejailler une cuve, pour la remplir d’eau chaude deux ou trois jours après qu’elle a travaillé, & qu’elle se trouve trop diminuée ; réchauffer la cuve, pour remettre le brevet ou le bain sur le feu quand la cuve commence à se refroidir ; ouvrir la cuve, pour y jetter la premiere mise de la laine ou de l’étoffe quand elle est neuve ; retrancher la cuve, pour la pallier sans lui donner de chaux. Voyez l’article Teinture.
CUVÉE, s. f. (Agriculture.) c’est la quantité de vin qu’une seule cuve fournit. Les cuvées ne sont pas toutes également bonnes. Voyez les articles Vin & Vignes.
* CUVER, v. n. (Œcon. rustiq.) c’est laisser fer-
CUVERT. (Jurisprud. & Hist.) Voyez ci-devant Culvertage. (A)
CUVETTE, s. f. en Bâtiment, est un vaisseau de plomb de différentes figures pour recevoir les eaux d’un chêneau & les conduire dans le tuyau de descente. Area selon Vitruve. (P)
Cuvette, en terme de Fortification, est un petit fossé qu’on construit au milieu du fossé sec pour l’écoulement des eaux. Voyez Fossé. (Q)
Cuvette, dans les Ardoisieres, voyez l’article Ardoise.
Cuvette, (Jardinage.) est un vaisseau de plomb ou de cuivre qui reçoit l’eau d’une source pour la distribuer ensuite à différens endroits. Alors on le nomme cuvette de distribution.
Souvent une cuvette n’est faite que comme une bache ou récipient tenant dix ou douze muids, pour recevoir l’eau d’une machine, rompre le coup de piston, & l’envoyer dans un réservoir élevé à même niveau. (K)
* Cuvette, (Verrerie.) vaisseau ovale & plus petit que les pots, d’où l’on tire la matiere rafinée dont on les remplit, lorsqu’il s’agit de couler les glaces. Voyez l’article Verrerie.
CUVIER, s. m. (Tonnelier.) petite cuve dont les lavandieres & blanchisseuses se servent pour faire la lessive. Les cuviers sont un ouvrage de Tonnelerie, & ne different des cuves que par la grandeur.
CUYCK, (le pays de) Géog. mod. district des Pays-Bas dans le Brabant Hollandois arrosé par la Meuse, dont Grave est la capitale.
CUYLEMBOURG, (Géog. mod.) ville des Pays-Bas dans les Provinces-Unies du duché de Gueldre, sur le Leck. Long. 22. 43. lat. 51. 58.
CUZUM, (Géog. mod.) ville d’Afrique en Abyssinie. On y garde les titres authentiques qui prouvent que les rois d’Abyssinie descendent du roi Salomon & de la reine de Saba.
CUZZI, (Géog. mod.) c’est le nom d’un peuple de la Grece fort vaillant & belliqueux, que les Turcs n’ont point encore pû venir à bout de soûmettre.
CY, (Comm.) terme de Teneur de livre. On se sert de cet adverbe dans les comptes & livres des marchands, pour marquer qu’on tire en chiffres communs & en ligne la somme qu’on a mise tout au long dans un article.
Exemple. Payé à l’acquit de Louis Dubois trois mille livres, cy | l. 3000 l. |
Reçû de Jacques Dulyon banquier à Bordeaux en deux lettres de change quatre mille cinq cents livres, cy | l. 4500 |
Les gens d’affaires & de finance se servent aussi du cy dans leurs comptes ; avec cette seule différence, qu’ils répetent & tirent les sommes en chiffres de finance. Voyez Chiffre. Dictionn. de Comm. (G)
* CYANÉES, s. f. (Mythologie.) rochers placés à l’entrée du Pont-Euxin, les uns du côté de l’Asie, les autres du côté de l’Europe, à environ vingt stades de distance. Les Argonautes arrivés à ce passage difficile, y lâcherent une colombe qui perdit la queue en le traversant. On croit que cette colombe fut une galere legere dont le gouvernail fut brisé contre les rochers qui auroient fait périr le navire Argo, si Neptune ne les eût fixés ; & si Junon à qui les Argonautes sacrifierent dans ce danger, ne leur eût accordé un tems serein & une heureuse navigation.
CYANOIDES, (Hist. nat. bot.) genre de plante