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semblable, & qu’elles n’en ressentissent aucun mal.

Lorsque les caries sont causées par un virus vénérien, scorbutique, écrouelleux, &c. il faut tacher de détruire la cause avant que d’employer les remedes locaux capables de produire l’exfoliation de la carie. Voyez Exfoliation.

Les caries avec vermoulure ne se peuvent guérir, il faut en venir à l’amputation du membre. Voyez Amputation.

La carie des os du crane oblige souvent à multiplier l’application des couronnes de trépans. On trouve dans le premier volume des Mémoires de l’Académie royale de Chirurgie, plusieurs observations importantes sur la guérison des caries du crane, à l’article de la multiplicité des trépans. Il y en a une entr’autres de M. de la Peyronie, qui enleva une carie considérable, & qui employa à cette opération les trépans, les élévatoires, les tenailles, les scies, les limes, les vilebrequins, les maillets de plomb, les gouges, les ciseaux de presque toutes les especes, &c. Cette observation, qui fournit un des plus grands faits de Chirurgie, tant par la grandeur de la maladie, & la constance du malade, que par l’intrépidité du Chirurgien, est un de ces exemples extraordinaires dûs à l’humanité, qui dans les cas desespérés a porté de grands Chirurgiens à des entreprises audacieuses, qui ont servi à faire connoître de plus en plus les forces de la nature, & les ressources de l’art.

La carie des dents cause des douleurs considérables qui ne cessent ordinairement que par l’extirpation. Voy. Odontalgie, Dent, Mal de dent. (Y)

Carie, (Géog. anc. & mod.) province d’Asie en Natolie, au midi de l’Archipel, appellée aujourd’hui Alidinelli.

CARIFE, (Géog.) petite ville d’Italie au royaume de Naples, dans la principauté ultérieure.

CARIGNAN, (Géog.) petite ville du Piémont, avec titre de principauté. Lon. 25. 20. lat. 44. 45.

CARIQUEUSE, adj. f. terme de Chirurgie, est l’épithete qu’on donne à une tumeur, qui par sa figure ressemble à une figue. Il en vient quelquefois de cette espece parmi les hémorrhoïdes. Voyez Figue & Hémorrhoïde.

Ce mot vient du Latin carica, qui est le nom d’une espece de figue sauvage, ainsi nommée parce qu’elle croissoit en Carie.

CARIGOURIQUAS, (Géog.) peuple d’Afrique dans la Caffrerie, aux environs de cap de Bonne-Espérance.

CARILLON, s. m. (Horlogerie.) horloge ou pendule à carillon ; c’est une horloge qui sonne ou répete un air à l’heure, à la demie, & quelquefois aux quarts.

Ces horloges sont fort communes en Flandre ; on en voit presqu’à toutes les églises : mais dans ce pays-ci elles sont assez rares. L’horloge de la Samaritaine est je crois la seule de cette espece qui soit dans Paris.

Quant aux pendules à carillon, elles sont beaucoup plus en usage en Angleterre qu’ici, où on en fait peu.

Les carillons sont faits sur les mêmes principes que les serinettes, ou les orgues d’Allemagne. Dans celles-ci les tons sont formés par des petits tuyaux d’orgue ; dans les carillons, ils le sont par des timbres ou des cloches, dont les diametres doivent suivre exactement le diapason. Voyez Diapason & l’article Cloche. Ils ont de même un tambour qui a des chevilles sur sa circonférence, lesquelles au lieu de lever des touches comme dans ces orgues, baissent les leviers pour les faire frapper sur les timbres. (T)

Comme les cloches des carillons sont souvent fort éloignées du cylindre étant placées symmétriquement dans une lanterne élevée au-dessus du bâtiment qui contient l’horloge, on transmet à leurs marteaux l’action des chevilles du cylindre par des fils de fer atta-

chés d’un bout à la queue du marteau, & de l’autre au milieu d’une bascule, fixée par une de ses extrémités. Voyez Clavier du grand orgue ; & pour la maniere de noter le cylindre, l’article Serinette. Il faut remarquer que le clavier du cylindre ne peut pas être touché avec les doigts, parce que le cylindre occupe la place de l’Organiste ; & d’ailleurs que les touches sont trop larges & toutes de même longueur, les feintes n’étant point distinguées par ces sortes de claviers. Si donc on veut y en ajuster un que l’on puisse toucher avec les doigts, on placera le clavier où on jugera à propos, & par le moyen d’un ou de plusieurs abrégés (voyez Abregé), on établira la sonnerie entre les touches du clavier & les leviers, ou queues des marteaux.

On conçoit facilement que lorsque le carillon répete par le moyen du cylindre, il faut une puissance qui le fasse tourner comme, par exemple, un ressort, un poids, dont le mouvement est modésé par le moyen d’un roüage, comme, dans les sonneries. Voy. Sonnerie. Il est encore facile d’imaginer qu’il y a une détente qui correspond à l’horloge, au moyen de laquelle le carillon sonne aux heures & aux demies, &c. & que cette détente est disposée de façon, qu’il sonne toûjours avant l’horloge, & que celle-ci ne peut sonner qu’après le carillon.

Quant à la maniere de noter le tambour, elle est la même que pour les orgues d’Allemagne. Voyez Serinette, Orgue d’Allemagne.

Les tableaux mouvans, & les figures qui jouent des airs, soit avec un violon, un tambourin, &c. sont faites sur le même principe ; c’est toûjours un tambour, qui faisant un tour dans un tems donné, leve des bascules, qui par de petites chaînes font mouvoir les doigts, les bras, &c. Tel étoit, par exemple, l’admirable flûteur de M. de Vaucanson. Voyez l’article Androide.

* CARIM-CURINI, (Hist. nat. bot.) arbrisseau des Indes, qui porte des fleurs en casque d’un bleu verdâtre, & formant des épis, dont le fruit est partagé en deux cellules, où sont deux semences plates, arrondies, & faites en cœur, & qui a la racine fibreuse, blanchâtre, & couverte d’une écorce amere. Voy. dans Ray, ses propriétés médicinales, dont les principales sont attribuées à la décoction de la racine, qu’on dit appaiser les douleurs de la goutte, &c.

* CARINES, s. f. (Hist. anc.) femmes dont la profession étoit de pleurer les morts dans les cérémonies des funérailles payennes. On les faisoit venir de Carie, d’où elles ont été appellées Carines.

CARINOLA, (Géog.) petite ville d’Italie, au royaume de Naples, dans la terre de Labour. Long. 31. 35. lat. 41. 15.

CARINTHIE, (Géog.) province d’Allemagne, avec titre de duché, bornée par l’Autriche, la Styrie, la Carniole & le Frioul, le Tirol, &c. Clagenfurt en est la capitale.

CARIOLE, s. f. (Messagerie.) espece de voiture grossiere à deux roues, dont on se sert dans les messageries.

CARIPI, s. m. (Hist. mod.) espece de cavalerie dans les armées Turques. Les caripis qui sont au nombre de mille, ne sont point esclaves, & n’ont point été nourris ni élevés comme eux au serrail : mais ce sont pour la plûpart des Maures ou Chrétiens renégats, qui ont fait le métier d’aventuriers, qui cherchent fortune, & qui par leur adresse & leur courage, sont parvenus au rang de cavaliers de la garde du prince. Ils marchent avec l’usagi, à main gauche derriere le sultan, & ont dix à douze aspres par jour. Caripi signifie pauvre & étranger ; & Calcondyle dit qu’on leur a donné ce nom, parce qu’on les tire principalement d’Egypte, d’Afrique, &c. (G)

CARIPOUS, (Géog.) peuple de l’Amérique mé-