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d’Espagne, dans l’Andalousie, sur le bord du Guadalquivir, à deux lieues du port de Sainte-Marie, à trois d’Arcos, à quatre de Saint-Lucar, à cinq de Cadix, à quinze de Séville, à vingt-huit de Cordoue, & à cent de Madrid. Elle est grande & peuplée de beaucoup de noblesse. Elle a été bâtie sur les ruines de l’ancienne Asta regia. Son terroir est des plus fertiles, couvert d’orangers, de citronniers, d’oliviers & d’autres arbres fruitiers. Les vignes y produisent les meilleurs vins d’Espagne. C’est aux environs de cette ville que Roderic, dernier roi des Goths, perdit en 712 une bataille décisive. Long. 11. 30. latit. 36. 37. (D. J.)

Xerès de la Frontera, (Géog. mod.) nom de deux bourgades de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne ; l’une est dans l’audience de Guatimala, l’autre dans la province de la nouvelle Galice, à 30 lieues de Guadalajara.

XERICA, (Géog. mod.) petite ville d’Espagne, au royaume de Valence, sur le Morvédro, au-dessus de Ségorbe, & à deux lieues de cette ville. Long. 16. 52. latit. 39. 56.

XERIMENHA, (Géog. mod.) petite ville de Portugal, dans la province d’Alentéjo, au sud-ouest d’Elvas, près de la Guadiana.

XEROMYRON, s. m. (Pharmacie anc.) les anciens nommoient ainsi une composition d’aromates secs réduits en poudre, qu’on appelle improprement onguent gras ; car il n’entroit dans leur composition aucun ingrédient qui fut tel. (D. J.)

XEROPHAGIE, (Hist. ecclés.) dans l’histoire ecclésiastique, est l’action de se nourrir d’alimens secs. Ce mot est dérivé du grec, & composé de ξηρος, sec, & de φαγειν, manger, comme qui diroit jeûne où l’on ne mange que des choses seches.

C’était le nom que dans la primitive église on donnoit aux jours de jeûne auxquels on ne mangeoit que du pain avec du sel, & où l’on ne buvoit que de l’eau. Ces grands jeûnes se faisoient pendant les six jours de la semaine sainte par dévotion, mais non par obligation ; & Tertullien, dans son livre de l’abstinence, remarque que l’Eglise recommandoit la xérophagie comme une pratique utile en tems de persécution. Elle condamna les Montanistes qui vouloient faire de la xérophagie un précepte pour tout le monde pendant plusieurs carêmes, qu’ils prétendoient instituer dant le cours du carême. Philon rapporte que les Esséens ou Esséniens & les Thérapeutes observoient aussi des xérophagies en certains jours, n’ajoutant au pain & à l’eau que du sel & de l’hyssope. Voyez Esséniens & Thérapeutes.

Les athletes chez les payens pratiquoient aussi en certains jours la xérophagie, mais uniquement par principe de santé, & pour entretenir leurs forces. Voyez Athletes, Jeune, Abstinence.

XÉROPHTHALMIE ou plutôt SCLÉROPTHALMIE, s. f. (Chirurgie. Malad. des yeux.) en latin lippitudo arida palpebrarum, gratelle des paupieres ; c’est une chassie seche, fermement adhérente aux bords des paupieres, lesquelles sont un peu enflées, rouges, médiocrement douloureuses, & pesantes. (D. J.)

XÉROPHTHALMIQUES, (Médecine.) de ξηρός & ὀφθαλμία, ophthalmica sicca ; ce sont des remedes propres pour l’inflammation seche des yeux ; tels sont le lait de femme, le petit-lait, l’eau de guimauve, les eaux de chélidoine, d’euphraise, de cyanus ou bluet, & de plantain. Voyez Ophthalmiques.

XÉROTRIBIE, s. f. (Médec. anc.) xerotribia en latin, en grec ξεροτρίϐια, de ξηρός, sec, & τρίϐω, frotter ; c’étoit, chez les anciens, toute friction seche faite avec la main ou autrement sur une partie malade, pour y rappeller la chaleur & la circulation. (D. J.)

XERTE, la, (Géog. mod.) ou la Xerete, riviere

d’Espagne, au royaume de Léon, dans l’Estramadure. Elle a sa source au mont de Tornavacas, & après un cours de treize lieues elle se rend dans l’Aragon. (D. J.)

XESTE, XESTA, du grec ΞΗΣΤΗΣ, s. m. (Hist. anc.) mesure attique égale au sextier romain. Voyez Sextier.

XI

XICONA, (Géog, mod.) & par l’auteur de la Poblacion général de las Espagnas, Sexona ; petite ville d’Espagne, au royaume de Valence, entre des montagnes, au nord d’Alicante, avec un château bâti sur une hauteur. Il croît dans ses environs du vin aussi estimé que celui d’Alicante. Long. 17. 22. latit. 38. (D. J.)

XILOA, la, (Géog. mod.) riviere d’Espagne, en Aragon. Elle a sa source auprès d’Albarazin, & se jette dans le Xalon auprès de Calatajud.

XILOCASTRO, (Géog. mod.) bourg de la Morée, au duché de Clarence, à deux lieues au sud du golphe de Lépante, & à treize au levant de la ville de Patras. Niger suivi par M. de Lisle, croit que ce bourg a été fondé sur les ruines de l’ancienne Ægyra, ville du Péloponnèse, dans l’Achaïe propre.

XILOTEPEQUE, (Géog. mod.) canton de l’Amérique septentrionale, au Méxique. Il est au nord-ouest de Méchoacan, entre la riviere de Panuco & la ville de México. Il renferme quelques bourgs & des villages.

XIMENA, (Géog. mod.) ville d’Espagne, dans l’Andalousie, à cinq lieues au nord de Gibraltar, sur une montagne pleine de rochers, au pié de laquelle est du côté de l’orient, un pays très-fertile, arrosé par une petite branche du Guadiaro. L’ancienne Ximena est sur le sommet de la montagne, & l’on juge par les arcades & par les voûtes, qu’elle a été bâtie par les Maures. M. Conduitt y a trouvé l’inscription suivante sur une pierre d’une des portes de cette ville ruinée : L. Herennio Herenniano, L. Cornelius Herennius Rusticus Nepos ex testamento posuit nonis Martiis. Sex. Quintilio Condiano. Sex. Quintilio Maximo Coss. Le pere Mariana, liv. III. ch. ij. dit que la caverne où Crassus vint se cacher, étoit proche de Ximena. M. Conduitt fit sans succès trois lieues à la ronde pour la découvrir ; cependant il est vrai qu’il y a plusieurs cavernes dans cette partie de l’Espagne. Long. 12. 30. latit. 36. 15. (D. J.)

XIMENIE, s. f. (Hist. nat. Bot.) Ximenia, genre de plante à fleur monopétale, en forme de cloche, divisée en trois parties, dont l’extrémité est ordinairement recourbée en-dehors. Le pistil sort du calice, & devient dans la suite un fruit ovoïde & mou, qui contient un noyau dans lequel il y a une amande de la même forme que le fruit. Plumier, nova plant. amer. genera. Voyez Plante.

XINGU, le, (Géog. mod.) riviere de l’Amérique méridionale, qui prend sa source dans les mines du Brésil, & se rend dans l’Amazone, entre les forts de Paru & de Curupa, par plusieurs bouches. Le Xingu peut avoir une lieue de large à son embouchure.

C’est la même riviere que le p. d’Acunha nomme Paranaiba, & le p. Fritz dans sa carte, Aoripana ; elle descend, ainsi que celle de Topayos, des mines du Brésil ; elle a un saut à sept à huit journées au-dessus de son embouchure, ce qui n’empêche pas qu’on ne puisse la remonter en canot, au-moins deux cens lieues, s’il est vrai que cette navigation demande plus de deux mois.

Ses bords abondent en deux sortes d’arbres aromatiques, l’un appellé cuchiri, & l’autre puchirt Leurs fruits sont à-peu-près de la grosseur d’une olive ; on les rape comme la noix muscade, & on s’en