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forcé les pilotes ou locmans de faire échouer les navires aux côtes qui joignent leurs terres pour en profiter, sous prétexte du droit de varech ou autre.

Le titre suivant de la même ordonnance traite de la coupe du varech. Voyez les commentateurs de la coutume de Normandie, tit. de varech, & le commentaire de M. Valin, sur le tit. 9. de l’ordonnance de la marine. (A)

Varech, (Marine.) nom qu’on donne à un vaisseau qui est au fond de l’eau, & hors de service.

VAREMBON ou VARAMBON, (Géog. mod.) petite ville de France, dans la Bresse, près la riviere d’Ain. Elle est de l’élection de Bourg, & députe aux assemblées de la Bresse. Elle a un hôpital, & une église collégiale, soumise immédiatement au saint siége. Au milieu de cette église est le tombeau de son fondateur, le cardinal la Palue, mort l’an 1451. (D. J.)

VARENNE, s. f. (Gram.) fond plat & marécageux, entre des côteaux ; terrein considérable qui ne se fauche, ni se cultive. Il y a des varennes où le pâturage est bon, & où les paysans menent leurs troupeaux. On appelle jurisdiction de la varenne un tribunal établi au louvre, pour la conservation de la chasse dans les plaines situées à six lieues à la ronde de Paris.

Varenne, (Commerce.) mesure des grains dont on se sert en quelques endroits de la Savoie, particulierement à la Rochelle ; la varenne pese trente-une livres poids de Genève. Diction. de Comm.)

VARENNES, (Géog. mod.) autrefois petite ville de France, en Bourbonnois, élection de Moulins, près de l’Allier, aux frontieres de la basse Auvergne.

Cette place ne forme plus à présent qu’un village qui n’a pas cent habitans. (D. J.)

VARESSE, s. f. (Hist. nat.) animal quadrupede, carnassier, de l’île de Madagascar. Il est de la taille d’un renard ; il a la queue longue & très-fournie, son poil ressemble à celui d’un loup.

VARGIONES, (Géog. anc.) peuple de la Germanie, selon Ptolomée, l. II. c. xj. on croit qu’ils habitoient vers les sources du Danube, dans le comté de Barr, en allemand bar-landgrafschaft. (D. J.)

VARI, s. m. (Commerce.) petit poids en usage parmi les anciens habitans de Madagascar, ou île Dauphine, comme l’appellent les François.

Le vari pese environ un demi-gros poids de marc. Il y a au-dessus le sompi, qui est le poids le plus fort dont ces barbares aient connoissance, & au-dessous le facare, puis le nanqui, & enfin le nanque : le vari, non plus que ces autres poids, ne servent qu’à peser l’or & l’argent. Voyez Sompi, Dictionn. de Commerce.

VARIA, (Géog. anc.) ville de l’Espagne tarragonnoise, selon Strabon, l. III. p. 162. & Ptolomée, l. II. c. vj. Ce dernier la donne aux Berones. Pline, l. III. c. iij. dit qu’elle étoit sur le bord de l’Ebre, dans l’endroit où ce fleuve commence à être navigable. On croit que la ville de Logorono s’est élevée de ses ruines. (D. J.)

VARIABLE, adj. (Alg. & Géom.) on appelle quantités variables en Géométrie, les quantités qui varient suivant une loi quelconque. Telles sont les abscisses & les ordonnées des courbes, leurs rayons osculateurs, &c.

On les appelle ainsi par opposition aux quantités constantes, qui sont celles qui ne changent point, comme le diametre d’un cercle, le parametre d’une parabole, &c.

On exprime communément les variables par les dernieres lettres de l’alphabet x, y, z.

Quelques auteurs au-lieu de se servir de l’expression de quantités variables, disent des fluentes. Voyez Fluente & Fluxion.

La quantité infiniment petite, dont une variable quelconque augmente ou diminue continuellement, est appellée par les uns sa différence ou différencielle, & par les autres, sa fluxion. Le calcul de ces sortes de quantités est ce qu’on appelle le calcul differentiel ou le calcul des fluxions. Voyez Différentiel & Fluxion. Chambers. (O)

Variable, vent variable, est le nom qu’on donne aux vents qui ne paroissent point réglés, mais qui soufflent tantôt dans un tems, tantôt dans un autre, sans paroître observer aucune loi dans leur cours. Tels sont la plûpart des vents qui soufflent sur le continent, sur-tout dans nos climats, & dans les lieux éloignés de la mer. Voyez Vent.

VARIANA, (Géog. anc.) ville de la basse-Moesie. L’itinéraire d’Antonin la marque sur la route de Veminaceum à Nicomédie. L’empereur Justinien releva cette ville qui étoit tombée en ruine. Son nom moderne, selon Lazius, est Varaden.

VARIANAE, (Géog. anc.) ville de la Pannonie, selon l’itinéraire d’Antonin, qui la marque sur la route de Hemona à Sirmium, entre Sescia & Memneianoe, à 24 milles du premier de ces lieux, & à 20 milles du second. Le nom moderne, selon Ortelin, est Wara sur la Drave. (D. J.)

VARIATION, s. f. (en Algebre.) est la même chose que permutation, ou en général combinaison. Voyez Permutation & Combinaison.

Variation, en terme d’Astronomie. La variation de la lune, que Bouillaud appelle reflexio luminis, est la troisieme inégalité du mouvement de la lune, celle par laquelle le vrai lieu de cette planete, excepté dans les quadratures, differe de celui qu’on a trouvé par les deux premieres équations. Voyez Lieu, Equation, &c.

M. Newton fait dépendre la variation en partie de la forme de l’orbite lunaire qu’il suppose elliptique, & en partie de l’inégalité des espaces ou aires que la lune décrit en tems égaux dans la supposition que ces espaces ou aires soient terminés par des rayons tirés à la terre. Voyez Lune.

Pour avoir la plus grande variation de la lune, il faut observer cet astre dans ses octants, & calculer le lieu de la lune pour cet instant. La différence entre le lieu vrai trouvé par l’observation, & celui que donne le calcul, est la plus grande variation. Tycho fait la plus grande variation de 40′ 30″ ; Kepler, de 51′ 49″. M. Newton suppose cette plus grande variation à la moyenne distance entre le soleil & la terre de 35′ 9″. Pour les autres distances, la plus grande variation est en raison composée de la raison doublée directe des tems de la révolution synodique de la lune, & de la raison triplée inverse des distances du soleil à la terre. Phil. nat. princ. mat. prop. xxix. lib. III. Ce grand philosophe est le premier qui ait expliqué la vraie cause de la variation de la lune. Il a démontré par le calcul qu’elle venoit de l’action du soleil sur cette planete ; que cette action, en dérangeant le mouvement de la lune dans son orbite, devoit tantôt accélérer le mouvement, tantôt le retarder, de maniere que la lune ne peut décrire autour de la terre des secteurs elliptiques exactement proportionnels aux tems correspondans, comme elle feroit suivant les lois de la gravitation, si elle étoit simplement attirée vers la terre. Voyez Lune. Chambers.

Variation, en termes de Navigation, se dit de la déviation de l’aiguille aimantée par rapport à la vraie direction au nord, soit que cette déviation se fasse vers l’ouest, soit qu’elle se fasse vers l’est. On l’appelle aussi déclinaison, voyez Déclinaison.

La variation ou la déclinaison de l’aiguille est proprement l’angle que l’aiguille magnétique suspendue librement fait avec la ligne méridienne dans le plan