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bas. Ainsi quand on voit 4°. 59′. 32″. 50‴. 16″″. il faut lire 4 degrés, 59 minutes, 32 secondes d’un degré, ou 60 parties d’une minute, 50 tierces, 16 quartes, &c. Voyez Fraction. Chambers. (E)

SEXAGÉSIME, s. f. terme de calendrier ecclésiastique ; c’est le second dimanche avant le carême, ou celui qui précede le dimanche gras. On l’appelle ainsi parce qu’il tombe à peu près 60 jours avant Pâques, du latin sexagesimus, soixantieme.

La sexagésime est le dimanche qui suit la septuagésime, & qui précede la quinquagésime. Voyez Septuagésime & Quinquagésime.

SEXANGLE, adj. (Géom.) se dit d’une figure qui a six angles. Ce mot n’est employé que par quelques anciens auteurs.

SEXAVA, (Géog. mod.) petite ville de Perse, toute entourée de vastes deserts, à cinq journées de Com, sur la route de Tauris à Ispahan, en passant par Zangan, Sultanie & autres lieux. Ses caravanserais sont commodes, & leur nombre supplée au défaut de leur grandeur. (D. J.)

SEXE, le, (Morale.) le sexe absolument parlant, ou plutôt le beau-sexe, est l’épithete qu’on donne aux femmes, & qu’on ne peut leur ôter, puisqu’elles font le principal ornement du monde. Qu’elles joignent à ce titre mérité, tout ce qui est propre à leur état, la pudeur, la retenue, la douceur, la compassion & les vertus des ames tendres : la musique, la danse, l’art de nuancer les couleurs sur la toile, sont les amusemens qui leur conviennent ; mais la culture de leur esprit est encore plus importante & plus essentielle. Que d’autre part leur heureuse fécondité perpétue les amours & les graces ; que la société leur doive sa politesse & ses goûts les plus délicats ; qu’elles fassent les plus cheres délices du citoyen paisible ; que par une prudence soumise & une habileté modeste, adroite & sans art, elles excitent à la vertu, raniment le sentiment du bonheur, & adoucissent tous les travaux de la vie humaine : telle est la gloire, tel est le pouvoir du beau-sexe. (D. J.)

SEXTANT, s. m. en Mathématique, signifie la sixieme partie d’un cercle, ou un arc qui comprend 60 degrés. Voyez Arc & Degré.

On se sert plus particulierement du mot sextant, pour signifier un instrument d’astronomie qui ressemble à un quart de cercle, excepté que son étendue ne comprend que 60 degrés.

L’usage & l’application du sextant est le même que celui du quart de cercle. Voyez Quart de cercle.

SEXTANS, s. m. (Poids & mesur. rom.) le sextans pesoit deux onces, ou seize drachmes poids de Troie. Les Romains divisoient l’as qui étoit la livre d’airain, en douze onces ; l’once étoit dite uncia, du mot unum ; & les deux onces sextans, sexta pars assis, la sixieme partie de l’as ou de la livre. En fait de mesure, le sextans contenoit semblablement deux onces de liqueur.

Sextantes, Caliste, duos infunde Falerni.

« Versez-moi, mon cher Caliste, deux doigts de ce vin de Falerne ». (D. J.)

SEXT ARIUS, (Mesur. rom.) le sextarius (septier) des latins étoit une petite mesure de liquides, qui contenoit à peu près trois demi-septiers de Paris. C’étoit la mesure d’Auguste pour le vin, quand il vouloit boire un peu plus qu’à son ordinaire. On l’appelloit sextarius, parce qu’il faisoit la sixieme partie du congius. Il tenoit douze cyathes, & notre pinte de Paris en tient seize. (D. J.)

SEXTE, s. f. terme de Breviaire ; c’est le nom qu’on donne à une des petites heures ou heures canoniales qui font partie de l’office divin. Voyez Heures.

On l’appelle ainsi, parce que chez les anciens on

la récitoit vers la sixieme heure du jour, qui, selon leur maniere de compter, répondoit à l’heure de midi ; & les écrivains ecclésiastiques disent qu’elle fut instituée pour honorer la mémoire de l’heure où Jesus-Christ fut mis en croix : c’est ainsi que porte la glose chap. x. de celebrat missar. Sexta cruci nectit. S. Basile, regul. major. quæst. 37. dit que les chrétiens chantoient ou récitoient à cette heure le pseaume 91. priant Dieu qu’il les délivrât du démon du midi, δαιμονιου μεσημϐρινου, qui est le pseaume que nous chantons aujourd’hui à complies. Il n’ajoute pas quels étoient les autres pseaumes, mais nous pouvons assurer sur la foi de Cassien, qu’il y en avoit encore deux autres, & que probablement ils étoient relatifs à la mort de Jesus-Christ & à son sacrifice. Bingham, orig. Eccles. tom. V. lib. XIII. c. ix. §. 12.

Aujourd’hui parmi les catholiques, sexte est composée du Deus in adjutorium, de trois pseaumes sous une seule antienne, d’un capitule, d’un répons bref avec son verset, & d’une oraison tirée du propre du tems, ou du propre des SS. ou du commun.

Sexte, (Jurispr.) est la collection des decrétales, faites par ordre du pape Boniface VIII. on l’appelle sexte, parce qu’elle est intitulée, liber sextus decretalium, comme si c’étoit un sixieme livre des decrétales qui ont été recueillies par Gregoire IX, en cinq livres ; cependant cette collection de Boniface VIII, contient elle-même cinq livres ; la maniere de citer cette collection est de dire in sexto.

Cette collection comprend les constitutions des papes, publiées depuis celle de Gregoire IX ; savoir, celles du même Gregoire, d’Innocent IV. Alexandre IV. Urbain IV. Gregoire X. Nicolas III Clément IV. & Boniface VIII. par l’ordre duquel cette compilation fut faite.

Boniface VIII. employa à ce travail Guillaume de Mandegot, archevêque d’Embrun ; Berenger de Frédol, évêque de Beziers ; & Richard de Sienne, qu’il nomma depuis cardinal en 1298 ; ce livre fut publié le 3 Mars à la fin de l’an 1298, c’est-à-dire en 1299 avant Pâque.

Le sexte ne fut point reçu en France, & il n’est permis ni de l’enseigner dans les écoles, ni de le citer au barreau, à cause des démêlés qu’il y eut entre Boniface VIII. & Philippe le Bel.

On a joint à la suite du texte & dans le même volume, les clementines & les extravagantes de Jean XXII. & les extravagantes communes. Voyez Droit canon, Decret, Decrétales.

SEXTELAGE, s. m. (Jurisprud.) appellé aussi sesterage ou stelage, est un terme formé par corruption de celui de sextierage, appellé dans la basse latinité sextariaticum ; c’est ce qui se prend sur un sextier ou septier de grain au profit du seigneur, pour le mesurage des grains qui se vendent dans son marché.

Ce droit dépend des titres & de la possession, voyez le gloss. de Ducange au mot sextariaticum, & celui de Lauriere au mot sextelage ; le traité des Fiefs, de Guyon, chapitre unique du Droit de sextelage, & les mots Mitage, Pintage. (A)

SEXTERÉE, s. f. (Gram. & Jurisprud.) c’est dans la coutume de Troye & Rheims, une espace de terre contenant huit boisselées.

SEXTIL, adj. (Astronom.) est la position ou l’aspect de deux planetes, lorsqu’elles sont éloignées l’une de l’autre de la sixieme partie du zodiaque, c’est-à-dire de 60 degrés, ou de la distance de deux signes. On le désigne par cette marque (*). Voyez Aspect. (O)

SEXTILE, (Calend. des Rom.) ce mois étoit le sixieme à commencer par le mois de Mars, selon l’ancien usage, & ce nom lui resta, depuis même qu’on eut ajouté Janvier & Février aux mois de l’institution de Romulus. On lui donna ensuite le nom