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vaisseaux contiennent au-moins cent semences qui sont invisibles à la vue simple. (D. J.)

Semence, voyez Fruit.

Semence des Perles, voyez Perles.

Semences, (Médecine.) les semences sont de plusieurs especes, & fort employées en médecine. Les semences médicinales, particulierement celles que l’on apporte des Indes, du Levant, &c. sont décrites chacune en particulier, à leurs articles respectifs. Voyez-les.

Parmi celles que l’on cultive en ce pays, les principales sont les quatre semences les plus chaudes, & les quatre semences les plus froides : les premieres sont les semences d’anis, de fenouil, de cumin, de carvi : les dernieres sont les semences de courge, de citrouille, de melon & de concombre.

Les quatre semences froides servent principalement à faire des émulsions, des boissons rafraîchissantes, des pâtes pour les mains, & des huiles dont les dames se servent pour leur teint.

En général les semences froides majeures ne doivent point être ordonnées à l’intérieur que dans les cas de chaleur, & encore après avoir désempli les vaisseaux, encore avec beaucoup de modération.

Les semences froides majeures sont les suivantes, celles de chicorée, de laitue, d’endive & de pourpier, ces semences ont peu d’efficacité, on les ordonne rarement. Voyez l’article suivant.

Les semences chaudes majeures ne conviennent que dans l’humidité & le relâchement ; elles sont bonnes dans la résolution de l’estomac & des nerfs, elles sont de peu d’usage. Voyez l’article suivant.

Les semences chaudes mineures qui sont la poivretre, l’amomum, le persil & le daucus, sont employées dans les mêmes indications ; mais elles sont aussi de peu d’usage.

Semences chaudes, les quatre grandes, (Médec.) sont celles d’anis, de fenouil, de cumin & de carvi. Ces semences entrent dans plusieurs compositions, & sur-tout dans les ratafiats, on en fait des infusions dans l’esprit-de-vin, dont on fait un grand usage. Mais ces remedes ne sont bons que dans le cas où les carminatifs sont indiqués ; hors cette indication ces remedes sont fort dangereux, lorsqu’on en prend habituellement, ils sont irritans, stimulans & échauffans. Cependant lorsqu’ils sont pris à petite dose, & par intervalle ils deviennent salutaires, d’autant qu’ils redonnent du ressort aux parties qu’ils fortifient & raniment. Voyez Anis, Fenouil, &c.

Les quatre semences chaudes mineures sont celles d’ache, de persil, d’ammi & de daucus. Elles sont moins actives que les précédentes ; on en fait peu d’usage. Elles entrent dans quelques électuaires, comme l’orvietan, & quelques autres. Voyez Ache, &c.

Semences froides, les quatre grandes, (Médec.) sont celles de courge, de citrouille, de melon & de concombre. Elles servent dans les émulsions pour tempérer, calmer, rafraîchir dans l’ardeur, la sécheresse & l’ardeur des humeurs. On les ordonne toutes ensemble à la dose d’une once, de demi-once, ou de deux gros dans une pinte d’émulsion. On les fait entrer dans les bouillons de veau ou de poulet que l’on émulsionne avec elles, ou on en farcit un poulet que l’on fait bouillir ensuite : on nous les envoie des provinces méridionales du royame. Voyez chacun des articles Courge, &c.

Les quatre semences froides mineures sont celles de laitue, de pourpier, d’endive & de chicorée. Voyez ces articles.

Ces semences sont moins froides que les précédentes. On s’en sert assez rarement, les premieres sont plus en usage.

Semence, Semer, (Jardinage.) avant de semer dans la pépiniere, la terre doit être bien labourée &

bien fumée, on fait ensuite ouvrir, suivant un cordeau, des rigoles d’un fer de bêche de deux piés en deux piés ; on y seme les graines en Novembre, Février & Mars, excepté la graine d’orme, qui se recueille en Mai, & se seme en même tems, ensuite on recouvre de terre les rigoles avec le gros rateau, sans vous arrêter aux pleines lunes, choisissez pour semer un tems doux, peu venteux & qui promet dans peu de la pluie.

Les graines doivent être fraîches & de la même année que l’on seme les fruits, tels que le gland, le marron d’Inde, la châtaigne, la faîne, la noisette, la noix : les noyaux de pêche, de prune, d’abricot, l’amande douce n’auront point été mis dans la bouche, & seront sans rides ni piquure de vers.

Le gland peut se semer tout-d’un-coup dans le bois, ainsi que la plûpart des fruits que l’on vient d’indiquer.

Les pepins se sement au mois de Mars sur des planches bien préparées ; ils poussent des jets assez forts pour être transplantés au printems suivant ; les pepins d’orangers se sement, ainsi que plusieurs noyaux de fruits, dans des pots remplis de terre bien préparée, & on les serre pendant l’hiver.

Dans des années rudes on répand de grandes litieres sur ce qui est semé ; on peut même faire tremper les grosses graines pour les faire gonfler quelques jours avant de les semer, & on aura soin de bien labourer & sarcler les pépinieres.

Les graines de potagers se sement en différentes saisons, & se cultivent comme les autres.

Les graines des fleurs se sement à claire voie dans de grands pots plats, ou de longues caisses que l’on saupoudre de terreau en ne les couvrant qu’à-demi ; on recommence à semer, & on saupoudre cette semence jusqu’à ce qu’elle soit couverte d’un pouce d’épaisseur ; on arrose & on couvre le tout de grande paille, sous laquelle, quinze jours après, la graine doit être levée, & ces plantes, deux ans après, se replanteront sur une planche neuve, & au bout de trois ans formeront de véritables oignons portant fleurs.

Comme les graines des arbres verds ne levent pas si aisément dans ces climats que dans les pays chauds, il n’y auroit que l’excellente terre qui les feroit réussir ; c’est par cette raison qu’on préfere à les marcotter au pié des grands arbres, ce qui réussit parfaitement sur-tout au sujet des ifs & des picéa. On observera seulement que les graines délicates, après avoir été six semaines sous les cloches, demandent à être éclaircies ou levées en plantes pour être mises en rigoles sous d’autres couches chaudes, & seulement plantées au plantoir, ce qui les avance & les empêche de monter si haut ; enfin lorsqu’elles sont assez sortes, on les leve en motte avec la houlette, & on les transporte dans des brouettes, pour les placer dans les parterres, dans les pots & dans les potagers.

SEMENDRIAH, (Géog. mod.) ville de la Turquie européenne, capitale de la Rascie ou Servie, sur le Danube, au-dessous de Belgrade. Elle appartient aux Turcs depuis qu’Amurat II. s’en empara en 1472. Long. 39. lat. 45. 6. (D. J.)

SEMENTINES, adj. (Antiq. rom.) les sementines étoient des fêtes que les Romains faisoient tous les ans pour obtenir de bonnes semailles : elles se célebroient dans le temple de la terre, le 24 de Janvier pour l’ordinaire ; car le jour n’étoit pas toujours le même. On prioit la Terre de donner croissance aux grains & aux autres fruits qu’on a jetté dans son sein. (D. J.)

SEMENUT, (Hist. mod.) ville d’Egypte, entre le Caire & Damiette, à l’occident du Nil, sur le bord duquel elle est bâtie. Tous les vaisseaux qui vont au