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presque autant d’eau que par l’ouverture circulaire du tuyau. Lorsque les robinets sont placés près du bassin, ils doivent avoir pour ouverture les trois quarts du diametre de la conduite, & ils seroient encore mieux s’ils lui étoient égaux. Lorsque les robinets sont éloignés du bassin, ils peuvent avoir un tiers de moins d’ouverture que la conduite. (K)

ROBINIA, s. f. (Botan.) nom donné par Linnæus & Rivinus au genre de plante appellé faux acacia par Tournefort, & le général des Botanistes. En voici les caracteres selon le système de Linnæus. Le calice particulier de la fleur est petit, monopétale, divisé en quatre segmens, dont il y en a trois fort étroits, & un autre supérieur quatre fois plus large, mais ils sont tous de la même longueur & légérement dentelés. La fleur est légumineuse. L’étendard est large, rond & obtus ; les aîles sont de forme ovoïde, oblongue ; le pétale inférieur de la fleur est à demi-orbiculaire, applati, obtus, & de même longueur que les aîles. Les étamines sont des filamens qui se portent en haut ; leurs bossettes sont arrondies ; le germe du pistil est oblong, & de forme cylindrique. Le stile est chevelu, élevé en haut ; le stygma est très-délié, & placé au sommet du stile. Le fruit est une grosse & large gousse, applatie, & néanmoins un peu bossue ; il ne renferme que quelques graines taillées en forme de rein. Tournefort, inst. rei herb. pag. 417. Rivin. iv. 74. Linnæi, gen. plant. pag. 349. (D. J.)

ROBION, (le) ou REBRE, (Géogr. mod.) petite riviere de France dans le Dauphiné. Elle a sa source près de Montmorin, forme deux branches qui baignent la ville de Montelimart, & qui toutes deux, vont se jetter sur la rive gauche du Rhône. (D. J.)

ROBLE, s. m. (Hist. nat. Botan.) arbre qui croît au Chili ; le meilleur pour la construction des vaisseaux ; c’est une espece de chêne à écorce de liege, comme l’yeuse ; il est dur & se conserve dans l’eau.

ROBORATIF, adj. (Gramm.) qui fortifie. Voyez Corroboratif, ou Corroborans.

ROBORETUM, (Géogr. anc.) ville d’Espagne, selon l’itinéraire d’Antonin, qui la marque sur la route de Bracara à Asturica, entre Pinetum & Compleutica, à 36 milles de la premiere de ces places, & à 29 milles de la seconde. On ne connoît point aujourd’hui cette ville. (D. J.)

ROBRE, s. m. (Hist. nat. Botan.) espece de chêne qui croît dans les lieux montagneux. Il est plus bas que le chêne commun, mais gros & tortu ; son bois est dur, sa feuille découpée en ondes assez profondes, & couverte d’un duvet mol ; sa fleur en chatons & son fruit plus petit qu’aucun chêne ordinaire. Il a des galles & tous les autres caracteres du chêne.

ROBUSTE, adj. (Gramm.) qui est fort, vigoureux. On dit une plante robuste, un homme robuste, une santé robuste. Hobbs ayant remarqué que l’homme étoit d’autant plus méchant qu’il avoit plus de force & de passion, & qu’il avoit moins de raison, a défini le méchant, puer robustus, un enfant robuste ; définition courte, laconique & sublime.

ROC, s. m. grande masse ou bloc de pierre dure enracinée profondément en terre. Voyez . Ce mot est formé du mot grec ῥὼξ, rima, fente, crevasse, & ῥὼξ est formé de ρηγνυμαι, je romps ; d’où vient saxa, rivage pierreux.

Il y a différentes manieres de rompre & de briser le roc, avec le bois, la poudre à canon, &c. Voyez Carriere, Bois, &c.

Nous avons des chemins, des grottes, des labyrinthes taillés dans le roc. Voyez Route, Grotte, Labyrinthe, &c.

Alun de roc, ou de roche, voyez Alun.

Crystal de roche, est une sorte de crystal qu’on suppose formé par la congélation du suc pierreux qui

dégoutte des rocs & des cavernes. Voyez Crystal & Stalactite.

Sel de roche, voyez Sel.

Roc d’issas, ou Bloc d’issas, (Marine.) voyez Sep de drisse.

Roc, s. m. (terme de Blason.) ce mot se dit d’un meuble dont on charge les écus, & qui représente un roc ou la tour du jeu d’échecs, à la reserve que la partie d’en haut est figurée avec deux crocs en forme de crampons, qui ont leurs pointes tendantes vers le bas. Le pere Menestrier dit que le roc est de fer morné d’une lance de tournois, ou recourbé à la maniere des extrémités des croix ancrées. La maison de Roquelaure porte d’azur à trois rocs d’argent. (D. J.)

ROCAILLE, s. f. (Archit. hydraul.) composition d’architecture rustique qui imite les rochers naturels, & qui se font de pierres trouées, de coquillages, & de pétrifications de diverses couleurs, comme on en voit aux grottes & bassins & fontaines.

On appelle rocailleur celui qui travaille aux rocailles.

Colonne de rocaille est une colonne dont le noyau de tuf, de pierre ou de moilon, est revêtue de pétrifications & de coquillages. Daviler. (D. J.)

Rocaille, s. f. (Peinture sur verre.) especes de petits grains de diverses matieres, ronds, verds ou jaunes, qui servent à mettre le verre en couleur.

Rocaille, s. f. (Verroterie.) petits grains de verroterie qui s’enfilent en forme de chapelets, qui servent au commerce de l’Amérique & des côtes d’Afrique. On les appelle ordinairement rassade.

ROCAMBOLE, s. f. (Botan.) espece d’ail fort cultivé, nommé par Tournefort alium sativum alterum, sive alioprasum caulis summo circumvoluto, I. R. H. 383.

C’est une bulbe composée de plusieurs tubercules, garnie à sa partie inférieure d’un grand nombre de filets blanchâtres, & enveloppée de deux ou trois peaux semblables à celles de l’oignon, d’un blanc purpurin. Sa tige est unique, de grosseur du petit doigt, haute d’une à deux coudées. Ses feuilles, qui sont le plus souvent au nombre de cinq, de la figure de celles du porreau, enveloppent la tige jusqu’à une certaine hauteur ; elles s’en séparent ensuite, penchent vers la terre, & ont une odeur qui tient le milieu entre le porreau & l’ail. La partie supérieure de la tige est nue, verte, lisse ; elle se replie, fait une ou deux spirales comme le serpent, & est terminée par une tête enveloppée dans une gaîne blanchâtre & alongée en maniere de corne finissant en bec ; cette gaîne venant à s’ouvrir, laisse voir de petites bulbes ramassées ensemble, d’abord purpurines, ensuite blanchâtres, parmi lesquelles se trouvent des fleurs semblables à celles de l’ail. Toute la plante respire une odeur forte d’ail. On la cultive dans les jardins pour l’usage de la cuisine. (D. J.)

ROCCA-D’ANFO, (Géog. mod.) petite ville d’Italie, dans l’état de Venise, sur le bord septentrional du lac Idro, au Bressan. Elle est munie de quelques fortifications. Long. 28. 4. lat. 45. 48. (D. J.)

ROCE, voyez Vangeron.

ROCHAN, voyez Merle.

ROCHE, s. f. ROC ou ROCHER, (Gram.) c’est une masse de pierre qui s’éleve au-dessus de la surface de la terre ou de la mer, vers les côtes & les îles, & qui cause souvent les naufrages des vaisseaux, ou qui les détourne de leur droite route.

Roches molles, voyez Cayes.

Roche, s. f. (Architect.) c’est la pierre la plus rustique & la moins propre à être taillée. Il y a de ces roches qui tiennent de la nature du caillou, & d’autres qui se délitent par écailles. On appelle roche vive la roche qui a ses racines fort profondes, qui n’est point