Marché, Fournitures, Munitions, Vivres, Tutelle.
Rabais, (Commerce.) diminution de valeur ou de quantité. Il se dit des monnoies, des marchandises, & quelquefois des grains & des liqueurs ; mais on dit plus ordinairement dechet quand il s’agit de diminution de quantité. Voyez Dechet.
Rabais se dit aussi quand on retire moins qu’on ne l’esperoit d’un fond ou d’une entreprise de commerce. Ce vaisseau devoit me rapporter 30000 livres ; mais il y a bien du rabais, par les avaries & autres frais. Voyez Avarie.
Rabais se prend encore pour la remise dont on convient pour payer une somme avant l’échéance du payement. Voulez-vous me faire un tel rabais, je vous payerai comptant. Quelques-uns disent rabat, mais plus improprement que rabais ; le véritable terme est excompte. Voyez Excompte. Diction. de com. (G)
RABAISSE & Rabaissement, dans le commerce, se disent dans le même sens que rabais, mais ils sont beaucoup moins usités. Voyez Rabais.
RABAISSER, v. a. (Gram.) c’est mettre au-dessous de la valeur réelle ou prétendue. On rabaisse un homme pour s’élever soi-même ; l’occupation de l’envie est de rabaisser ; on se rabaisse quelquefois par politique.
Rabaisser, v. n. (Commerce.) c’est diminuer de prix. Les blés sont bien rabaissés.
Rabaisser, v. a. (Gram.) c’est ôter du prix, de la quantité, de la qualité, ou de la hauteur. Il se dit au simple & au figuré : il faut rabaisser ce mur, ce toît, cet étage. Je rabaisserai un peu de cet orgueil, de cette hauteur qui le rend insupportable aux autres.
Rabaisser, (Jardinage) c’est diminuer de quelques piés une palissade trop haute ; c’est aussi ôter un étage de branches à un arbre, ce qui le rabaisse beaucoup.
Rabaisser, se rabaisser, se dit en terme de Manege, du cheval qui n’a pas assez de force pour continuer ses courbettes aussi élevées qu’il les a commencées. Voyez Courbette.
Rabaisser le carton, (Reliure.) c’est couper avec une pointe d’acier le carton qui fait la partie la plus solide de la couverture d’un livre, & le rendre de tous côtés égal à la tranche, ensorte néanmoins qu’il l’excede de quelques lignes. (D. J.)
RABANER, v. a. (Marine) c’est passer des rabans dans quelque chose : ainsi rabaner une voile, c’est y passer des rabans afin de l’amarrer à la vergue. Voyez Rabans. (Q)
RABANS ou Commandes, (Marine.) petites cordes faites de vieux cables dont on se sert pour garnir les voiles afin de les ferler, & à plusieurs autres amarrages, comme aussi à renfoncer les manœuvres. Les garçons de vaisseaux sont obligés d’en porter toujours à leur ceinture sous peine de châtiment.
Rabans d’avuste, ce sont des cordages faits à la main de quatre ou six fils de carret.
Rabans de pavillon, rabans qui sont passés dans la guaine du pavillon, pour les amarer au bâton du pavillon.
Rabans de points, ce sont de longues & menues cordes qui servent à passer autour des voiles & des vergues pour les lier ensemble.
Rabans de sabords, rabans qui servent à fermer & à ouvrir les sabords.
Rabans de voile, rabans qui servent à amarrer les voiles aux vergues. (Q)
RABASTENS, (Géog. mod.) en latin du moyen âge castrum Rabastense, ville de France dans le haut Languedoc, au diocèse & à six lieues d’Alby, sur le Tarn. C’est un siége de la judicature de l’Albigeois,
qui a une collégiale ; il y avoit autrefois un prieuré de l’ordre de Cluni, qui a été uni au college des Jésuites de Toulouse. Long. 19. 22. lat. 43. 48.
Antesignan (Pierre) l’un des plus laborieux grammairiens du xvj. siecle, étoit de Rabastens. Sa grammaire de la langue grecque a été imprimée plusieurs fois ; mais sa grammaire universelle n’a point eu de succès, parce qu’elle est sans ordre & sans principes. (D. J.)
RABAT, s. m. (Gram.) partie du vêtement des ecclésiastiques, & de la plûpart des gens de robe, des marguilliers, des officiers de communautés, &c. c’est un morceau de toile qui fait le tour du cou, monté sur un porte-rabat, qui couvre le porte-rabat, & qui descend divisé en deux portions oblongues & ourlées, plus ou moins bas sur la poitrine. Autrefois, il bordoit le collet du pourpoint ; tous les hommes portoient le rabat ; il y en avoit à dentelle, à point, d’uni, de plissé, d’empesé. Aujourd’hui il n’est plus d’usage que dans l’église, au palais, & dans les fonctions de quelques dignités ; les ecclésiastiques l’ont court ; les gens de robe & autres, long. Il a été appellé rabat, parce qu’autrefois ce n’étoit que le col de la chemise rabattu en-dehors sur le vêtement. Lorsque le rabat n’a point de barbes ou d’aîles pendantes, mais que ce n’est qu’une simple bande de toile ourlée & attachée sur le porte-collet, on l’appelle collet ; c’est de cette bande de toile qu’on a appellé nos jeunes ecclésiastiques, des petits collets.
Rabat, (Géog. mod.) ville d’Afrique, dans la province de Trémecen, au royaume de Fez, entre la ville de Fez & celle de Tanger, à l’embouchure de la riviere de Burregreg, du côté du couchant, bâtie par Jacob Almanzor. Du vivant de ce prince, elle étoit très-brillante ; on y voyoit plusieurs mosquées, & quelques palais ; à peine y a-t-il aujourd’hui 400 feux ; son château n’est bon que pour un coup de main ; le port est à demi-lieue de la ville, en remontant le fleuve. Long. 11. 28. latit. 33. 42. (D. J.)
Rabat, terme de Commerce, fort usité à Amsterdam : c’est un excompte ou diminution que l’on fait sur le prix de certaines marchandises, lorsque l’acheteur avance le payement de la somme dont il étoit convenu avec le vendeur. Voyez Excompte.
Le rabat s’estime par mois, & s’accorde seulement pour certaines sortes de marchandises, qui, suivant l’usage d’Amsterdam sont,
Les laines d’Allemagne, | qui se vendent | 15 | mois de rabat. | |||
Les cendres & potasses, | 18 | |||||
Les soies d’Italie, | 18 | |||||
Les sucres du Brésil, | 18 | |||||
Les laines d’Espagne, | 21 |
C’est-à-dire, que ces marchandises se vendent à payer comptant, en déduisant ou rabattant l’intérêt de l’argent qu’on ne devroit payer qu’au bout de quinze, de dix-huit, de vingt-un, ou de trente-trois mois.
Cet intérêt qu’on appelle rabat, est pour l’ordinaire reglé à huit pour cent par an, qui sont incorporés dans le prix de la marchandise par le vendeur, lequel pouvant donner sa marchandise pour cent florins argent comptant, la vend cent-huit florins, s’il la vend à un an de terme.
Les Marchands n’étant pas toujours en état de payer comptant les marchandises qu’ils achetent, ont imaginé le rabat, tant pour donner le moyen à ceux qui le font de payer comptant, que pour engager les autres à se libérer le plutôt qu’ils peuvent, en vûe de cet excompte. Dictionnaire de Commerce, Trévoux & Chambers.
Rabat, (Outil de Charron.) cet outil est une petite planche quarrée de la grandeur de trois à quatre