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possible de déterminer, ne fût-ce qu’à-peu-près, ni combien de différences générales il peut y avoir entre la construction des quarrés primitifs d’un quarré pair & d’un impair, ni combien chaque différence générale peut recevoir de variations particulieres ; & par conséquent on est encore bien éloigné de pouvoir déterminer le nombre des constructions qui se feront par des quarrés primitifs. Hist. & Mém. de l’académie des Sciences, 1705. (E)

M. Sauveur a donné aussi ses recherches sur le même problème dans les Mém. de l’acad. de 1710, auxquels nous renvoyons. Enfin dans ceux de 1750, M. Dons-en-Bray a donné aussi une méthode pour construire les quarrés magiques. On peut voir dans l’Hist. des Mathématiques de M. Montucla, tome I. p. 336. la liste des principaux ouvrages qui ont été composés sur ce sujet.

Quarré-cube, quarré-quarré-cube & quarré-cube-cube, sont des noms dont Diophante, Viete, Oughtred & d’autres se servent pour exprimer la cinquieme, septieme & huitieme puissance des nombres. Voyez Puissance. (E)

Quarré du cube, quarré-quarré-quarré & quarré du sursolide, sont des noms dont se servent les Arabes pour exprimer la sixieme, la huitieme & la dixieme puissance des nombres. Voyez Puissance. (E)

Quarré, en Musique, B quarré ou béquarre. Voyez B. (S)

Quarré, terme d’Anatomie, on donne ce nom à deux muscles, dont la figure est quarrée.

Le quarré de la cuisse naît de la partie latérale externe de la tubérosité de l’ischion, & va s’attacher, en conservant sa grosseur & sa longueur, à la partie latérale interne du grand trochanter. Voyez nos Pl. d’Anatomie.

Le quarré pronateur. Voyez Pronateur.

Le quarré de la levre inférieure, c’est le nom qu’on a donné à la partie musculeuse du menton ; cette portion est composée de deux plans de fibres obliques attachés de part & d’autre aux parties latérales du menton, & qui en se réunissant se perdent dans la levre inférieure. On remarque entre ces deux plans une espece de houppe musculaire qui se perd dans le menton, auquel elle est attachée par une de ses extrémités, & se perd par l’autre dans la peau. Voyez Levre, &c.

Le quarré ou triangulaire des lombes vient de la partie postérieure & supérieure de la crête des os des îles, & se termine aux apophyses transverses des vertebres lombaires de la derniere vertebre du dos, & à la derniere fausse-côte.

Le quarré de la levre inférieure est un muscle qui paroît composé de deux plans de fibres, situés obliquement sur le menton, & qui en montant de sa partie inférieure se rencontrent à sa partie moyenne, & s’attachent & à la peau & à la partie inférieure du muscle orbiculaire.

Quarré, (Hydr.) est une piece d’eau de forme quarrée ; cependant on appelle communément de ce nom toute piece d’eau, à-moins qu’elle ne soit ronde ou assez longue pour être appellée canal. (K)

Quarré naval, (Marine.) c’est un grand quarré qu’on fait sur le pont d’un vaisseau de guerre entre le grand-mât & le mât d’artimon, pour faciliter le mouvement de l’armée. On divise ce quarré en deux également par une ligne perpendiculaire à deux côtés paralleles, & on mene deux diagonales des quatre angles du quarré. La premiere ligne répond à la quille du vaisseau, & représente la route qu’il tient. Les côtes du quarré paralleles à cette ligne marquent son travers ; & quand le vaisseau est au plus près, les diagonales désignent l’une la route que tiendra le vaisseau, & l’autre son travers. La diagonale qui est à droite s’appelle la diagonale stribord, & celle qui est au côté gauche la diagonale bas-bord.

Le quarré sert pour reconnoître la position du vaisseau, à l’égard des autres, afin d’avoir des points sur lesquels on puisse se fixer, suivant les évolutions qu’on doit faire, il paroît que le P. Hoste est l’inventeur de ce quarré. Il en a expliqué les usages avec soin dans son Art des armées navales, p. 409, & suivantes, qui se réunissent tous à celui que je viens d’indiquer.

Quarré, s. m. (Art numismat.) on appelle ainsi le coin des médailles, lequel est gravé avec le poinçon, & sert à en frapper d’autres. Il ne faut pas croire que chaque médaille ait un coin, un quarré ou une matrice différente, comme quelques antiquaires l’ont imaginé, en prétendant qu’il ne s’est jamais trouvé deux médailles parfaitement semblables. Outre que le fait est faux, & qu’on a rencontré plus d’une fois des médailles tellement pareilles, qu’il n’étoit pas possible de disconvenir qu’elles ne fussent sorties du même coin. On peut alléguer deux raisons assez fortes pour détruire absolument ce principe, qui d’ailleurs n’est fondé sur rien. La premiere, c’est qu’il n’y a point d’apparence qu’on ait frappé les médailles autrement qu’on ne frappoit les médaillons ; & cependant il est très-certain qu’on a plusieurs médaillons de même coin, comme le sénateur Buonarotti l’a remarqué dans ses observations sur ceux du cardinal Carpagna. Assurément la dépense d’un nouveau coin auroit toujours excédé la valeur de la médaille dans le moyen & le petit bronze. 2°. S’il eût été d’usage de faire un nouveau coin pour chaque médaille, il ne s’en trouveroit point d’incuses. En effet, ces sortes de médailles n’existeroient point, si le monétaire par hasard ou par inattention, n’eût oublié de retirer la médaille qu’il venoit de frapper. & n’eût réuni dans le même coin une nouvelle piece de métal, laquelle trouvant d’une part le quarré, & de l’autre, la médaille précédente, a reçu l’impression de la même tête, d’un côté en relief, & de l’autre, en creux. Il est donc évident que les mêmes quarrés servoient à plus d’une médaille.

Quarré, (Monnoie.) c’est la matrice ou coin d’acier gravé en creux, avec lequel on imprime en relief sur les monnoies les différentes figures qu’elles doivent avoir pour être reçues dans le public. (D. J.)

Quarrés, en terme de Blanchisserie, voyez Toile, & l’article Blanchir.

Quarré, c’est ainsi que les Horlogers appellent l’extrémité d’un arbre ou d’un canon limée à quatre faces égales ; ainsi l’on dit le quarré de la fusée, de la chaussée, &c. On les lime ainsi, pour que la clé entrant dessus, elle ne puisse tourner sans les faire tourner en même tems. Voyez Fusée, Chaussée, &c.

Quarré a vis sans fin, (Voyez les Planches de l’Horlogerie.) espece de clé qu’on met sur le quarré de la vis sans fin, pour bander le grand ressort par le moyen de cette vis.

Quarré, bâtons quarrés, (Lutherie.) dans les mouvemens de l’orgue sont des barres de bois de chêne d’un pouce d’équarrissage qui communiquent d’une piece du mouvement à une autre, pour transmettre l’action que le premier a reçu. Voyez Mouvemens, & la fig. 1, Planche d’orgue.

Quarré, c’est dans le Manege, une volte quarrée & large, de maniere que le cavalier fasse marcher son cheval de côté sur une des lignes du quarré. Les écuyers imaginent quelquefois ce quarré parfait ; d’autres fois ils font un quarré long ; & c’est sur les angles de ces quarrés qu’ils instruisent le cheval à tourner, en faisant ensorte que les piés de devant fassent un quart de rond pour gagner l’autre face du quarré, sans que les piés de derriere sortent de leur place, & qu’ils fassent un angle presque droit. On dit travailler en quarré, lorsqu’au lieu de conduire le