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fleur de lis, ses extrémités sont étendues en forme de potence. Voyez nos Pl. de Blason. Il porte de gueule à la croix potencée d’argent.

Bureau, d’azur en chevron potencé & contrepotencé d’argent, accompagné de trois barrils ou fioles d’or. Les comtes de Champagne.

POTENCEAUX, (les deux.) s. m. pl. se posent à mortaises sur deux traverses, qui sont elles-mêmes emmortaisées dans les piliers de derriere du métier ; les potenceaux servent, au moyen de leurs échancrures, à porter les différentes ensouples sur lesquelles sont les soies de la chaîne ; ce qui ce voit Pl. de Passementier.

POTENTIA, (Géog. anc.) ville d’Italie chez les Lucaniens. Ptolomée, liv. III. ch. j. la place dans les terres, entre Compsa & Blanda. Pline, liv. III. ch. xj. nomme les habitans de cette ville Potentini. Elle retient son ancien nom. C’est aujourd’hui Potenza dans la Basilicate.

2°. Potentia étoit une autre ville d’Italie dans le Picenum, sur le bord de la mer, selon Pomponius Mela, liv. II. ch. iv. sur quoi Olivier remarque que c’est aujourd’hui la ville de Lorette. Le pere Hardouin n’est pas de son sentiment. Dans sa note sur le passage de Pline, liv. III. ch. xiij. où il est parlé de cette ville, il dit qu’on en voit aujourd’hui les ruines au voisinage du port de Recanati, où il y a une abbaye qui retient le nom de B. Maria ad pedem Potentiæ, sur le bord de la riviere Potenza.

3°. Potentia est une ville d’Italie dans la Ligurie & dans les terres. On la nommoit autrement Pollentia Carrea, selon Pline, liv. III. ch. v. Quelques-uns veulent néanmoins que Pollentia & Carrea désignent deux villes différentes, & que c’est cette derniere qui a été nommée Potentia. Quoi qu’il en soit, on trouve des traces du nom de Pollentia dans celui de Polenza, petite ville ou bourg au confluent de Tanaro & de la Stura. (D. J.)

POTENTIEL, adj. (Physiq.) froid potentiel, est un mot relatif par lequel on fait connoître qu’une certaine chose n’est pas actuellement froide au toucher, mais qu’elle l’est dans ses effets & ses opérations, lorsqu’on la prend intérieurement. Voyez Froid.

Tout ce qui ralentit le mouvement du sang, relativement à une sensation que l’on éprouvoit auparavant, est froid potentiellement ; & tout ce qui augmente ce mouvement peut être appellé chaud potentiellement. Voyez Chaleur. Chambers. (O)

Potentiel, en Médecine, les cauteres sont actuels, comme le bouton de fer rouge dont on fait les cauteres ; ou potentiels, telle que la chaux & autres drogues caustiques. Voyez Cautere.

Ce terme se dit aussi de beaucoup d’autres remedes. On dit que des remedes sont froids en puissance, ou potentiels, tels sont les semences froides. D’autres sont froids en eux-mêmes & actuels, tels sont l’eau froide, l’eau à la glace.

POTENTILLA, (Botan.) nom que les Bauhins, Parkinson, & quelques autres botanistes ont donné à l’espece de pentaphylloïdes, que nous nommons argentine. Voyez Pentaphylloïdes & Argentine.

POTENZA, (Géog. mod.) en latin Potentia, petite ville ruinée d’Italie, au royaume de Naples, dans la Basilicate, proche des sources du Basiento, avec un évêché suffragant de Cirenza, & qui étoit déja érigé dès l’an 506. Potenza a été détruite par un tremblement de terre en 1694. Long. 33. 30. latit. 40. 39.

POTERIE, s. f. (ouvrage de Potier.) marchandise de pots & de vaisselle de terre ou de grès. Il se fait en plusieurs endroits de France & des pays étrangers un grand négoce de poterie.

Poterie, (Art. méchan.) la poterie est fort antérieure à la porcelaine, au verre, à la faïence. Ses ouvrages sont grossiers, & son vernis n’est autre chose que le plomb mêlé avec un peu de sable.

Le potier prépare sa terre comme le faïencier ; il se sert d’un crible & non d’un tamis pour la passer.

D’autres mêmes y font encore moins de façon ; ils prennent la terre comme elle est, mais seche ; en rompent les motes avec une masse de bois ; y jettent de l’eau pour la détremper ; la hachent avec une buche ou pelle ; l’étendent à terre ou sur un plancher couvert d’un peu de sable fin & sec ; la marchent à pié nud, en font des ballons plus ou moins gros, selon les ouvrages qu’ils ont à travailler ; en prennent un ballon, & le posent sur la tête du tour. Leur tour est autrement fait que celui du faïencier ; ils se servent, pour le mettre en mouvement, d’un bâton qu’ils prennent d’un bout avec les deux mains ; l’autre, ils le posent contre un des rayons de la roue qu’ils poussent & qu’ils font tourner ; ils appuient & donnent alors la plus grande vîtesse qu’ils peuvent : alors ils quittent leur bâton, & manient la terre comme le faïencier. La piece faite, ils la séparent avec le fil d’archal ou de cuivre qu’ils passent entre le fond du vase & la tête du tour ; l’enlevent, & la placent sur une planche. Ces marchandises étant seches, on ne les tournasine point comme la faïence, mais seulement avec un couteau on en tire le surplus de la terre qui est au fond du vase, & avec la main on forme le cul. Quand les pieces sont bien seches, on les enfourne pieces sur pieces, & non dans des gazettes, jusqu’à ce que le four soit plein. On cuit comme les faïenciers. Après la cuisson, on défourne, & on donne le vernis, ou l’on plombe.

Vernis ou plomb. 24 de minium ou plomb rouge, ou plomb calciné en cendres ; 8 de sable. Si le sable est bien fondant, on en met davantage ; on broie le tout ensemble dans un moulin. On le liquefie avec l’eau ; cela fait, on arrange à terre des vases biscuités ; on verse du vernis dedans ; on le fait couler par-tout en-dedans ; on jette le superflu d’un vase dans un autre. Ainsi l’on met tout en couverte. On met le tout au four, & l’on recuit comme ci-devant pour faire fondre le plomb.

Il y a bien des endroits où l’on met la couverte sur le crud, comme sur le biscuité, & l’on cuit & plombe à-la-fois.

Les taches brunes sont faites de périgueux, & les vertes avec l’écaillement.

L’écaillement, c’est l’écaille de cuivre qui se vend chez les Chauderonniers. Voyez l’article Faïence.

Poterie d’étain, ce terme s’entend de tous les ouvrages d’étain connus ordinairement sous le nom de pots, & principalement de pots à vin & de pots à l’eau, flacons, &c. & qui sont composés de plusieurs pieces pour lesquelles il faut différens moules.

Un pot couvert est composé de quatre pieces différentes, le haut, le bas, qui se soudent l’un à l’autre sur la pance, à l’endroit le plus gros du pot, l’anse & le couvercle qui ne se jettent & mettent sur le pot qu’après qu’il est tourné. Voyez Soudre & Achever.

POTERIUM, s. m. (Botan.) nom donné par Mathiole, Castor, Gerard & autres botanistes à une des especes de tragacantha de Tournefort, la tragacantha altera, poterium sorte Clusii. I. R. H. 417. Voyez Tragacantha.

POTERNE, s. f. (Art milit.) en termes de Fortification, est une petite porte pratiquée dans le flanc d’un bastion, dans l’angle de la courtine, ou près de l’orillon, pour descendre dans le fossé sans être apperçu de l’ennemi, soit pour aller en garde au-dehors, ou pour faire des sorties. Voyez Porte.

On donne ce nom en général à une porte dérobée.