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te. La queue est courte & composée de douze plumes de la même couleur que le dos. Les piés & les ongles sont noirs. Cet oiseau n’a point de doigt de derriere ; ce caractere le rend très-différent des autres oiseaux de son genre. Willughbi, Ornithologie. Voyez Oiseau.

Pluvier gris, pluvialis cinerea. Wil. oiseau qui est de la grosseur du pluvier verd ; il a le bec long de plus d’un pouce ; & les piés ont une couleur verte obscure ; les plumes de la tête, du dos, & les petites plumes des aîles sont entierement noires, à l’exception de la pointe qui est d’un cendré verdâtre ; le menton est blanc, & il y a sur la gorge de petites lignes ou des taches oblongues brunes ; la poitrine, le ventre & les jambes sont blancs ; chaque aîle a vingt-six grandes plume ; la queue est traversée alternativement par des bandes blanches & par des bandes noires. Willughbi, Ornit. Vovez Oiseau.

Pluvier, (Diete.) ce que nous avons observé des qualités diététiques du vanneau convient de la même maniere aux deux especes de pluviers que l’on mange communément parmi nous, savoir le jaune ou doré, & le gris ou cendré. Voyez Vanneau, Diete. Il faut en excepter l’observation que nous avons faite sur la rareté des bons vanneaux, car au contraire les pluviers sont presque toujours gras & tendres. (b)

Pluviers, (Géog. mod.) petite ville de France, dans la Beauce, à 6 lieues de Janville, à 7 d’Estampes, à 8 de Montargis, à 9 d’Orléans, & à 18 de Paris, sur un petit ruisseau, & près de la forêt d’Orléans. Cette petite ville, dont l’évêque d’Orléans est seigneur, est le siége d’une élection & d’une chatellenie ; son territoire produit seulement du blé.

Pluviers se nomme aussi Pithiviers, Petiviers, & Puviers, en latin moderne Pithiverium, castruri Pitiveris ; on dit qu’elle a pris son nom de Pluviers, de l’abondance des pluviers aux environs ; d’où vient que Robert Casal l’appelle Aviarium. Long. suivant Cassini 19d. 40′. 32″. lat. 48d. 30′. 50″. (D. J.)

PLUVIEUX, adj. (Gramm.) on dit d’un tems qu’il est pluvieux, lorsque les pluies sont fréquentes pendant ce tems ; une saison pluvieuse. Pluvieux signifie aussi qui amene la pluie, qui menace de pluie ; un vent pluvieux, un ciel pluvieux.

PLUVIUS, (Hist. nat.) nom donné à Jupiter par les anciens, qui dans les tems de sécheresse l’invoquoient pour obtenir de la pluie. Ce fut par ce motif que l’armée de Trajan, prête à périr faute d’eau, fit un vœu à Jupiter Pluvius, qui, dit-on, ne tarda pas à l’exaucer par une pluie abondante. En mémoire de cet évenement on grava depuis, sur la colonne trajane, la figure de Jupiter Pluvius, & les soldats romains recevant de l’eau dans le creux de leurs boucliers. Le dieu y est représenté sous la figure d’un vieillard à longue barbe ; avec des aîles, tenant les deux bras étendus & la main droite un peu élevée ; l’eau paroit sortir à grands flots de ses bras & de sa barbe.

PLYE. Voyez Plie.

PLYNTERIES, s. f. pl. (Hist. anc.) fêtes à Athènes en l’honneur de Minerve, qu’on comptoit cependant parmi les jours malheureux. En ces jours Solon permit de jurer par ces trois noms, de Jupiter le propice, Jupiter l’expiateur, & Jupiter le défenseur. Xénophon assure qu’aux plynteries on fermoit le temple de Minerve, & qu’il étoit défendu ce jour-là de faire quoique ce soit, même en cas de nécessité ; on dépouilloit la statue de la déesse, mais on la couvroit aussi-tôt pour ne pas l’exposer nue, & on la lavoit ; outre cela on environnoit tous les temples d’un cordon, pour marquer qu’ils étoient fermés, cérémonie usitée dans les jours funestes ; enfin on portoit en procession des figues seches, sur ce fon-

dement que les figues étoient le premier fruit que les Grecs eussent mangés après le gland, dit un auteur moderne qui donne à ces fêtes le nom de plunteria. Voyez l’article Plunteries.

PLYTHANI, (Géog. anc.) peuples de l’Inde. Arrien, pag. 29. dans son périple de la mer Rouge, dit qu’on apportoit quantité de pierres d’onyx de leur ville, qu’on croit avoir été nommée Plythana. (D. J.)

PN

ΠΝΕΥΜΑ, (Critiq. sacrée.) esprit ; ce mot est fort équivoque, & reçoit différentes acceptions ; il convient d’en faire la remarque pour l’intelligence de plusieurs passages de l’Ecriture. Les Juifs appelloient esprit, toute cause qui agit, & même cause inanimée, comme le vent, les tempêtes Ps. cxlviij. Il y a des esprits, ἔστι πνεύματα, est-il dit dans l’Eccl. xxxix. 35. créés pour la vengeance, & qui ont affermi les maladies qu’ils ont causées. Qui sont ces esprits ? L’auteur le dit plus bas, v. 37. 38. le feu, la grêle, la famine, la mort ; il ajoute, v. 39. les bêtes farouches, les scorpions, les viperes, & le glaive.

Grotius observe sur le mot πνεῦμα, qu’il faut entendre par-là dans l’Ecriture toute qualité active dont une chose est douée, & qui en émane, comme le souffle émane d’un homme. On en trouvera cent exemples dans Aristote, Plutarque, Thucydide, Xénophon ; πνεύματα désigne encore dans les auteurs les parties nobles nécessaires à la vie, le poumon, les vents, la difficulté de respirer ; c’est dans ce sens qu’on donne dans l’Ecriture le nom d’esprit aux maladies, sans que nous prétendions nier l’interpretation des passages où il est manifeste qu’il s’agit de l’opération des démons ; saint Marc & saint Luc parlent d’un jeune homme qui étoit possédé d’un esprit muet, ἔχοντα πνεῦμα ἄλαλον, lequel le jettoit par terre subitement ; alors ce jeune homme écumoit, grinçoit des dents, &c. voilà les symptômes de l’épilepsie ; mais le miracle de Jesus-Christ n’en étoit pas moins grand : enfin puisqu’il s’agit ici de critique, nous finirons par observer, que πνεῦμα veut dire encore dans les auteurs, une période, sententia membris constans. Bud. ex Hermog. tom. IV. p. 90. (D. J.)

PNEUMATIQUE, s. f. (Physiq.) que l’on appelle aussi Pneumatologie, & c’est proprement la science qui s’occupe des esprits & des substances spirituelles. Voyez Esprit.

Ce mot est formé du grec πνεῦμα, spiritas, souffle ou air ; c’est pourquoi de la différente acception de ce mot, pris comme une substance incorporelle pour signifier l’air, il en naît deux sortes de science pneumatique.

Mais on se sert plus communément du mot pneumatique pour signifier la science des propriétés de l’air, & les lois que suit ce fluide dans sa condensation, sa raréfaction, sa gravitation, &c. Voyez Air.

Quelques écrivains regardent la pneumatique comme une branche des méchaniques, à cause que l’on y considere le mouvement de l’air & ses effets. Il faut avouer que cette science est tout-à-fait semblable à l’hydrostatique, l’une considérant l’air de la même maniere précisément que l’autre considere l’eau. Voyez Méchanique & Hydrostatique.

Wolt, au lieu du mot pneumatique, se sert du mot aérométrie, ou airométrie, qui signifie l’air. Voyez Aérometrie.

On trouve la doctrine & les lois des pneumatiques aux articles Air, Atmosphere, Pompe, Syphon, Raréfaction, &c.

Pneumatique, machine, (Physique.) autrement appellée machine à pomper l’air, ou machine de Boyle, ou machine du vuide, est une machine par la-