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des Eaux & Forêts, & Duchaufourt dans son instruction sur le fait des Eaux & Forêts. Aubert. (D. J.)

Pié de fief, en terme de Coutumes, signifie un fief démembré. On dit en terme de Coutumes, que le pié saisit le chef ; ce qui veut dire, ou que la superficie appartient au propriétaire du sol, ou que le propriétaire du sol est en droit d’élever perpendiculairement son édifice si haut qu’il veut, & faire abattre les traverses ou chevrons des maisons voisines qui nuiroient à son élevation.

Pié de forêt, pes forestæ (Comm.) contient dix-huit pouces.

Notandum est quod pes forestæ usitatus tempore Ric. Oyssel. in arrentatione vassallorum factus est, signatus & sculptus in pariete cancellæ ecclesiæ de Edwinstone, & in ecclesiâ B. M. de Nottingham, & dictus pes continet in longitudine octodecim pollices, & in arrentatione quorumdam vassallorum pertica, 20, 21 & 24 pedum usa fuit, &c.

Pes monetæ, dans les anciennes archives, se dit d’un réglement juste & raisonnable de la valeur réelle de toute monnoie courante. Voyez Étalon & monnoie.

Pié fourché, (Comm. de bétail.) les marchands de bétail appellent bestiaux à pié fourché ou fourchu, les animaux qui ont le pié fendu en deux seulement, comme sont les bœufs, vaches, cochons, chevres, &c.

Le pié fourché est aussi un droit qu’on leve aux entrées de quelques villes de France, sur les bestiaux à pié fourché qui s’y consomment, & dont il est fait une ferme. (D. J.)

Piés poudreux (Cour des) Jurisprudence, est le nom d’une ancienne cour de justice, dont il est fait mention dans plusieurs statuts d’Angleterre, qui devoit se tenir dans les foires, pour rendre justice aux acheteurs & aux vendeurs, & pour réformer les abus ou les torts réciproques qui pouvoient s’y commettre. Voyez Foire.

Elle a pris son nom de ce qu’on la tenoit le plus souvent dans la saison de l’été, & que les causes n’y étoient guere poursuivies que par des marchands qui y venoient les piés couverts de poussiere, & que l’on appelloit par cette raison, piés poudreux ; ou bien elle a été ainsi nommée, parce qu’on s’y proposoit d’expedier les affaires de son ressort, avant que la poussiere fût tombée des piés du demandeur & du défendeur.

Cette cour n’avoit lieu que pendant le tems que duroient les foires. Elle avoit quelque rapport avec notre jurisdiction de juges & consuls. Voyez Consul.

Piésente, (Jurisprud.) est un sentier qui doit contenir deux piés & demi de largeur ; on ne peut y passer qu’à pié, & non y mener ni ramener des bêtes. Coutume de Boulenois, art. 166. (A)

Pié d’alouette, (Hist. nat. Bot.) delphinium, genre de plante à fleur polypétale, anomale & composée de plusieurs pétales inégaux ; le pétale supérieur se termine en une autre queue, & reçoit un autre pétale divisé en deux parties, & garni d’une queue comme le premier : le pistil occupe le milieu de ces pétales, & il devient dans la suite un fruit dans lequel il y a plusieurs gaînes réunies en forme de tête, qui s’ouvrent dans leur longueur, & qui renferment des semences, le plus souvent anguleuses. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Pié de chat, (Botan.) cette plante qu’on emploie dans les pharmacopées, sous le nom équivoque de gnaphalium, est appellée par Tournefort, elichrysum montanum, flore majore, purpurascente. I.R.H.453.

Ses racines sont fibreuses & rampantes de tous côtés ; les feuilles sont couchées sur terre ; elles sont oblongues, arrondies vers la pointe, d’un verd gai, couvertes en dessous d’un duvet blanchâtre. Au sommet de ces tiges, sont plusieurs fleurs à fleurons, di-

visées en maniere d’étoile, portées chacune sur un

embryon, & renfermées dans un calice écailleux & luisant ; l’embryon se change en une graine garnie d’aigrettes.

Pié de chat, (Mat. méd.) les fleurs de pié de chat sont la seule partie qui soit en usage. Ces fleurs tiennent un rang distingué parmi les remedes pectoraux : on en ordonne frequemment l’infusion, la légere décoction, sous forme de tisane, & le sirop simple, dans presque toutes les maladies chroniques des poumons, & sur-tout dans les plus légeres, telles que le rhume, soit récent, soit opiniâtre & invéteré ; ce crachement incommode & abondant est connu sous le nom vulgaire de pituite, &c.

On donne cette infusion ou cette décoction, soit seule, soit mêlée avec du lait, & ordinairement édulcorée avec le miel, le sucre, ou un sirop approprié. (b)

Pié de coq égyptien, (Botan. exot.) c’est le gramen dactylon ægyptiacum de E. B. & de Parkinson ; petite plante d’Egypte, à racine blanche, genouillée & rampante. Ses branches sont pareillement genouillées, & portent quatre épics, qui forment une croix ; cette plante est d’usage médicinal en Egypte.

Pié de griffon, (Botan.) c’est un nom vulgaire de l’ellebore noir, puant des botanistes, helleborus niger, fœtidus, qui a quelque usage dans la médecine des bestiaux. Voyez Ellebore noir, (Botan.)

Pié de lievre, (Botan.) espece de tréfle que les anciens botanistes ont nommé lagopus vulgaris ; ses fleurs ont une fausse ressemblance au pié d’un liévre ; elle croît parmi les blés ; sa graine est rougeâtre : quand elle est mêlée avec le blé, & écrasée au moulin, elle rend le pain rougeâtre, aussi le blé dans lequel elle se trouve, diminue considérablement de prix.

Pié de lion, alchimilla, genre de plante dont la fleur n’a point de pétales ; elle est composée de plusieurs étamines soutenues par un calice en forme d’entonnoir, & profondément découpé. Le pistil devient dans la suite une, ou plusieurs semences renfermées dans une capsule qui a servi de calice à la fleur. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Ce genre de plante est connu des botanistes, sous le nom latin alchimilla, dont Tournefort compte treize especes : nous décrirons la plus commune, alchimilla vulgaris, C. B. P. 319. Clusii hist. 108. Tournefort I. R. H. 508. en anglois, the common ladies-mantle.

Sa racine se répand obliquement ; elle est de la grosseur du petit doigt, fibreuse, noirâtre & astringente ; elle pousse un grand nombre de queues longues d’une palme & demie, velues ; chaque queue porte une feuille qui approche de celle de la mauve, mais plus dure, ondée & partagée en huit ou neuf angles obtus. Cette feuille est crenelée symétriquement, & comme repliée avec autant de nervures qui viennent à la queue, & qui s’étendent jusqu’à l’extrémité ; du milieu des feuilles s’élevent quelques tiges grêles, velues, cylindriques, branchues, hautes de neuf pouces, garnies de quelques petites feuilles, portant à leur sommet un bouquet de fleurs sans pétales, composé de plusieurs étamines garnies de sommets jaunâtres ; ces fleurs sont contenues dans un calice d’une seule piece, en forme d’entonnoir, de couleur verte-pâle, partagé en quatre parties pointues, entre lesquelles il s’en trouve quatre autres plus petites.

Le pistil se change en une, ou deux menues graines jaunâtres, brillantes, arrondies, renfermées dans une capsule qui étoit le calice de la fleur. Cette plante se plaît parmi les herbes des Alpes, des Pirenées & des montagnes de la Provence. La plante est placée au rang des plantes vulnéraires astringentes ; on