Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 12.djvu/524

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quant à la génération & à la propagation des sons.

La génération des sons peut se perfectionner en perfectionnant toutes les manieres de produire des sons ; car toutes les manieres de produire le son, soit par la parole, soit par le chant, soit par les instrumens, &c. sont des arts qui ont leur méthode.

La propagation des sons peut devenir plus parfaite par la position des corps sonores.

Quant au milieu, la phonique peut acquérir de nouveaux degrés de perfection par la ténuité ou le repos des parties du milieu, & par le corps sonore lorsqu’il est situé proche une muraille sort unie, plane ou voutée, particulierement en forme de parabole ou d’ellipse ; & c’est là-dessus qu’est fondée la construction des voutes ou cabinets secrets. Voyez Cabinets secrets.

C’est aussi de-là que vient la théorie des instrumens qui augmentent considérablement le son, comme les cors-de-chasse, les trompettes, &c.

En plaçant le corps sonore près de la surface de l’eau, le son en devient plus doux ; & si on le place sur une surface plane & bien unie, le son sera porté à une distance beaucoup plus grande, que si le corps sonore posoit sur un terrain inégal ou raboteux, &c. Voyez Son.

Pour l’organe du son, qui est l’oreille, on le rend de meilleur service, en employant des instrumens qui augmentent la force du son, & qui aident les oreilles foibles, comme les lunettes aident les yeux, tels que les cornets acoustiques, le porte-voix, &c. Voyez Porte-voix & Cornets, voyez aussi Lunette & Oreille.

La cataphonique, ou l’ouie considérée par rapport aux sons réflechis, peut être perfectionnée par différentes especes d’échos artificiels. Voyez Echo. Chambers. (O)

Phonique Centre, voyez Centre.

Phonocamptique Centre, voyez Centre.

PHOQUES, s. m. pl. phoci, (Mythol.) ce sont les veaux marins de Neptune, dont Protée étoit le berger. (D. J.)

PHORCUS ou PHORCYS, s. m. (Mythologie.) étoit, selon Hésiode, fils de la mer & de la terre ; il épousa Céto dont il eut les Grées & les Gorgones ; il fut vaincu dans un combat par Atlas, & de dépit il se précipita dans la mer. Nos mythologues pensent que c’étoit un roi de l’île de Corse, qui fut défait par Atlas dans quelque combat naval ; & comme on ne put retrouver son corps, on supposa qu’il avoit été changé en dieu marin. (D. J.)

PHORCYNIDOS, antra Medusæ, (Géograp. anc.) caverne que Silius Italicus, liv. VII. v. 19. met dans la Marmarique. Lucain, liv. IX. v. 626. parle des champs de Méduse Phorcynide. Le nom de Phorcynide avoit été donné à Méduse, à cause que son pere s’appelloit Phorcus ou Phorcys, selon Apollodore, lib. I. c. ij. & liv. II. c. iv. (D. J.)

PHORCYNUS, (Géog. anc.) port de l’île d’Ithaque. Homere, Odyss. v. 96. y place l’antre des Nayades ; mais Strabon, liv. I. p. 59. dit que de son tems on ne voyoit aucun vestige de cet antre. Il vaut pourtant mieux, dit-il, en attribuer la cause aux changemens qui ont pu arriver, que d’accuser un poëte tel qu’Homere d’ignorance ou de mensonge. (D. J.)

PHORONICUM, (Géog. anc.) nom que Pausanias, liv. II. ch. xvj. & Etienne le géographe donnent à la ville d’Argos, capitale de l’Argie dans le Péloponnèse. Elle fut premierement nommée Phoronicum, du nom de son fondateur Phoronius, fils d’Inachus. (D. J.)

PHORONOMIE, s. f. (Méchaniq.) La Phoronomie est la science des lois de l’équilibre, du mouvement des solides & des fluides. Ce mot est composé de

φορὰ mouvement, & de νόμος, loi. Nous avons un excellent ouvrage sur cette matiere, de Jacques Herman, célebre mathématicien de ce siecle. Cet ouvrage intitulé Phoronomia, sive de viribus & motibus corporum solidorum & fluidorum, a paru à Amsterdam, en 1715, in-4°. Il est partagé en deux livres, dont voici le précis.

Le premier livre où il s’agit des forces & des mouvemens des solides, est divisé en deux sections. La premiere roule sur les lois de l’équilibre des puissances méchaniques qui s’entrepoussent, & leurs directions moyennes, soit que ces puissances soient appliquées à des corps inflexibles & roides, soit à des corps flexibles Ces deux cas lui fournissent des théorèmes généraux fort ingénieux, par lesquels on peut fixer les lois de l’équilibre des fluides & des solides, & trouver les solutions de divers problèmes ; d’où l’on tire, par forme de corollaire, les figures d’une voile, d’un linge, &c. La seconde section contient la doctrine du mouvement, en tant qu’il provient de l’impulsion que l’auteur nomme sollicitation continuelle de la pesanteur, ou en tant qu’il résulte du choc des corps entre eux. Cette section renferme donc les principales choses qu’on peut démontrer touchant les mouvemens accélérés ou retardés, par la pesanteur uniforme ou diversifiée. Elle donne aussi la ligne isochrone, ou que les corps décrivent en des tems égaux, quelque système que l’on suive touchant la pesanteur, & cela en cas que les directions des corps pesans tendent à un seul & même point. Mais parce que les courbes des corps mûs, en quelque hypothèse que ce soit, d’un mouvement diversifié, ne peuvent pas être algébriques, on donne une regle générale selon laquelle la pesanteur doit varier, afin que les corps mûs décrivent des courbes algébriques.

Pour les orbes mobiles & presque circulaires, on donne aussi une regle facile, selon les forces centripetes requises dans la courbe mobile ; & l’on montre ensuite comment cette force centripete étant donnée, on peut trouver le mouvement d’une courbe circulaire.

On trouve dans cet ouvrage une nouvelle théorie du centre d’oscillation, qui plaît par sa simplicité ; elle est toute fondée sur ce que certaines sollicitations supposées qui agissent sur les particules qui ont un mouvement oscillatoire dans les directions perpendiculaires, sont d’une égale force aux pressions de la pesanteur selon les distances des particules à l’axe de l’oscillation. Par ce principe, & par la comparaison d’un pendule composé avec un simple qui lui soit isochrone, on trouve la longueur du pendule, & cela par une seule & simple analogie.

Le second livre de la Phoronomie, destiné aux corps fluides, traite 1°. de la gravitation des liqueurs sur les plans qui les supportent, & sur les côtes des vases dans lesquels elles sont contenues ; d’où l’on tire des regles sur la force dont ces vases doivent être pour pouvoir contenir ces liqueurs sans se rompre ; 2°. de l’équilibre des liqueurs entre elles & avec les corps solides qu’on y jette ; 3°. des figures que les fluides donnent aux corps flexibles qu’ils renferment ; 4°. de la pesanteur & de l’élasticité de l’air & des densités de l’atmosphere dans toutes les distances de la terre, & selon quelque loi de l’élasticité que ce soit ; 5°. du mouvement & de la mesure des eaux qui s’écoulent de quelque vase que ce soit, ou qui coulent dans des canaux ; 6°. des effets du choc dans les fluides, à quoi appartiennent la résistance que les figures des corps souffrent dans les fluides, les directions moyennes de ces résistances, & le problème de la courbe des voiles, &c. 7°. des mouvemens tant rectilignes que courbes, dans des milieux qui ré-