L’Encyclopédie/1re édition/LUNETTE

LUNETTE, s. f. (Dioptr.) instrument composé d’un ou de plusieurs verres, & qui a la propriété de faire voir distinctement ce qu’on n’appercevroit que foiblement ou point du tout à la vûe simple.

Il y a plusieurs especes de lunettes ; les plus simples sont les lunettes à mettre sur le nez, qu’on appelle autrement besicles, & qui sont composées d’un seul verre pour chaque œil. Voyez Besicles. L’invention de ces lunettes est de la fin du xiij. siecle ; on l’a attribuée sans preuve suffisante au moine Roger Bacon. On peut voir sur ce sujet le traité d’optique de M. Senith, & l’histoire des Mathématiques de M. de Montucla, tome I. page 424. Dans cette même histoire on prouve (voyez la page 433. & les additions) que l’inventeur de ces lunettes est probablement un florentin nommé Salvino de Gl’armati, mort en 1317, & dont l’épitaphe qui se lisoit autrefois dans la cathédrale de Florence, lui attribue expressément cette invention. Alexandre Despina, de l’ordre des freres Prêcheurs, mort en 1313 à Pise, avoit aussi découvert ce secret, comme on le voit par ce passage rapporté dans une chronique manuscrite ; ocularia ab aliquo primo facta, & communicare nolente, ipse fecit & communicavit.

Il est très-singulier que les anciens qui connoissoient les effets de la réfraction, puisqu’ils se servoient de spheres de verre pour brûler (voyez Ardent), n’ayent pas connu l’effet des verres lenticulaires pour grossir. Il est même très-singulier que le hasard seul ne leur ait pas fait connoître cette propriété ; mais il l’est encore davantage qu’entre l’invention des lunettes simples, qui est d’environ 1300 (car il y a des preuves qu’elles étoient connues dès 1299), & l’invention des lunettes à plusieurs verres, ou lunettes d’approche, il se soit écoulé 300 ans ; car l’invention de ces dernieres est du commencement du xvij. siecle. Voyez l’article Télescope, où nous détaillerons les propriétés de ces sortes de lunettes.

Il y a des lunettes à mettre sur le nez, qu’on appelle des conserves ; mais elles ne méritent véritablement ce nom, que lorsqu’elles sont formées de verres absolument plans, dont la propriété se borneroit à affoiblir un peu la lumiere sans changer rien d’ailleurs à la disposition des rayons. Dans ce cas. ils pourroient servir à une vûe qui seroit bonne d’ailleurs, c’est-à-dire, ni myope ni presbyte, mais qui auroit seulement le défaut d’être blessée par une lumiere trop vive. Ainsi les lunettes qu’on appelle conserves, ne méritent donc point ce nom, parce qu’elles sont presque toûjours formées de verres convexes, qui servent à remédier à un défaut réel de la vûe ; défaut qui consiste à ne pas voir distinctement les objets trop proches & trop petits ; ce défaut augmente à mesure qu’on avance en âge.

Les grandes lunettes d’approche s’appellent plus particulierement télescopes : elles sont formées de plusieurs verres convexes ; les petites lunettes d’approche, qu’on appelle aussi lorgnettes d’opéra, sont composées de deux verres, un objectif convexe, & un oculaire concave. Voyez Objectif, Oculaire, & Télescope.

Nous avons parlé au mot Foyer, des variations que M. Bouguer a observées dans le foyer des grandes lunettes, par rapport aux différens observateurs & à la différente constitution de l’atmosphere. Les moyens qu’il propose de remédier à cet inconvénient, sont 1°. de faire en sorte que l’astre passe à peu de distance du centre du champ ; 2°. de se servir d’un objectif coloré ; 3°. de diminuer beaucoup l’étendue de l’objectif en couvrant les bords d’un diaphragme ; ce qui suppose un objectif bien centré. Voyez Centrer. Voyez aussi un plus grand détail sur ces différens objets dans l’ouvrage de M. Bouguer, sur la figure de la terre, p. 208 & suiv. (O)

Lunettes, (Hist. des invent. mod.) les lunettes, ou plutôt les verres à lunettes qu’on applique sur le nez ou devant les yeux pour lire, écrire, & en général, pour mieux découvrir les objets voisins que par le secours des yeux seuls, ne sont pas à la vérité d’une invention aussi récente que les lunettes d’approche ; car elles les ont précédé de plus de trois siecles, mais leur découverte appartient aux modernes, & les anciens n’en ont point eu connoissance.

Je sai bien que les Grecs & les Romains avoient des ouvriers qui faisoient des yeux de verre, de crystal, d’or, d’argent, de pierres précieuses pour les statues, principalement pour celles des dieux. On voit encore des têtes de leurs divinités, dont les yeux sont creusés : telles sont celles d’un Jupiter Ammon, d’une Bacchante, d’une idole d’Egypte, dont on a des figures. Pline parle d’un lion en marbre, dont les yeux étoient des émeraudes ; ceux de la Minerve du temple de Vulcain à Athènes, qui, selon Pausanias, brilloient d’un verd de mer, n’étoient sans doute autre chose que des yeux de béril. M. Buonarotti avoit dans son cabinet quelques petites statues de bronze avec des yeux d’argent. On nommoit faber ocularius, l’ouvrier qui faisoit ces sortes d’ouvrages ; & ce terme se trouve dans les marbres sépulchraux ; mais il ne signifioit qu’un faiseur d’yeux postiches ou artificiels, & nullement un faiseur de lunettes, telles que celles dont nous faisons usage.

Il seroit bien étonnant si les anciens les eussent connues, que l’histoire n’en eût jamais parlé à propos de vieillards & de vûe courte. Il seroit encore plus surprenant, que les Poëtes de la Grece & de Rome, ne se fussent jamais permis à ce sujet aucun de ces traits de satyre ou de plaisanterie, qu’ils ne se sont pas refusé à tant d’autres égards. Comment Pline qui ne laisse rien échapper, auroit-il obmis cette découverte dans son ouvrage, & particulierement dans le livre VII. ch. lvj. qui traite des inventeurs des choses ? Comment les medecins grecs & romains, qui indiquent mille moyens pour soulager la vûe, ne disent ils pas un mot de celui des lunettes ? Enfin, comment leur usage qui est fondé sur les besoins de l’humanité, auroit-il pû cesser ? Comment l’art de faire un instrument d’optique si simple, & qui ne demande ni talent, ni génie, se seroit-il perdu dans la suite des tems ? Concluons donc, que les lunettes sont une invention des modernes, & que les anciens ont ignoré ce beau secret d’aider & de soulager la vûe.

C’est sur la fin du xiij. siecle, entre l’an 1280 & 1300, que les lunettes furent trouvées ; Redi témoigne avoir eu dans sa bibliotheque un écrit d’un Scandro Dipopozzo, composé en 1298, dans lequel il dit : « je suis si vieux que je ne puis plus lire ni écrire sans verres qu’on nomme lunettes, senza occhiali ». Dans le dictionnaire italien de l’académie de la Crusca, on lit ces paroles au mot occhiali : « frere Jordanus de Rivalto, qui finit ses jours en 1311, a fait un livre en 1305, dans lequel il dit, qu’on a découvert depuis 20 ans l’art utile de polir des verres à lunettes ». Roger Bacon mort à Oxford en 1292, connoissoit cet art de travailler les verres ; cependant ce fut vraissemblablement en Italie qu’on en trouva l’invention.

Maria Manni dans ses opuscules scientifiques, tome IV. & dans son petit livre intitulé de gl’occhiali del naso, qui parut en 1738, prétend que l’histoire de cette||découverte est dûe à Salvino de gl’armati, florentin, & il le prouve par son épitaphe. Il est vrai que Redi, dans sa lettre à Charles Dati, imprimée à Florence en 1678, in-4°. avoit donné Alexandre Spina dominicain, pour l’auteur de cette découverte ; mais il paroît par d’autres remarques du même Redi, qu’Alexandre Spina avoit seulement imité par son génie ces sortes de verres trouvés avant lui. En effet, dans la bibliotheque des peres de l’Oratoire de Pise, on garde un manuscrit d’une ancienne chronique latine en parchemin, où est marquée la mort du frere Alexandre Spina à l’an 1313, avec cet éloge : quæcumque vidit aut audivit facta, scivit, & facere ocularia ab aliquo primò facta, & communicare nolente, ipse fecit, & communicavit. Alexandre Spina n’est donc point l’inventeur des lunettes ; il en imita parfaitement l’invention, & tant d’autres avec lui y réussirent, qu’en peu d’années cet art fut tellement répandu par-tout, qu’on n’employoit plus que des lunettes pour aider la vûe. De-là vient que Bernard Gordon, qui écrivoit en 1300 son ouvrage intitulé, lilium Medicinæ, y déclare dans l’éloge d’un certain collyre pour les yeux, qu’il a la propriété de faire lire aux vieillards les plus petits caracteres, sans le secours des lunettes. (D. J.)

Lunette d’approche, (Hist. des inventions modernes.) cet utile & admirable instrument d’optique, qui rapproche la vûe des corps éloignés, n’a point été connu des anciens, & ne l’a même été des modernes, sous le nom de lunettes d’Hollande, ou de Galilée, qu’au commencement du dernier siecle.

C’est en vain qu’on allegue pour reculer cette date, que dom Mabillon déclare dans son voyage d’Italie, qu’il avoit vû dans un monastere de son ordre, les œuvres de Comestor écrites au treizieme siecle, ayant au frontispice le portrait de Ptolomée, qui contemple les astres avec un tube à quatre tuyaux ; mais dom Mabillon ne dit point que le tube fût garni de verres. On ne se servoit de tube dans ce tems-là, que pour diriger la vûe, ou la rendre plus nette, en séparant par ce moyen les objets qu’on regardoit, des autres dont la proximité auroit empêché de voir ceux-là bien distinctement.

Il est vrai que les principes sur lesquels se font les lunettes d’approche ou les télescopes, n’ont pas été ignorés des anciens géometres ; & c’est peut-être faute d’y avoir réfléchi, qu’on a été si long-tems sans découvrir cette merveilleuse machine. Semblable à beaucoup d’autres, elle est demeurée cachée dans ses principes, ou dans la majesté de la nature, pour me servir des termes de Pline, jusqu’à ce que le hasard l’ait mise en lumiere. Voici donc comme M. de la Hire rapporte dans les mémoires de l’acad. des Sciences, l’histoire de la découverte des lunettes d’approche ; & le récit qu’il en fait est d’après le plus grand nombre des historiens du pays.

Le fils d’un ouvrier d’Alcmaer, nommé Jacques Métius, ou plutôt Jakob Metzu, qui faisoit dans cette ville de la Nord-Hollande, des lunettes à porter sur le nez, tenoit d’une main un verre convexe, comme sont ceux dont se servent les presbytes ou vieillards, & de l’autre main un verre concave, qui sert pour ceux qui ont la vûe courte. Le jeune homme ayant mis par amusement ou par hasard le verre concave proche de son œil, & ayant un peu éloigné le convexe qu’il tenoit au devant de l’autre main, il s’apperçut qu’il voyoit au-travers de ces deux verres quelques objets éloignés beaucoup plus grands, & plus distinctement, qu’il ne les voyoit auparavant à la vûe simple. Ce nouveau phénomene le frappa ; il le fit voir à son pere, qui sur le champ assembla ces mêmes verres & d’autres semblables, dans des tubes de quatre ou cinq pouces de long, & voilà la premiere découverte des lunettes d’approche.

Elle se divulgua promptement dans toute l’Europe, & elle fut faite selon toute apparence en 1609 ; car Galilée publiant en 1610 ses observations astronomiques avec les lunettes d’approche, reconnoît dans son Nuncius sydereus, qu’il y avoit neuf mois qu’il étoit instruit de cette découverte.

Une chose assez étonnante, c’est comment ce célebre astronome, avec une lunette qu’il avoit faite lui-même sur le modele de celles de Hollande, mais très-longue, put reconnoître le mouvement des satellites de Jupiter. La lunette d’approche de Galilée avoit environ cinq piés de longueur ; or plus ces sortes de lunettes sont longues, plus l’espace qu’elles font appercevoir est petit.

Quoiqu’il en soit, Képler mit tant d’application à sonder la cause des prodiges que les lunettes d’approche découvroient aux yeux, que malgré ses travaux aux tables rudolphines, il trouva le tems de composer son beau traité de Dioptrique, & de le donner en 1611, un an après le Nuncius sydereus de Galilée.

Descartes parut ensuite sur les rangs, & publia en 1637 son ouvrage de Dioptrique, dans lequel il faut convenir qu’il a poussé fort loin sa théorie sur la vision, & sur la figure que doivent avoir les lentilles des lunettes d’approche ; mais il s’est trompé dans les espérances qu’il fondoit sur la construction d’une grande lunette, avec un verre convexe pour objectif, & un concave pour oculaire. Une lunette de cette espece, ne feroit voir qu’un espace presque insensible de l’objet. M. Descartes ne songea point à l’avantage qu’il retireroit de la combinaison d’un verre convexe pour oculaire ; cependant sans cela, ni les grandes lunettes, ni les petites, n’auroient été d’aucun usage pour faire des découvertes dans le ciel, & pour l’observation des angles. Képler l’avoit dit, en parlant de la combinaison des verres lenticulaires : duobus convexis, majora & distincta præstare visibilia, sed everso situ. Mais Descartes, tout occupé de ses propres idées, songeoit rarement à lire les ouvrages des autres. C’est donc à l’année 1611, qui est la date de la Dioptrique de Képler, qu’on doit fixer l’époque de la lunette à deux verres convexes.

L’ouvrage qui a pour titre, oculus Eliæ & Enoch, par le P. Reita capucin allemand, où l’on traite de cette espece de lunette, n’a paru que long-tems après. Il est pourtant vrai, que ce pere après avoir parlé de la lunette à deux verres convexes, a imaginé de mettre au-devant de cette lunette une seconde petite lunette, composée pareillement de deux verres convexes ; cette seconde lunette renverse le renversement de la premiere, & fait paroître les objets dans leur position naturelle, ce qui est fort commode en plusieurs occasions ; mais cette invention est d’une très-petite utilité pour les astres, en comparaison de la clarté & de la distinction, qui sont bien plus grandes avec deux seuls verres, qu’avec quatre, à cause de l’épaisseur des quatre verres, & des huit superficies, qui n’ont toûjours que trop d’inégalités & de défauts.

Cependant on a été fort long-tems sans employer les lunettes à deux verres convexes : ce ne fut qu’en 1659, que M. Huyghens inventeur du micrometre, les mit au foyer de l’objectif, pour voir distinctement les plus petits objets. Il trouva par ce moyen le secret de mesurer les diametres des planetes, après avoir connu par l’expérience du passage d’une étoile derriere ce corps, combien de secondes de degrés il comprenoit.

C’est ainsi que depuis Métius & Galilée, on a combiné les avantages qu’on pourroit retirer des lentilles qui composent les lunettes d’approche. On sait que tout ce que nous avons de plus curieux dans les sciences & dans les arts, n’a pas été trouvé d’abord dans l’état où nous le voyons aujourd’hui : mais les beaux génies qui ont une profonde connoissance de la Méchanique & de la Géométrie, ont profité des premieres ébauches, souvent produites par le hasard, & les ont portées dans la suite au point de perfection dont elles étoient susceptibles. (D. J.)

Lunettes, (Fortificat.) ce sont dans la Fortification des especes de demi-lunes, ou des ouvrages à-peu-près triangulaires, composés de deux faces qui forment un angle saillant vers la campagne, & qui se construisent auprès des glacis ou au-delà de l’avant-fossé. Voyez Redoutes.

Les lunettes sont ordinairement fortifiées d’un parapet le long de leurs faces ; leur terreplein est au niveau de la campagne ; elles se placent communément vis-à-vis les angles rentrans du chemin couvert.

Pour construire une lunette A au delà d’un avant-fossé, soit, Pl. IV. de Fortif. fig. 3. ce fossé tracé vis-à-vis une place d’armes rentrante R du chemin couvert, on prendra des points a & e, sommets des angles rentrans de l’avant-fossé ab & ef de 10 ou 12 toises ; ensuite de ces points pris pour centre, & d’un intervalle de 30 ou 40 toises, on décrira deux arcs qui se couperont dans un point g duquel on tirera les lignes gb, gf, qui seront les faces de la lunette A.

La lunette a un fossé de 8 ou 10 toises de largeur, mené parallelement à ses faces, un parapet de 3 toises d’épaisseur, & de 7 ou 8 de hauteur. On éleve la banquette de ces ouvrages de maniere que le parapet n’ait que 4 piés & demi de hauteur au dessus. La pente de la partie supérieure ou de la plongée du parapet, se dirige au bord de la contrescarpe du fossé de la lunette.

On arrondit la gorge de la lunette par un arc décrit de l’angle rentrant h du glacis pris pour centre, & de l’intervalle he. La partie du glacis de la place vis-à-vis la lunette s’arrondit aussi en décrivant du point h & de l’intervalle hi un second arc parallele au premier.

Au-delà de l’avant-fossé on décrit un avant-chemin couvert qui l’enveloppe entierement & qui enveloppe aussi les lunettes. Elémens de fortificat.

Lunettes, grandes, (Fortificat.) Voyez Tenaillons.

Lunettes, petites, (Fortificat.) ce sont dans la Fortification des especes de places d’armes retranchées ou entourées d’un fossé & d’un parapet qu’on construit quelquefois dans les angles rentrans du fossé des bastions & des demi-lunes. Ces lunettes sont flanquées par le bastion & par la face de la demi-lune, dont elles couvrent une partie de la face.

Lunette, (Hydr.) est une piece que l’on ajoute à un niveau dans les grandes & longues opérations, où la vue ne suffiroit pas pour découvrir facilement les objets.

Lunette, (Architect.) est une espece de voûte qui traverse les reins d’un berceau, & sert à donner du jour, à soulager la portée, & empêcher la poussée d’une voûte en berceau. Lunette se dit aussi d’une petite vue pratiquée dans un comble ou dans une fleche de clocher, pour donner un peu de jour & d’air à la charpente. On appelle encore lunette un ais ou planche percée qui forme le siége d’un lieu d’aisance.

Lunette, (Corroyeur.) C’est un instrument de fer, dont les corroyeurs & autres ouvriers en cuir se servent pour ratisser & parer les cuirs ; elle est de figure sphérique, plate & très-tranchante par sa circonférence extérieure. Il y a au milieu une ouverture ronde assez grande, pour que l’ouvrier puisse y passer la main pour s’en servir. Voyez-en la fig. dans nos Planches du Corroyeur, où l’on a aussi représenté un ouvrier qui pare un cuir avec la lunette.

Lunette d’une boîte de montre, (Horlog.) c’est cette partie qui contient le crystal. Voyez Boite de montre & la fig. dans nos Pl. de l’Horlogerie.

Lunette, fer à lunette, (Maréchal.) est celui dont les éponges sont coupées. On se sert de cette espece de fer dans certaines occasions.

Lunettes, ronds de cuir qu’on pose sur les yeux du cheval pour les lui boucher.

Si l’on veut travailler dans un manege un cheval qui a les seimes, il faut le ferrer à lunettes ; mais si l’on veut le faire travailler à la campagne, il faut le ferrer à pantoufle. Voyez Seime.

Lunette, en terme d’Orfev. en grosserie, c’est la partie d’un soleil destinée à recevoir l’hostie. Elle est fermée de deux glaces, & entourée d’un nuage d’où sortent des rayons. Voyez Nuage & Rayons.

Lunette, en terme de Peaussier, c’est un instrument dont ces ouvriers se servent pour adoucir les peaux du côté de la chair, & en coucher le duvet du même côté.

La lunette est un outil de fer fort mince, rond, & dont le diametre est d’environ dix pouces ; elle est évidée au centre de maniere à y placer commodément la main ; mais comme cet outil est fort mince, le diametre intérieur est garni de cuir pour ne point blesser l’ouvrier qui s’en sert. Le diametre extérieur est un peu coupant, pour racler aisément la peau, & en enlever toutes les inégalités. Voyez la fig.

Lunette, (Tourneur.) partie du tour, est un trou quarré, dans lequel sont deux pieces de cuivre ou d’étain qu’on appelle collets, qui y sont retenus par une piece qu’on appelle chaperon, attachée à la poupée avec des vis. Voyez Tour a lunette & les figures.

Lunettes, (Verrerie.) c’est ainsi qu’on appelle certaines ouvertures pratiquées aux fourneaux. Voyez l’art. Verrerie.