Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 12.djvu/209

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PAUTZKE, ou Putzko, ou Pardubitz, (Geog. mod.) petite ville de la Prusse polonoise, dans la Pomerellie, à 10 lieues de Dantzig. Long. 36. 6. lat. 54. 42.

PAWHATAN ou Powhatan, (Géog. mod.) riviere de l’Amérique septentrionale dans la Virginie. Sa source est dans les montagnes de Monacaus ; & après avoir couru une centaine de milles, elle se décharge dans le golfe de Chesapeak.

PAUVRE, Pauvreté, (Critique sacrée.) en grec πτωχός, πτωχεία, en latin pauper, paupertas. Ces mots se prennent ordinairement dans l’Ecriture pour un état d’indigence qui a besoin de l’assistance d’autrui, faute de pouvoir gagner sa vie par le travail. Moise recommande qu’on ait un soin particulier de telles personnes : il voulut qu’on les appellât aux repas de religion que l’on faisoit dans les temples ; qu’on laissât exprès quelque chose dans les champs, dans les vignes, & sur les arbres pour eux. Lévit. xix. 9. & 10. Il ordonna qu’on fît une réserve commune dans les années sabatiques & au jubilé, en faveur de tels pauvres, de la veuve & de l’orphelin.

Le nom de pauvre se prend aussi pour celui qui est humble, affligé. Job. xiv. 16. Ps. lxxxj. 3. Prov. ix. 10. Dans tous ces passages ce terme signifie un homme qui contrit de ses fautes demande à Dieu le secours de sa miséricorde. Ce mot désigne encore un homme méprisable par ses sentimens. Vous dites, je suis riche & je n’ai besoin de rien ; & vous ne voyez pas que vous êtes pauvre, aveugle & nud.

Les pauvres en esprit que Jesus-Christ dit heureux, Matth. v. 3. ou simplement les pauvres, comme on lit dans S. Luc, sont ceux qui ne sont point possédés de l’amour & de la convoitise des richesses. Ce ne sont pas les pauvres en général qui sont heureux, mais ceux qui le sont pour l’évangile ; ceux qui ont sacrifié les honneurs & les richesses de ce monde pour acquérir les vrais biens, à cause de la justice, comme s’exprime Clément d’Alexandrie, strom. lib. IV. page 484. (D. J.)

Pauvre catholique, (Hist. ecclés.) nom de religieux. C’est une branche des Vaudois ou pauvres de Lyon, qui se convertirent en 1207, formerent une congrégation qui se répandit dans les provinces méridionales de la France, & qui après s’être accrûe de quelques autres vaudois, se fondit en 1256 dans les hermites de S. Augustin.

Pauvres de Lyon, voyez Vaudois.

Pauvres de la mere de Dieu, congrégation fondée en 1556 par un gentilhomme espagnol nommé Joseph Casalanz. Leur fonction premiere fut de tenir les petites écoles à la campagne ; dans la suite ils entrerent dans les villes & y enseignerent les Humanités, les langues anciennes, la Théologie, la Philosophie & les Mathématiques. Ils furent protégés depuis leur institution jusque dans les tems les plus voisins des nôtres, par tous les souverains pontifes. Ils ont l’habit des Jésuites, excepté que leur robe s’attache par-devant avec trois boutons noirs de cuir, & que leur manteau ne descend qu’aux genoux. Ils sont au nombre des mendians.

Pauvres volontaires, (Hist. ecclés.) ordre qui parut vers la fin du xjv. siecle. La regle de S. Augustin devint celle de ces religieux en 1470. Ils étoient tous laïcs, ne recevoient point de prêtres, ne savoient pas lire pour la plûpart, travailloient de différens métiers, servoient les malades, enterroient les morts, ne possédoient rien, vivoient d’aumônes, se levoient la nuit pour prier, &c. Il y a long-tems qu’ils ne subsistent plus.

PAUVRETÉ, s. f. (Mythol.) Il paroît par le Plutus d’Aristophane qu’elle avoit été personnifiée & mise au rang des dieux. Les habitans de Gadara l’honoroient d’un culte particulier, parce qu’ils la regar-

doient comme la mere de l’Industrie & de tous les arts. Platon lui donne l’amour pour fils ; Plaute la fait fille de la débauche, parce que ceux qui s’y livrent aboutissent assez souvent à la pauvreté. (D. J.)

PAUXI, (Ornithol.) oiseau de l’Amérique, décrit par Nieramberg, & qui paroît être le même que le mitu du Brésil, décrit par Marggrave. Toute la différence est que le pauxi au lieu de crête, a une espece de fraise ou de protubérance charnue à la base du bec ; cette fraise est toute cartilagineuse, & d’un beau bleu pâle.

Pauxi, (Calendr. egyptien.) nom du dixieme mois de l’année égyptienne. Il commence le 26 Mai du calendrier Julien.

PAX-JULIA, (Géog. anc.) ville de la Lusitanie, aujourd’hui la ville de Béja, où l’on a déterré plusieurs monumens antiques, & entr’autres l’inscription suivante, qui se lit toute entiere dans la place du marché.

L. Ælio. Aurelio. Commodo.
Imp. Cæs. Æli.
Hadriani. Antonini. Aug.
Pii. P. P. Frilio
Col. Pax-Julia. D. D.
Q. Petronio. Materno.
C. Julio. Iuliano. II. Vir.

(D. J.)

PAXÆ, ou Paxi, (Géog. anc.) nom de deux îles inhabitées que Polybe, l. II. c. x. & Pline, l. IV. c. xij. mettent entre les îles de Leucade & de Corcyre. Elles sont à cinq milles de la derniere de ces îles, & on les nomme aujourd’hui Paxu & Antipaxu. Ce sont deux petites îles, car la plus grande, qui est l’île de Paxu, n’a pas 10 milles de tour.

PAXOS, (Hist. nat.) espece de fruit des îles Philippines, qui ressemble par sa forme à des olives ; son goût est très-agréable lorsqu’il est mûr : on le mange aussi verd après qu’il a été confit dans du vinaigre.

PA-YA, (Hist. mod.) titre que le roi de Siam confere aux principaux seigneurs de sa cour, & qui répond à celui de prince en Europe. Le roi ne donne ce titre qu’à ceux qu’il veut favoriser, car souvent les princes de son sang ne l’ont point.

PAYABLE, adj. (Gramm. & Commerce.) qui doit être payé ou acquitté dans un certain tems ou à certaines personnes.

Une lettre de change payable à vûe, est une lettre de change qui doit être acquittée sur-le-champ dans le moment qu’elle est présentée. Voyez Lettre de change.

Une lettre payable à jour préfix ou jour nommé, est celle qui doit être payée à un certain jour fixe marqué dans la lettre.

Une lettre payable à tant de jours de vûe, est celle qu’on doit acquitter dans un certain nombre de jours désignés par la lettre, à compter du jour de son acceptation. Voyez Vue & Acceptation.

Une lettre payable à une ou plusieurs usances, est celle qui doit être payée en autant de fois trente jours qu’il y a d’usances marquées dans le corps de la lettre à compter du jour de sa date, chaque usance étant de trente jours. Voyez Usance & Date.

Un billet payable au porteur, est un billet dont le payement doit être fait à la premiere personne qui le présente, sans qu’il soit besoin d’ordre ni de transport. Voyez Billet.

Un billet payable à un tel ou à son ordre, est celui qui doit être payé à la personne dénommée dans la lettre qui en a donné la valeur, ou telle autre en faveur de qui il aura passé son ordre au dos du billet. Voyez Ordre.

Un billet payable à volonté, est un billet qui n’a point de tems limité, & dont on peut exiger le payement quand on le juge à-propos.